Le soleil se couche et les rues commencent peu à peu à se vider avant le début du couvre-feu. Au-dessus de mon lit se trouve ma combinaison de Fratres habituelle et juste à sa droite une seconde combinaison de militaire. Avoir intercepté un convoi de soldats qui arrivait en ville pour prendre leur identité et nous infiltrer parmi l’armée fut une aubaine à saisir que nous n’allions pas laisser passer. Si certains d’entre nous sont toujours obligés de raser les murs pendant les chasses, une autre petite partie d’entre nous peut désormais agir avec beaucoup plus de libertés tout en restant prudents malgré tout. Je dissimule deux poignards au niveau de mes chevilles ainsi qu’un revolver à ma ceinture, avant d’attacher un faux badge à ma veste et attacher mes cheveux en queue de cheval haute. Mon regard s’arrête quelques instants devant un miroir. On pourrait presque réellement me prendre pour une des leurs, vêtue ainsi dans cette tenue de militaire. Et pourtant, les apparences n’ont jamais été aussi éloignées de la réalité.
Notre mission de ce soir : un groupe de cinq vampires se trouvant dans le quartier Nord que nous avons dans notre viseur depuis déjà plusieurs jours. La sonnerie du couvre-feu retentit. Les rues sont désormais vides. J’attrape mon talkie-walkie et m’adresse directement au groupe de cinq Fratres avec qui je pars en mission ce soir.
« Unité 1, en mouvement. »
Je quitte mon appartement et me rends au point de rendez-vous. J’arrive devant un immeuble vers Oxford Street. Trois de mes hommes m’accompagnent tandis que je monte au premier, tandis que les deux autres sont postés devant chaque entrée du bâtiment. J’effectue un signal de la main et donne le décompte... 3...2...1... Nous entrons directement, armes à la main. Le combat démarre aussitôt, les vampires nous ayant entendus approcher devant l’entrée. Nous tentons de faire au plus discret mais des coups de feu finissent par être tirés car les vampires sont à la fois nombreux et rapides. Plus que quelques minutes pour terminer le travail, mes hommes à l’entrée gagnent du temps en signalant que la situation est sous contrôle et qu’une unité est déjà sur les lieux. L’un des vampires parvient à nous filer entre les doigts et descend les escaliers de l’immeuble pour tenter de s’enfuir, mais c’est sur l’un de mes hommes postés à l’entrée qu’il fait face, avant de périr à son tour. Je m’arrête quelques instants pour reprendre mon souffle. Quatre corps gisent sans vie sur le sol près de moi. L’avantage d’agir tout en étant nombreux, nous pouvons faire plus de victimes. Mais je n’ai pas le temps de me reposer, le reste des patrouilles va finir par arriver. Je descends du bâtiment, tandis que mes hommes vont rassurer les civils de l’immeuble ayant entendus les coups de feu en leur assurant qu’il n’y a plus aucun danger. Après tout, nous sommes déguisés en militaires, il faut bien tenir le rôle jusqu’au bout.
Nous sortons du bâtiment et nous éclipsons rapidement, prêts à aller rejoindre une seconde unité dans le Centre, lorsqu’un autre bruit venant d’une ruelle attire notre attention. Un autre combat est en train d’éclater, juste à côté de nous. D’autres vampires ? Ou bien des soldats essayant de mettre la main sur des surnaturels ? Nous nous dirigeons vers la source du bruit avant de les apercevoir face à nous : un groupe de vampires du Clan du Nord face aux fameux hommes en noir... L’Unité secrète... C’est une occasion inespérée pour essayer de mettre la main sur l’un d’entre eux.
« Prévenez la seconde unité. Essayez de capturer l’un des hommes en noir et tuez les vampires. »
Nous entrons dans la bataille et venons prendre part au combat, à la surprise générale de ceux qui nous voient arriver en tenue de militaires. Néanmoins personne ne s’y méprend et tout le monde comprend bien assez vite que ce ne sont pas des militaires qui combattent mais bien des Fratres. Les vampires connaissent notre façon de combattre et le style d’armes que nous utilisons. En revanche, nous ignorons pour la plupart la façon de combattre des hommes en noir, si ce n’est qu’ils utilisent des armes de haute technologie destinée à la capture des surnaturels.
Dans le feu de l’action, l’un de mes hommes est tué juste devant moi. Je le vois tomber sans vie sur le sol, et bien que cela m’ennuie, je passe aussitôt à autre chose, me jetant sur l’un des hommes en noir pour essayer de le maitriser et le capturer. Ce qu’il se passe ensuite est un peu flou. Je me souviens être parvenue à maitriser l’homme de l’unité, je me souviens également avoir repéré un visage connu parmi ceux des vampires, celui d’Alex Blackwood. Mais la raison pour laquelle le reste est flou, c’est parce que l’un des hommes en noir a sorti de sa poche une arme à ultrason qu’il a activé et qui m’a fait perdre connaissance. Je ne m’attendais pas à ce que l’unité ait également des armes capables de pouvoir bloquer les humains. Je m’y préparerai pour la prochaine fois... Du moins s’il y a une prochaine fois. Mon inconscient me replonge à travers les semaines d’entrainement passées avec Elias et Astrid, sa sorcière du mental. Est-ce dû au fait d’avoir entraperçu Alex pendant la bataille et d’avoir perdu un homme sans sourciller pendant la bataille ? Je ne saurais le dire, mais sans le vouloir, je me mets à marmonner dans mon sommeil, presque tel un robot.
« Humains... Dommage collatéral... Vampires... Pas d'... Sors de ma tête sorcière. »
Sur ces mots je me réveille et tente de me redresser instantanément. Je ne vois absolument rien autour de moi, mes yeux sont bandés, mes mains ligotées à une sorte de longue barre en haut du camion et mes jambes sont également attachées. Je peux sentir que nous sommes en mouvement, sans doute dans un camion. Mes armes... Impossible de savoir si elles sont toujours là. Si les soldats m’ont fouillée avant de me mettre dans le camion ils auront sans doute retiré ma ceinture où se trouvait mon revolver et mon poignard. Avec un peu de chance, peut-être ne sont-ils pas tombés sur le poignard dissimulé derrière ma cheville. Mais dans cette position, impossible de songer ne serait-ce qu’à essayer de l’atteindre pour en avoir le cœur net. Analysons la situation... Peut-être ne suis-je pas seule dans ce camion ? Peut-être que d’autres membres de mon groupe se trouvent également ici ?
« Il y a quelqu’un ? »
Je tente ma chance, espérant que ce ne soit pas l’un des soldats de l’unité qui me réponde.
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❝ Alex Blackwood ❞
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Sujet: Re: Collaborer ou mourir Ven 8 Nov - 22:21
Collaborer ou mourir
« Tu es sûr ? » Vu le regard qu’Alex lance au vampire qui vient de lui poser la question, il n’y a pas de doute à avoir sur la réponse. Évidemment qu’il est sûr, il ne l’a jamais été autant. Il y a un moment où il ne s’agit plus de se terrer dans un coin et laisser les autres faire le boulot, pas après la défaite contre les loups. Il ne peut pas laisser quelqu’un venir lui annoncer qu’un groupe de vampire vient de se faire attaquer dans un immeuble et rester les bras croisés en disant de ne rien faire. Il ne peut pas dire à des vampires d’aller régler le souci tout en restant à boire tranquillement un verre depuis chez lui. Il n’est plus question de savoir ce qui est raisonnable ou non, il est question de prouver à son clan qu’on ne peut plus attaquer des vampires sans des répercussions. C’est sa tête qu’il joue, son clan qu’il doit préserver.
Raisonnable, ça ne l’est pas. Surtout quand, en chemin, ils se retrouvent face à des hommes en noir. Eux, ils commencent sérieusement à le gonfler avec leurs méthodes et leurs armes. Ce ne sont que des humains et, malgré tout, il ne faut pas les sous-estimer. C’est agaçant et frustrant. La question de faire demi-tour ne se pose pas, la bataille s’engage direct. Alex ne sait pas s’ils auraient eu une chance de s’en sortir ou non, d’être gagnant. Les cartes sont redistribuées quand un groupe de militaire fait son apparition. Une odeur bien particulière, qu’il est capable de reconnaitre les yeux fermés, prouve qu’il ne s’agit pas de vrais militaires mais de Frates sous un uniforme qui ne leur appartient pas. Sauf s’ils ont décidé de s’allier aux gouvernements. Après tout, après l’avoir fait avec les loups, pourquoi pas changer son fusil d’épaules et se trouver de nouveaux alliés pour avoir quelques passe-droit comme se balader dans la rue après le couvre-feu.
Tout l’énerve dans cette histoire. Qu’elle soit là, qu’elle se batte, qu’elle s’en prenne aux vampires. A SES vampires. Qu’elle soit la preuve vivante qu’il est préférable de se fermer à tous bons sentiments. C’est à lui qu’il en veut surtout à cause de cette indécision, de ne pas savoir s’il s’en fiche ou non qu’elle trouve la mort dans cette bataille ou dans une autre. Rien que le fait de se poser cette question, au final, ça en dit assez long sur la réponse. Ça le déconcentre. Ethan avait raison. Ils avaient tous les deux raisons quand, trop de verres dans les mains, ils en étaient arrivés à la conclusion que les femmes ne pouvaient pas avoir de place, pas qu’elles pouvaient avoir un semblant d’importance. Il déteste Nikolaj pour un tas de raisons mais, quelque part, lui a su trouver un équilibre. Une raison supplémentaire pour le voir chuter, celui-là.
Et voilà, à trop réfléchir, on fait des erreurs. Il ne sait pas comment, mais il perd connaissance. Un comble pour un vampire. Il suppose que son réveil se fait rapidement, ou peut-être pas tant que cela puisque ses yeux s’ouvrent sur un autre décors. Dans un camion pour être plus précis. On n’a pas pris la peine de lui bander les yeux contrairement à celle qui est attachée de la même façon que lui en face. En revanche on a pris soin de l’attacher avec une corde trempée dans l’eau bénite et ça, putain, ça fait un mal de chien. Assez pour ne pas permettre de se libérer avec une force qui l’abandonne, surtout au niveau de ses poignées. De toutes les personnes présentes sur la scène, il fallait que ce soit avec Freya qu’il se retrouve enfermé. Alex ne sait pas si ce sont les liens ou cette présence qui marmonne dans son sommeil qui est le plus dérangeant.
Elle semble se réveiller, s’interroger pour finalement demander s’il y a quelqu’un d’autre. Lui, tout ce qu’il trouve à faire c’est de serrer les dents pour contrôler comme il le peut cette douleur qui le lie et l’empêche d’agir comme bon lui semble. Il n’est pas certain d’avoir envie de lui répondre, de vouloir lui apporter la moindre parole et encore moins une réponse. Il le sait, il faut qu’il arrête de parler avec cette femme, ça se termine toujours par un esprit brouillé après chaque rencontre. Si elle semble ne plus vraiment se poser de question, vu la manière dont elle ne s’est même pas préoccupée d’un des siens mort à ses pieds, il doit pouvoir en faire autant. Finalement, elle lui facilite le travail. Le problème c’est qu’il va bien falloir sortir d’ici, non ? Il prend sur lui de ne pas lâcher un soupir d’exaspération.
« De toute évidence, j’aurais préféré que ce ne soit pas le cas ! » Le ton reste calme, toujours distant. Il aurait bien hurlé à l’ironie de la situation mais ça ne servirait pas à grand-chose, seulement à donner des indications sur son humeur. Autant s’en passer. Il y a quand même, dans le fond de sa voix, une douleur qu’il a du mal à cacher. Personne n’est parfait. « Tu devrais peut-être en profiter pour appeler tes amis les militaires. » Difficile quand on est ligoté mais l’idée c’est quand même de savoir si elle a fini par passer un accord avec eux ou non.
Sujet: Re: Collaborer ou mourir Ven 15 Nov - 23:00
Collaborer ou mourir
Alex Blackwood - Freya Coleman
Le fait de ne pas avoir de réponse à ma question dans un premier temps me fait me demander si l’une des personnes de l’Unité n’est pas juste à côté de moi malgré tout, en train de m’observer, prête à attendre le moindre geste suspect de ma part pour m’arrêter. Je vais donc éviter dans un premier temps de mettre en avant le seul atout qui pourrait peut-être me faire sortir d’ici si du moins il est toujours en ma possession. Je commence par bouger légèrement et me mettre debout du moins le mieux que ce camion me le permette. Pour l’instant aucun bruit... Jusqu’à cette voix qui s’adresse à moi et que je ne reconnais que trop bien. Alex...
Personne pour nous interrompre ou bien nous dire de nous taire, j’imagine donc que nous sommes seuls à l’arrière de ce camion. Bon sang ! Je reste quelques instants silencieuse face aux propos du vampire avec pour seule réponse un soupir d’exaspération, qui l’aurait cru. Le vampire n’est en effet pas le seul qui aurait préféré qu’il en soit autrement. Je ne sais pas si je dois répondre... Je ne dois me retrouver face à lui que dans le but de l’éliminer... Uniquement dans ce but. Cela m’a été répété sans relâche et spécialement pour lui. Cela dit, cela changera-t-il quelque chose si je ne parviens pas à sortir de ce camion à temps ?
Les informations défilent dans ma tête à vive allure. Si Alex et moi nous retrouvons seuls, cela peut vouloir dire trois choses : Soit tous les Fratres et vampires qui se trouvaient sur les lieux se sont fait éliminer, soit l’unité était en train de perdre du terrain et ils ne nous ont emportés que tous les deux dans précipitation, soit une partie des vampires et Fratres est parvenue à s’enfuir à temps. Le problème, c’est ma présence à cet endroit. Comment se fait-il que je me retrouve dans un camion censé être uniquement destiné aux surnaturels ? Andrew m’a pourtant affirmé que l’unité ne capturait que les surnaturels, se serait-il trompé ? Des expériences sur des humains... Si tel est le cas, où va notre monde ? Une chose est sûre, ces soldats ont des armes qui ne servent pas uniquement contre les surnaturels. Qui plus est, ils n’auraient aucune raison de me faire quitter l’Angleterre pour me relâcher ensuite ou bien me tuer juste après. Je suis donc en danger. Combien de temps avant que ce camion nous fasse quitter l’Angleterre pour une destination inconnue et sans retour ? Je n’ai pas l’intention de le savoir ni de servir de cobaye pour cette unité. La phrase d’Alex m’interpelle lorsqu’il me suggère d’appeler mes amis « militaires ».
« Militaires ? »
Je me tourne légèrement dans sa direction, laissant apercevoir le badge contre ma veste de militaire avec un faux nom dessus, en admettant que ses yeux ne soient pas bandés contrairement aux miens.
« Je ne fais pas dans l’arrestation ou la capture de surnaturels... J’ai un minimum de respect pour ceux que j’élimine contrairement à ceux qui sont dans ce camion. La tenue procure juste quelques avantages. »
Le confort n’en fait pas partie en tous les cas en comparaison avec ma tenue de Fratres. En revanche, pour essayer de fouiller un peu au sein du gouvernement c’est autre chose. Bien sûr, circuler dans les rues librement aide aussi. Combien de centimètres séparent la barre horizontale du camion à la toiture du camion ? C’est la réponse à cette question qui va me permettre de savoir s’il me sera possible d’atteindre ma cheville avec mes mains ligotées et trouver une échappatoire à cette situation. Dans un mouvement souple, mes jambes appuient fermement le sol avant de s’élancer en direction de la barre horizontale pour tenter de se poser par-dessus... Mais la barre est beaucoup trop près du haut du camion pour me permettre d’arriver à faire passer ma jambe dessus. Le constat est le suivant : seule, impossible de réussir à attraper ce poignard. A deux... J’efface cette image aussitôt de mon esprit. Je suis avec un vampire et il y a encore peu nous étions en guerre l’un contre l’autre. Le problème... C’est que ce qu’il y aura à l’arrivée de ce camion m’inquiète davantage. « Une fois arrivé à l’unité, on ne peut plus jamais en sortir. » Cette phrase d’Andrew ne cesse de répéter dans mon esprit. Je mords ma lèvre inférieure, à la recherche d’une solution. « Ne fais pas ça Freya... Ne fais pas ça... » Pourquoi même après tout ce temps faut-il toujours qu’Alex me perturbe au point que je ne sache jamais quoi faire ou quoi dire en sa présence ? La première fois par peur de lui faire confiance, aujourd’hui parce qu’il est celui dont je ne dois m’approcher que pour le tuer et qu’à nouveau ce n’est pas ce que je fais. Mais les faits sont là, si nous ne sortons pas rapidement de ce camion, nous finirons le reste de notre vie comme rats de laboratoires.
« Il faut qu’on sorte de ce camion... »
Quoi ? N’est-ce pas un premier pas malgré le ton glacial ? Non... Définitivement pas. C’est juste une certitude que j’énonce. En même temps, difficile de savoir à quoi je pense réellement en disant ces mots, à vrai dire je ne le sais pas moi-même.
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Sujet: Re: Collaborer ou mourir Jeu 28 Nov - 12:53
Collaborer ou mourir
Il y a bien trop de choses qui lui échappent dans cette histoire, dans tout ce qui est en train de se passer à Londres. Alex déteste avoir du retard sur les informations parce que c’est la base de toutes les stratégies. Les informations, c’est le pouvoir et il en a besoin à défaut de pouvoir compenser par un âge avancé qui lui donnerait une emprise sur des vampires plus jeune. Sauf qu’il doit bien l’avouer, ces derniers temps, Alex a surtout l’impression d’enchainer les échecs et de perdre les atouts qu’il espérait avoir dans sa manche. Ce qui est le plus agaçant dans toute cette histoire, c’est d’avoir l’impression que la plupart de ses problèmes découlent de l’arrivée d’Hayden à Londres.
Il avait promis des informations à Henrik, cet hybride en quête de souvenirs, qui se trouvait être un membre du clan du sud avant de disparaitre. Une chance pour Alex qui connait bien ce clan et qui avait de quoi lui donner des informations. Il avait aussi parlé de lui donner le centre lors de leur première et dernière rencontre, afin de s’assurer d’avoir l’hybride de son côté. Logique qu’il ne l’ai pas revu depuis, à sa place, Alex aurait fait la même chose. Difficile de croire aux paroles du vampire quand, dans le même temps, le centre se voit être pris par un Rice. De là avait découlé une succession d’échecs. Sans Henrik, pas d’informations sur cet endroit où il se trouvait. Sans information, c’est une mauvaise préparation qui s’est mise en place. Et ainsi de suite.
Un enchainement de conséquences qui vient de l’entrainer ici même, dans ce putain de camion avec des liens trempés dans l’eau bénite. Alex pourrait se dire que la situation ne pourrait pas être pire, mais si, elle le peut encore ! Sur toute la population que compte Londres, il faut que ce soit avec elle qu’il se retrouve enfermé ici. Si ça ce n’est pas une putain d’ironie ! Le destin, s’il existe, à un humour très particulier et pas du tout au goût d’Alex. Tout ça commence sérieusement à lui taper sur le système. S’il essaie de rester debout et fidèle à lui-même depuis la défaite de cette guerre contre les loups – parce que oui, il le prend bien comme une défaite – cette attitude commence à être de plus en plus compliqué à assumer. Même Ethan a quitté le clan et, parfois, il arrive à Alex de se dire qu’il ferait bien la même chose. Partir, recommencer ailleurs pour reprendre les choses à zéro et surtout éviter de nombreuses erreurs. La plus grande qu’il est fait se trouvant d’ailleurs en face de lui.
D’ailleurs, elle explique ne pas être en lien avec les militaires. Au moins, il a une réponse à sa question, le doute était permis. Après tout, les frates ont bien été capable de s’allier aux loups, ils étaient tout à faire disposer à changer de camp encore une fois. Elle laisse aussi entendre un certain respect de ceux qu’elle élimine contrairement aux personnes se trouvant dans ce camion… Il fait partie de ces personnes vu qu’il s’y trouve aussi. Est-ce qu’elle le compte dans le lot ? Il part du principe que oui. C’est quand même un bref rire moqueur et ironique qu’il laisse aisément entendre à l’affirmation qu’elle vient de balancer. Du respect ?
« Désolé » lance-t-il faussement pour s’excuser de son rire. « Je dois être fatigué, j’ai cru t’entendre parler de respect et d’absence de capture. » L’enlèvement d’Ethan, cet acte qui avait tout conditionné et précipité, a été beaucoup de choses mais l’on ne peut clairement pas y attribuer le terme de respect. « Ou alors, on n’a pas vu les mêmes choses ces derniers temps. »
Freya s’agite, essaie de coller ses pieds au haut du camion avant d’essuyer un échec. Qu’est-ce que tu veux faire au juste ? Sortir de là, c’est ce qu’elle dit vouloir faire. Au moins, il y a un point où ils semblent être d’accord tous les deux. Quoique, l’idée de se la jouer suicidaire juste pour avoir le plaisir de la voir tomber pendant sa chute lui traverse l’esprit une courte seconde. Une idée qui disparait, bien évidemment, aussi vite qu’elle est venue. Alors, il essaie de réfléchir malgré la douleur et les forces qui diminuent petit à petit. Foutus liens. C’est sur le mouvement qu’elle vient de faire qu’il revient, cherchant dans son esprit pour se souvenir qu’elle est assez douée pour cacher des armes dans des endroits improbables. Elle ne sort jamais sans avoir une artillerie à faire pâlir Rambo.
Le camion n’est pas si large que cela, et c’est bien cette distance entre eux deux qu’il évalue rapidement. Fais chier ! Il regrette déjà la décision prise par son cerveau. « Penche la tête sur le côté. » Ouais, bonne idée de donner un ordre à Freya sans même lui expliquer pour quelle raison. Il soupire en secouant la tête, quelle connerie ! « Je vais poser mon pied sur ton épaule, tu auras l’appui que tu espérais avoir. » Et il attend qu’elle s’exécute avant de commencer à bouger. Ses liens lui font bien trop mal pour tenter de tirer dessus inutilement si elle ne coopère pas. C’est seulement quand elle lui dégage son épaule qu’Alex se redresse comme il peut, ses poignets appuyant encore plus sur ses liens en créant une grimace de douleur qu’il tente d’occulter.
Son pied vient se mettre sur l’épaule de la Frates, l’obligeant par la même occasion à ne trouver appui que sur son pied de libre et sur ses liens pour réussir à atteindre cette épaule. Ça le brûle, c’est même pire que le feu des enfers. Du moins, il imagine que c’est le cas. Elle a seulement intérêt à faire vite, même elle doit bien sentir une légère odeur de chair grillée.
Sujet: Collaborer ou mourir 
Mar 5 Nov - 14:37
