Bouteille de vin et boite de pâté pour chien

Bouteille de vin et boite de pâté pour chien

La machine a finalement été détruire, quel soulagement de pouvoir quitter ce monde l’esprit un peu plus tranquille, au moins cette création n’engendrera pas le chaos dans le monde. Il y en a d’autres à détruire mais je sais que Logan pourra toujours se charger de celles dont je n’aurais pas eu le temps de m’occuper, quant à tout ce qui se trouve dans ce sous-sol… L’idée de tout détruire reste encore assez présente dans mon esprit mais pour l’heure j’ai d’autres choses à faire, d’autres examens de santé à passer. Une vraie plaie. « Allez mon pote, encore un petit effort, c’est pas aujourd’hui que tu vas me claquer entre les doigts. » Ah non ? Dommage, j’aurais bien aimé voir sa tête paniquée au moment où la faucheuse viendra m’emporter parce que même s’il s’y attend, Logan craint que ce jour arrive. « Tu aimerais bien, pas vrai ? » Le ton se veut à l’humour, ça aide toujours dans ce genre de situation. « Bah écoute si j’hérite de cette villa sur ton testament je peux même être celui qui te porte le coup final. » S’il savait… Un rire amusé s’échappe de mes lèvres suivis d’une vilaine quinte de toux. Si la mort ne semble pas encore vouloir de moi, elle s’amuse définitivement à me torturer.

Ce sont des heures entières que je passe dans ce sous-sol, à auto évaluer mon état de santé à l’aide de mes machines, je n’ai pas besoin de docteur pour m’annoncer qu’il me reste tant de jours à vivre, pas besoin d’une tape hypocrite sur l’épaule pour me dire qu’ils sont désolés. Et puis si c’est pour avoir à faire à des espions de l’unité qui les tiendrait au courant de ma déchéance, je préfère mille fois m’en passer. De toute façon c’est bien plus simple d’être seul sur cette table à attendre que la machine ait fait son travail, pendant un instant je sens même la douleur se dissiper, probablement parce que pour une fois j’arrive à rêver. Et ce rêve est doux, chaleureux, accueillant, j’ai l’impression qu’on m’invite à entrer dans un univers parallèle où tout est plus simple, où il n’y a pas de guerre d’espèces, où la mort n’existe pas. J’ai grande envie de m’y rendre, mais c’est Aris qui me réveille pour m’annoncer la présence d’Abigaël à l’entrée.

J’hésite à la laisser entrer, pas parce que je n’ai pas envie de la voir mais plutôt parce que je n’ai pas envie qu’elle me voit dans cet état, plus proche de la mort que des vivants. Pourtant je finis par donner mon autorisation à Aris qui prévient Julian afin qu’il aille lui ouvrir. Si les caméras me permettent de suivre l’échange entre Julian et Abigaël et déclenche un petit sourire sur mes lèvres, je profite surtout de ces quelques minutes pour me relever tant bien que mal et cesser les examens, même si Aris me recommande de rester là. A quoi bon jouer les gentils cobayes alors que la fin restera la même ? Autant profiter des dernières visites auxquelles j’aurais droit, ou de la dernière car je ressens au plus profond de moi que mon temps est quasiment écoulé. « Hey ! Rassure-moi, tu ne m’as pas apporté des bonbons en forme de tête de mort au moins ? » Le ton se veut ironique pour détendre un peu l’atmosphère, il faut au moins cela pour palier à mon apparence qui se rapproche bien plus du mort que les vampires eux-mêmes.

C’est là qu’elle me présente son paquet et vu la forme ça a tout l’air d’être une bouteille. Un dernier verre pour la route, j’aime davantage cette philosophie. « Rien de mieux qu’une petite fête privée pour fêter de grandes victoires. » Abigaël le sait après tout, si je suis un habitué des soirées de la haute sphère à cause de mon statut ce n’est pas pour autant que je les apprécie, les petits comités, c’est toujours bien plus agréable. C’est l’emballage que je retire et mon regard se pose non pas sur une bouteille de Whisky comme je m’y attendais mais sur un grand cru qui m’a l’air étonnamment délicieux. « Vin de France, vous avez décidément du goût très chère, bien que je n’en ai jamais douté. » Si me déplacer est difficile, je n’ai pas non plus l’intention de rester immobile avec cette bouteille entre les mains alors je prends sur moi pour rester le plus impassible possible le temps d’aller attraper deux verres de vin et d’ouvrir la bouteille. Je suis bien plus lent qu’à l’accoutumé mais là je suis à mon maximum.

C’est vers Abigaël que je reviens avec les deux verres en main dont un que je lui tends. « Trinquons à cette belle victoire. » Nos verres se cognent et pourtant je n’en bois pas une gorgée, pas encore. Si je semble avoir l’esprit pensif un instant, je finis bien assez vite par répondre. « J’aimerais aussi trinquer à cette rencontre. Rares sont les personnes en qui je voue une totale confiance en ce monde. » On peut même dire qu’ils ne sont que deux aujourd’hui. « Je ne sais pas si tu vas le prendre pour un compliment ou une insulte mais… tu es une belle personne, Abigaël Rice. » Et je ne parle pas uniquement de sa beauté physique, elle le sait déjà bien assez que je la trouve magnifique, mais là je parle de la personne qu’elle est, je parle de son esprit et de son cœur. « Alors j’aimerais trinquer plutôt à la femme que tu es. »

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Ce qu’il y a de bien avec Abigaël, c’est que malgré mon état la situation ne vire pas au drame, au contraire elle arrive même à faire encore de l’humour et cela engendre un sourire de plus sur mon visage. Je n’aurais pas aimé avoir à réconforter Logan ou Abigaël de ma future perte mais les deux sont assez identiques sur le sujet, ils gardent leurs émotions pour eux et font comme si de rien n’était. C’est bien mieux ainsi. Ce sont deux verres du vin de France qu’Abigaël a apporté que je sers avant de trinquer avec elle, de trinquer à notre victoire et à la femme qu’elle est. J’ignore comment Abigaël le prendra mais au moins je n’aurais pas eu le regret d’être parti sans lui avoir dit ces mots. Une fois de plus la vampire joue de second degré, elle semble avoir du mal à accepter les compliments même si elle en plaisante. Au moins ne s’en est-elle pas vexée. « Si tu veux connaître un secret ce n’est la maladie qui m’a rendu fou, fréquenter Logan a aussi ses effets négatifs. » Le ton se veut également à la plaisanterie. Je ne sais pas si Logan écoute notre conversation, au fond je ne l’espère pas car je tiens à conserver mon intimité, mais dans le doute peut-être qu’entendre ces mots l’incitera à aller prendre l’air pour ne pas être davantage vexé par les mots d’Abigaël et moi.

Abigaël décide tout de même de trinquer pour l’exceptionnelle femme qu’elle est et c’est mon verre que je lève en souriant avant de boire une gorgée. « Délicieux. » Et je ne dis pas cela par politesse, le vin est vraiment bon. C’est là que la vampire parle de mériter avoir sa place sur mon testament, au moins pour pouvoir faire une modification dans cette villa en installant une niche dans le jardin. Ces deux-là ne s’arrêteront donc jamais et quelque part je crois que c’est ce qui risque le plus de me manquer. « Je crois que je devrais pouvoir m’arranger avec mon notaire pour ajouter cela. » Abigaël ne le sait pas mais son nom apparaît réellement dans mon testament, je l’ai fait modifier il y a peu de temps. Que lui ai-je légué ? Elle le découvrira bien le jour de ma mort. C’est une nouvelle gorgée que je bois avant de devoir être confronté à une question un peu plus sérieuse de la part de la jeune femme. On en revient à l’avenir de mes inventions. « Certaines seront léguées. » A Logan, à elle également, certaines seront même offertes en don, après tout il n’y a pas que des armes. « Mais la majorité seront détruites. » Et je ne prononce pas ces mots avec enthousiasme, cela m’arrache même le cœur de devoir réduire à néant des années de travail mais c’est mieux ainsi. Moins de risques.

Tout cela pourrait être évité pourtant, pas plus tard qu’hier Logan m’a proposé à nouveau une transformation. Je ne pouvais pas prendre le risque de mourir d’une transformation tant que la machine n’avait pas été détruire, mais maintenant que cet objectif a été accompli, il retente sa chance. J’aurais pu accepter, après tout je ne peux pas perdre davantage que la vie à présent, soit cela réussi, soit la transformation rate et je meurs de toute façon. J’ai pourtant refusé et le plus ironique dans toute cette histoire, c’est que j’aurais été prêt à accepter s’il n’y avait pas Abigaël dans l’équation. Je refuse de le reconnaître de vive voix mais je me suis réellement attaché à la jeune femme, plus que je ne l’aurais voulu et je ne me vois pas devenir une espèce ennemie à la sienne. D’accord Logan et Abigaël parviennent à se supporter sans chercher à s’entretuer mais… Je ne pourrais pas me contenter d’être une simple connaissance qu’elle croise de temps en temps et je connais le mépris d’Abigaël envers les loups, elle ne pourrait pas avoir une relation avec l’un d’entre eux. Autant dire que devenir un vampire et passer le reste de ma vie à boire du sang reste inenvisageable dans mon esprit. Finalement ce n’est pas plus mal que les choses restent ainsi.

Je dépose le verre de vin sur le meuble à mes côtés avant de me diriger vers la machine encore en marche, tout en reprenant la parole. « J’ai reçu une visite assez… troublante cette semaine. » Mes doigts terminent de pianoter sur un clavier et la machine qui se trouve entre nous s’éteint. « J’ai d’abord cru à un homme de l’unité mais ce n’était pas le cas. » Pourquoi est-ce que je lui parle de cette visite ? Vous allez vite le comprendre. « Si je t’en parle, c’est parce qu’il a évoqué ta famille. » C’est la machine que je contourne pour revenir devant Abigaël, croisant à nouveau son regard. « Une histoire de propriété que les Rice lui doivent, je t’avoue que je n’ai pas tout saisi. » En même temps cet homme semblait particulièrement aimer communiquer sous forme d’énigmes, mais autant dire que je n’ai plus tellement la tête à me focaliser sur de telles choses. « J’imagine que vous devez avoir une certaine liste d’ennemis dans ta famille mais… fais quand même attention, ce type ne m’avait pas l’air très commode. »

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C’est le plus raisonnable à faire, Abigaël n’a pas tort, beaucoup de ces inventions pourraient être utilisées à de mauvaises fin mais… cela n’en reste pas moins agaçant. Pourquoi dois-je toujours être le raisonnable de l’histoire alors que ce sont les autres qui ont de mauvaises intentions ? Prenez l’exemple d’une arme, à l’origine inventée pour se défendre, aujourd’hui devenue un classique du meurtre et de l’agression. Ce sont rarement les créateurs qui ont l’esprit mal tourné, ce sont toujours ceux qui se servent des créations. La vie est parfois injuste mais il y a longtemps que je m’en suis accommodé, ce n’est pas pour autant qu’à certains moments, j’aimerais pouvoir être celui qui n’est pas raisonnable. Quoi qu’il en soit je me contente d’acquiescer devant l’affirmation d’Abigaël avant d’aller éteindre la machine, évoquant avec cette dernière la visite d’un étranger assez inattendue. La vampire ne semble pas apprécier la suite et cela se remarque à son regard et au ton de sa voix. Serait-elle inquiète ? Pour moi ou pour sa famille ? Peut-être les deux, en tous cas elle veut vraiment en savoir plus.

« Il s’est présenté il y a deux jours, en début de soirée. Un type grand et sec, des yeux verts-gris assez impressionnants et j’imagine qu’il avait des cheveux noirs cachés derrière son béret. Très propre sur lui, sa posture et ses vêtements montraient clairement qu’il appartient à une classe distinguée. » Cet homme avait un certain charisme à n’en pas douter, le genre de personne que les femmes doivent s’arracher et à qui personne n’a envie de dire non. Il manie la langue anglaise avec une certaine dextérité, comme si chaque mot prononcé n’était pas là par hasard, avait un double sens ou quelque chose comme cela. J’ai apprécié la visite de cet homme même si je m’en méfie et si je décide de donner ces informations à Abigaël, ce n’est pas pour qu’elle se lance éperdument à la recherche de cet inconnu, c’est seulement pour qu’elle fasse attention si elle venait à croiser son chemin. « Il voulait se renseigner sur une invention assez étrange, un vrai bijou. Je n’ai pas réussi à percer le mystère de cette création mais je sais que cela n’appartient pas à l’industrie Lodge. » Et jamais aucune autre invention n’a su me résister en dehors de celles des Lodge, alors je compte bien réussir à trouver à quoi peut servir cet appareil avant de mourir. Un détail qu’Abigaël n’a pas besoin de connaître, je tiens à garder cette sphère en ma possession jusqu’à être parvenu à satisfaire ma curiosité. Oui, sur ce coup-là je décide de ne pas être raisonnable.

Quoi qu’il en soit les réponses apportées à la vampire ne semblent pas la rassurer pour autant et c’est à moi qu’elle demande de faire attention avant d’affirmer qu’elle va régler le problème. « Abi… » Je n’ai pas le temps d’en dire plus qu’elle tente de faire un peu d’humour, sauf que je ne profite pas de l’occasion pour changer de sujet, je n’ai pas envie qu’elle poursuive cet homme pour me protéger alors que c’est à elle que je demande de faire attention. « Abi tu n’as pas besoin de me protéger, je n’en ai plus que pour quelques jours à vivre de toute façon. » Et je suppose que la nouvelle sera un coup dur à accepter, ou alors je me suis réellement trompé sur ce qu’il y avait entre nous. J’ai menti à Abigaël et je m’en veux à présent, il ne me reste pas deux mois de plus à vivre comme je l’avais stipulé à notre deuxième rencontre mais cela doit bien se voir à mon état actuel, non ? Quelques jours, ce n’est pas une façon grossière de dire qu’il me reste encore une ou deux semaines à vivre, il doit me rester trois ou quatre jours au maximum mais je ne tiens pas à être aussi précis avec la vampire. « C’est la dernière fois qu’on se voit. » Les mots sont peut-être un peu rudes mais je n’aime déjà pas le fait qu’Abigaël me voit dans cet état, alors il est hors de question qu’elle assiste à ma mort. Je tiens à lui laisser une dernière image de moi à peu près bonne.

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Ce n’est pas parce que je suis humain que je ne suis pas capable de percevoir si quelque chose ne va pas. Les réactions des autres, je sais bien les analyser et il y a clairement un problème avec la description que je viens de faire de l’homme qui m’a rendu visite. Elle le connaît, à n’en pas douter, et il ne semble pas être une bonne connaissance. Je ne me doute pas encore à quel point il ne l’est pas. Puis je poursuis et explique à Abigaël pourquoi elle n’a pas besoin de me protéger, parce que dans quelques jours je ne serais plus de ce monde de toute façon. Cette révélation ne semble pas passer. Elle quitte le plan de travail et je ne manque pas d’apercevoir les fissures qu’elle a laissé sur son passage, des fissures qui trahissent ses émotions et son ton glacial. Evidemment qu’Abigaël tente de rester insensible et de me repousser, j’aurais probablement réagi de la même façon à sa place. Qu’elle le veuille ou non nous avons bien plus en commun qu’elle ne le croit.

La vampire m’explique alors que cet homme est celui qui l’a transformé et qui est visiblement de retour pour reprendre ce qui lui appartient, autrement dit Abigaël. Je sens mes traits se tirer à cette nouvelle, j’ai étrangement horreur du fait qu’un autre homme la considère d’une telle façon. Attention je ne dis pas qu’Abigaël m’appartient, mieux vaut pour elle ne pas appartenir à un futur macchabé de toute façon, mais je n’aime pas l’idée qu’on puisse lui vouloir du mal ou la forcer à quoi que ce soit et cet homme en est capable. « Si cet homme est un danger alors laisse-moi t’aider. » Je ne peux pas quitter ce monde sans m’être assuré qu’Abigaël soit en sécurité auparavant mais elle risque probablement de se moquer de moi, surtout à cet instant. Ce n’est pas le pauvre petit humain malade qui risque d’aider une vampire à repousser son créateur. Je déteste cette situation.

Je n’aime pas plus le fait qu’Abigaël puisse m’en vouloir mais pour cela je ne peux m’en prendre qu’à moi-même, c’est moi qui lui ai menti après tout. « Et j’en suis désolé. » Je le suis réellement, l’idée n’était pas de blesser Abigaël, jamais de la vie, mais si au départ j’ai menti pour être sûr qu’elle ne m’envoie pas boulet avec mon plan suicidaire et un timing restreint, par la suite je n’ai tout simplement pas eu le courage de lui avouer avoir menti. Abigaël continue de s’énerver et c’est la fuite qu’elle tente de prendre, bien vite arrêtée par la porte blindée du sous-sol fermée. « Abi… »
C’est à Aris qu’elle ordonne d’ouvrir cette porte, mais l’intelligence artificielle n’obéira qu’à mes ordres et elle le sait, alors la vampire revient vers moi pour me faire la même demande. « S’il te plaît, je n’ai pas envie que notre dernière rencontre se termine de cette façon. Je n’ai pas envie que tu le regrettes. » Car même si tu prétends que je ne compte pas pour toi, même si tu prétends que je ne suis qu’un humain comme un autre à tes yeux, je sais que tu ne le penses pas et je sais qu’une fois parti tu t’en voudras. C’est toujours ainsi que les choses fonctionnent et la conscience est une véritable garce, autant pour les humains que pour les vampires.

« Je n’ai pas voulu que tu le saches justement pour éviter cela. » Pour éviter que tu te sentes blessées, pour éviter que tu m’en veuilles, pour que notre dernière rencontre reste un agréable souvenir parce que tu n’aurais pas en tête l’idée qu’il s’agisse de la dernière fois. « Aussi parce que j’ai été lâche. » C’est étrange comme c’est plus simple de dire les choses lorsqu’on approche de la mort, comme si on préférait tout avouer pour n’avoir aucun regret. « Et parce que je voulais avoir une dernière image de toi souriante. » Autant dire que c’est échoué, même si j’ai eu le droit à quelques sourires à ton arrivée, ils se sont bien vite dissipés lorsque le sujet est devenu plus sérieux. « Je n’ai pas envie que tu partes déjà Abigaël, mais si c’est vraiment ce que tu souhaites alors rien ne t’empêche de m’hypnotiser et me forcer à ouvrir cette porte. » Car je ne le ferais pas de mon plein gré alors… Vas-tu me forcer ?