Moon Curse
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Pas de témoin

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Séléna Blanc
Séléna Blanc
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MessageSujet: Pas de témoin  Pas de témoin I_icon_minitimeMer 24 Juin - 1:37

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« Et si je n’ai pas envie que tu partes ? » Des mains m’enserrent la taille, suffisamment pour m’empêcher d’atteindre la porte de sortie. Une contorsion me permet de me tourner pour faire face à celui qui me retient. Il me sourit et la fossette sur le coin de ses lèvres suffit à me faire fondre. J’aime cette asymétrie, le fait qu’il n’en a pas du côté gauche de sa bouche, ça lui donne un charme en plus.

« Si je ne suis pas à l’heure, notre tournée va prendre du retard et je vais rentrer à une heure indécente. » À regret, Théo me relâche, non sans m’embrasser. Je profite de ce moment, comme à chaque fois depuis que l’on s’est mis ensemble. Cinq ans de vie commune dans ce petit appartement parisien. Il m’avait offert les clés de chez lui pour mes vingt ans : le plus beau jour de ma vie. Je suis une chanceuse, en tout cas, je le suis en amour. Mais pour l’heure, il me faut l’abandonner. Vingt-deux heures approche et je ne peux pas me permettre d’être en retard.


Je suis pile à l’heure quand je rentre dans le petit local qui sert une association de la ville de Paris. Le but étant, avec des dons récoltés, de donner des boissons chaudes et de la nourriture aux sans-abris que l’on croise. Les nuits se font rudes en cette fin d’année et, malgré nos efforts pour les diriger vers un centre d’accueil, ils se contentent souvent de refuser.

Ce soir je fais équipe avec Alban et Sarah. Ce qui me convient bien. Alban a dans la quarantaine et trouve toujours le moyen de me faire rire. Sarah est du même âge, souvent flippée pour un oui ou pour un non, mais adorable. Nos sacs sur le dos, on arpente les artères un peu en retrait de la capitale. Chacun parle un peu de son boulot en dehors de l’association et Alban me charrie sur mon travail dans une librairie. Il ne comprend pas comment je peux passer d’un endroit aussi désertique à celui de la rue trois soirs par semaine. Je n’essaie plus de lui expliquer l’odeur des livres, les savoirs qu’ils peuvent renfermer et tout ce qu’ils apportent. Les pages noircis d’encre ont toujours eu un effet bénéfique sur moi, comme s’ils répondaient à une curiosité trop grande et jamais assouvie.

Parfois j’ai l’impression d’être une contradiction ambulante. J’ai ce besoin que je ne saisis pas qui me pousse à aider tout le monde. De l’autre, j’aime rester isolée et m’interroger sur la manière dont tourne cette planète. J’ai tout pour être heureuse : un fiancé formidable à qui je dirais oui l’été prochain. Un job qui me plait. Des activités caritatives enrichissantes et utiles. Malgré tout, sans que je ne l’explique, j’ai l’impression… non ; je sais qu’il manque quelque chose à ma vie.

« Là-bas » interpelle Alban. On le suit et notre tournée commence, sans accro, sans rien signaler de particulier. Je sors quelques couvertures de survie en faisant la discussion, pendant que Sarah sert des cafés à qui en veut et qu’Alban distribue des sandwichs. On pourrait faire tellement plus, mais on manque cruellement de moyens. Je me rassure en me disant que c’est un petit geste, le premier d’une longue suite, même si l’humanité tant à prouver le contraire.

On vogue pendant plus d’une heure, au hasard des rues et des rencontres. Sarah croit avoir vu quelqu’un au fond d’une ruelle mal éclairée. Confiants, on s’y engouffre tous, nos sacs sur le dos et notre bonne volonté pour nous guider. Tout se passe trop vite, je n’ai pas le temps de comprendre ce qui se passe. Il y a eu des cris, une engueulade sévère entre deux hommes. L’information est à peine montée à nos cerveaux qu’une première détonation a eu lieu. Sarah à hurler et les deux se sont carapatés en comprenant qu’on venait d’assister à un règlement de compte.

J’aurais dû faire pareil. Je le sais. Au lieu de cela, je suis restée figée, ce son percutant se faisant en boucle dans mon cerveau. Les informations parlent de morts tous les jours, mais je n’ai jamais vécu cette expérience en direct. Ma respiration s’accélère et j’ignore pourquoi je me sens aussi anéanti devant le corps qui git sur le sol à une quinzaine de mètres plus loin. Je ne vois même pas son visage, seulement sa silhouette, et j’ai pourtant l’impression de perdre un proche. La sensation est dérangeante, l’envie de m’approcher prenante. Comme une petite voix dans ma tête qui me supplie d’y aller et d’aider cet homme. Mais qu’est-ce que je pourrais faire pour lui ? Il est mort !

Incapable de bouger, je reste à fixer cette masse sombre au loin. Des bruits de pas se rapprochent, je les entends. Mon pouls joue un rythme endiablé pour me dire de partir, mais j’en suis incapable. Puis mon souffle se coupe soudainement quand un métal froid se pose sur mon front. C’est drôle quand j’y pense. Je n’ai jamais été braquée par une arme, je n’en ai même jamais touché une de ma vie. Pourtant, sans avoir à regarder, je sais que c’est le bout d’un canon qui est posé sur le haut de mon visage. « Je n’ai pas besoin de témoin » lance une voix froide et implacable.

Mes yeux se ferment pensant attendre l’inévitable. Pourtant, sans savoir comment c’est possible, je me découvre des réflexes insoupçonnés. Ma main balaie celle de mon assaillant et le coup part derrière moi. Malgré la détonation qui me vrille les oreilles, le plat de mon autre main vient s’abattre sur le nez de l’homme, d’un mouvement allant du bas vers le haut. Le craquement m’indique une fracture. L’insulte bien placée du type aussi.

Cette fois je ne cherche pas à comprendre. Mes pieds pivotent pour fuir cette rue, mais je n’ai pas le temps de faire deux pas. L’homme qui s’était retrouvé plié sous le coup de la douleur trouve le moyen de m’agripper la cheville et ce sont les pavés froids et humides que je rencontre avec force. La peur, la douleur, tout ça m’envahit d’un seul coup alors que je cherche à m’extraire. Le poids de l’homme sur mon corps m’empêche de bouger comme je le veux. Il me retourne, face contre lui. Je me débats. Je hurle. Il garde le dessus et très vite, mes cris s’étouffent en manquant d’air alors qu’il serre ma gorge. Fort. Trop fort.


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Lucian Sandström
❝ Lucian Sandström ❞
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MessageSujet: Re: Pas de témoin  Pas de témoin I_icon_minitimeMer 24 Juin - 2:39




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J’ai longtemps songé à nos retrouvailles, surtout lorsque j’étais au Désert Rouge où le temps est bien plus long. Au départ je m’imaginais la retrouver, l’enlever de son Royaume qui l’emprisonnait et l’embrasser pour la première fois une fois arrivé sur Terre. Puis petit à petit, j’ai commencé à désirer autre chose. J’ai pris conscience que mon amour pour elle était irréel, stupide et me rendait faible. Séléna m’a fait tout perdre : ma vie en Enfer, ma place en tant que démon et héritier du trône. Qui suis-je à présent ? Que suis-je ? J’ai eu beaucoup de mal à croire que des démons de l’Enfer souhaitaient mon retour et ma place au pouvoir après tout ce qu’il s’est passé. Mon frère est-il donc un si terrible meneur ? Visiblement oui, puisque certains s’imaginent déjà le renverser. Mais ce n’est plus mon problème. J’ai perdu goût à mon ancienne vie à cause de toi et je sais qu’il n’y a qu’une chose qui me permettra de redevenir comme avant : ta mort.

Je suis venu te tuer, Séléna. Je serai la faucheuse qui viendra s’abattre sur toi et t’arrachera à cette vie. La Terre, tu y es donc parvenue tout compte fait. Quelle pathétique vie dois-tu mener là-bas… Quand je pense que tu m’as convaincu de m’y rendre avec toi. J’étais alors aveuglé à l’époque, ou peut-être trop impatient de quitter cette prison dorée pour revivre enfin. Tu les as laissés me garder piégé toutes ces années avant d’oser faire quelque chose. Tu les as laissés me renvoyer en Enfer où je n’étais plus le bienvenu, avant de te lancer pleinement dans cette vie que tu as tant souhaité mener. Tu m’as abandonné à pire que l’Enfer et tu es partie sur Terre… Sans moi. Je t’en veux Séléna, terriblement.

Je suis sur Terre depuis seulement vingt-quatre heures, mais je déteste déjà les odeurs qui se dégagent de tous ces quartiers. Je me demande comment ces pathétiques humains réagiraient, s’ils savaient qu’un prince de l’Enfer se balade parmi eux. Sans doute partiraient-ils en courant et en priant leur dieu. Mais quel dieu ? Le Père de tous a abandonné son rôle depuis longtemps, du moins c’est ce que j’ai toujours pensé. Je chasse ces idées de mon esprit et reporte ma concentration sur ma boussole qui s’affole alors que je suis ses indications. Je suis proche… Enfin. À mesure que je m’approche, je réfléchis à la manière dont je l’éliminerais. Rapidement ou bien lentement ? Elle mériterait la deuxième méthode, mais malgré sa trahison, je ne suis pas sûr d’en être capable.

Un coup de feu me tire de mes pensées. J’oubliais que ces armes créées par les démons étaient réputées sur Terre. Elles ne le sont pas autant en Enfer, nous avons bien mieux pour torturer les âmes damnées. J’aurais complètement ignoré la scène, loin de me préoccuper des problèmes humains, si la boussole ne m’avait pas mené directement sur les lieux du crime. C’est à cet instant que je la vois, debout face à un homme qui braque une arme sur son visage. Elle est à moi ! Je gronde cette menace dans mon esprit et suis sur le point d’intervenir, mais Séléna réagit en premier. J’avais presque oublié que la belle ange était capable de se défendre. Je décide donc d’attendre, j’ai envie de voir ce qu’elle fera de l’humain, mais les choses ne tournent finalement pas en sa faveur.

Je lâche un soupir, déçu lorsque je la vois se faire étrangler sans réagir. Est-ce donc cela l’ange qui est parvenue à me tenir tête ? L’ange dont je suis tombé amoureux. Pathétique… Je finis par intervenir avant qu’il ne soit trop tard pour Séléna. Je ne laisserais pas quelqu’un d’autre me voler ma proie, encore moins un stupide homme. « Lui briser la nuque aurait été une méthode plus efficace pour la tuer, mais visiblement tu préfères faire durer le plaisir. » Le type relève son regard vers moi et c’est tout ce qu’il me faut pour m’insinuer dans son esprit et en prendre le contrôle. « Relâche-la. » Il obéit sans broncher et je n’accorde pas la moindre importance à Séléna pour l’instant, concentré sur lui. N’ayant pas spécialement envie de m’attarder sur son sort, je lui ordonne de grimper en haut de la plus haute tour de Paris pour faire le saut de l’ange. Ce sera poétique comme mort. « Je suis sûr que mes frères sauront quoi faire de toi… » Puisqu’il est évident qu’il ira en Enfer. « Maintenant disparais. »

L’homme prend ses jambes à son cou et quitte la rue en courant, me laissant seul avec Séléna. Mon regard se tourne vers elle et croise ses yeux marrons en amande qui m’avaient tant manqué… Non, absolument rien ne m’a manqué chez elle. La seule chose que je veux voir dans ses yeux, c’est la peur de mourir au moment où je lui arracherais la vie. « Alors quoi, tu ne me sautes pas au cou ? » Le ton se veut bien évidemment sarcastique, même si j’ai du mal à percevoir ce qui se dégage du regard de Séléna, je ne m’attendais pas à ce qu’elle me prenne dans ses bras. Il est évident qu’elle voulait se débarrasser de moi. Je m’approche d’elle de quelques pas, la dépassant de trente bons centimètres, ce qui la rend fragile en comparaison. « Je t’imaginais mener une vie bien plus palpitante, Séléna. J’admets être quelque peu déçu. »

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Séléna Blanc
Séléna Blanc
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MessageSujet: Re: Pas de témoin  Pas de témoin I_icon_minitimeMer 24 Juin - 3:26

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Une recommandation pour mon assaillant tombe, je l’entends vaguement. Mon sang tape trop fort contre mes tempes et je déploie trop d’énergie à essayer de respirer pour être capable de me concentrer sur des mots. Un ordre est donné et je sens les doigts me relâcher. Ma toux est incontrôlable lorsque je laisse l’air entrer à nouveau de l’air. Tout me brûle, de ma trachée jusqu’à mes poumons. L’envie de ne pas y rester dans cette ruelle sordide me pousse à me retourner. Mes mains se plaquent sur le sol et, les bras tremblants, je me relève.

Je reprends conscience de la réalité quand mon agresseur se barre en courant. J’ai étrangement envie de suivre son chemin. De toute évidence, il vient d’obéir au nouvel arrivant et, dans mon esprit, ça ne fait pas de doute : cet homme est son chef. Mon estomac se noue. Un monstre contre un autre. Un pire, de toute évidence. Je ne suis pas gagnante au change. Quelques mots remontent à ma mémoire, ceux que je n’ai pas captés au moment de cracher mes poumons. Mes frères seront quoi faire de toi, c’est ce qu’il a dit. Ils sont donc tout un gang, un clan… Oh et puis on s’en fout du nom que l’on donne à un groupe de personnes comme eux !

Fuir doit être ma seule priorité alors je commence à évaluer mes chances de lui passer devant. La ruelle est trop étroite, il me bloquerait le passage à chaque tentative. Est-ce qu’il y a une issue derrière moi ? C’est la théorie que je veux vérifier quand mon regard accroche le sien. Ma tête tourne un instant et je mets ça sur le coup du choc. Je suis traumatisée. Qui ne le serait pas ? Il faut que je fasse taire cette sensation étrange et que je me concentre sur une solution. Vite.

L’homme interrompt toutes mes pensées, qui défilent avec une rapidité impressionnante, lorsqu’il me demande si je ne lui saute pas au cou. Et pourquoi est-ce que je ferais ça ? Son ton est très étrange aussi. Flippant, même. Ce que j’entends c’est : alors, tu n’es pas heureuse que je vienne de te sauver ? Le tout avec une intonation qui voudrait dire : tu as bien raison, parce que je te réserve bien pire. Et comme pour appuyer cette théorie, il avance dans ma direction. Chaque pas qu’il fait en provoque un de ma part en arrière. Je refuse de laisser une distance déjà trop courte se réduire encore plus. « Je… Attendez… On sait où je me trouve, la police ne va pas tarder à arriver. » Alban et Sarah ont dû prévenir les secours. Pitié, faites qu’ils ne soient pas encore en train de courir.

J’ai encore un stock monumental d’excuses pourries pour lui demander de ne pas avancer, mais mes pieds butent contre quelque chose sur le sol. Mon cœur loupe un battement alors que je pressens que je viens d’arriver au corps gisant sur le sol. Dans un réflexe idiot, je baisse le regarder et soupire de soulagement. Mon sac. Ce n’est que mon sac que j’ai perdu dans une bataille qui n’a rien eu d’épique. Quand mon cerveau m’alerte pour me concentrer sur l’homme inquiétant, je relève les yeux et me fige. Adieu la distance de sécurité. Il est beaucoup trop proche. Beaucoup trop grand aussi. C’est mon menton que je dois relever pour croiser son visage et déglutir par panique.

Il dit quelque chose et je cherche déjà une explication à lui fournir pour qu’il me laisse tranquille. Ma bouche s’ouvre pour lui dire que je n’ai rien vu, que je ne suis pas un problème. Je veux bien m’inventer des gosses et un chien si ça peut jouer en ma faveur. Mais au moment de débiter tout un tas de connerie, mon cerveau percute ce qu’il a dit. Je tourne vraiment au ralenti. « Comment vous connaissez mon prénom ? » Là ce n’est pas normal. Je veux dire, c’est encore plus bizarre comme situation. Je ne pensais même pas que ça pouvait possible. Ce qui me semblait être un mauvais hasard devient soudainement encore plus inquiétant. La boule dans mon estomac se resserre encore plus fort.

« Je ne sais pas qui vous êtes et je ne veux pas le savoir. » Si je l’ignore, il y a une chance qu’il me laisse tranquille. Je ne peux pas compter que sur ce fait, il faut que je dégage de là. « Et je n’ai clairement pas envie de parler de ma vie avec vous. » Elle est parfaite, d’ailleurs ! Je ravale mon angoisse et imite un crabe avec un pas sur le côté pour le dégager le passage. Échec. C’est encore face à son torse que je me retrouve. Une lueur d’espoir s’empare de moi quand je me souviens avoir réussi à casser le nez de mon agresseur. J’arrête de réfléchir et balance la paume de ma main pour tenter la même chose. Mon geste est arrêté facilement. Je devrais m’inquiéter de mon poignet entravé par ce type, mais quelque chose me souffle que c’est ce que je voulais. Comme un leurre alors que mon autre main s’arme déjà pour riposter.



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Lucian Sandström
❝ Lucian Sandström ❞
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MessageSujet: Re: Pas de témoin  Pas de témoin I_icon_minitimeMer 24 Juin - 13:42


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Cela fait deux fois que je te sauve la vie, Séléna, mais cette fois je compte bel et bien t’éliminer. Tant pis pour l’Amulette, je trouverais un moyen de la faire fonctionner sans toi, après tout elle doit probablement avoir été créée bien avant ta propre existence. J’entends l’ange cracher ses poumons lorsqu’elle reprend sa respiration mais ne m’en préoccupe pas, ne m’en inquiète pas. Je daigne lui accorder mon attention seulement une fois qu’il n’y a personne d’autre que nous dans la ruelle et je dois bien l’admettre, cela m’amuse de la voir reculer à chaque pas que je fais dans sa direction. As-tu peur de moi, Séléna ? Visiblement oui. C’est que tu dois avoir un tas de choses à te reprocher, comme le fait de m’avoir abandonné à mon sort, je présume. Surprise ! Je suis revenu.

Séléna évoque la police qui ne va pas tarder à arriver et j’éclate de rire. Elle est bien bonne celle-là, j’admets que je ne m’y attendais pas ! « Je vois que tu as toujours autant d’humour. » Que crois-tu que la police sera capable de faire face au prince de l’Enfer ? Il me suffira de leur donner un ordre pour qu’ils déguerpissent ou mieux ! Je pourrais leur demander de me prêter leurs menottes et de leur dire de filmer ta mise à mort. Ils le feraient sans broncher et tu le sais parfaitement. Ou peut-être pas… Il y a quelque chose d’étrange dans son regard, mais je ne cherche pas plus loin pour l’instant. Je ne lui laisserais pas l’occasion de me déstabiliser, d’une manière ou d’une autre. Pourtant elle finit par y arriver, lorsqu’elle me demande comment je connais mon prénom.

D’accord, je n’avais pas prévu cela. M’a-t-elle réellement oublié ? Les démons sont doués pour repérer les mensonges, par ailleurs la plupart des anges n’aiment pas mentir. Elle est sérieuse, elle ignore qui je suis. Voilà qui change tout… De quoi est-elle au courant ? Sait-elle au moins qu’elle est une ange ? Étant donné son échec au combat face à un simple humain et sa volonté de remettre sa vie entre les mains de la police, j’ai de gros doutes à ce sujet. Le temps que je réfléchisse à la situation, Séléna tente de m’échapper, mais je ne lui en laisse pas l’occasion. Son corps frêle se heurte à mon torse, mais elle tente tout de même le tout pour le tout en m’envoyant son poing au visage… que je rattrape en plein vol. Mon regard est plongé dans le sien, sérieux, mauvais… Ou peut-être pas si mauvais que je le souhaiterais. Son deuxième poing vole dans ma direction et je le bloque également, gardant ses deux poignets piégés entre mes mains.

« Tu es devenue faible, Séléna… » Et je dois bien l’admettre, une part de moi est déçu de cette réalité, mais je sais que la véritable Séléna n’est pas bien loin, je le vois dans son regard. Elle est seulement endormie. Reste à savoir ce qui permettra de la réveiller. « Et cette vie dont tu parles, elle n’est pas réelle. » Depuis combien de temps es-tu ici ? T’a-t-on inventé une famille ? Un diplôme ? Un amant ? Qui est la nouvelle Séléna ? La fausse Séléna, car il est évident que l’humaine qui se trouve devant mes yeux n’a rien à voir avec l’ange que je connais. J’ai alors une illumination. Ce sera cela, ma vengeance… Te faire perdre tes ailes d’ange en te poussant au crime. T’es-tu imaginée devenir un jour démone, Séléna ? Parce que c’est ce que je compte faire de toi.

Je libère ses mains et lui adresse un sourire charmeur, chassant le démon menaçant qui s’adressait à elle. Toi et moi allons devenirs de très bons amis, ma douce Séléna, et quand tes souvenirs te reviendront en mémoire, tu détesteras ce que j’ai fait de toi. « Veuillez m’excuser, je crois que nous sommes partis du mauvais pied. » Terminé le tutoiement, les menaces en l’air et les critiques qu’elle ne comprend pas, il est de changer de stratégie. « Lucian Sandström, enchanté de faire votre connaissance. » Les démons n’ont pas de nom de famille, mais celui-ci me vient naturellement, en souvenir d’un suédois que j’ai torturé en Enfer, le seul homme dont l’histoire m’a réellement fasciné. Je tends ma main en direction de Séléna, même si je doute qu’elle me la serre. Tant pis. « Et pour éviter tout malentendu, sachez que je ne suis pas un ami du crétin qui a braqué une arme sur vous. » Est-ce qu’elle me croira ? Qu’importe, il faut que je trouve un moyen de regagner sa confiance, car il n’y a que de cette façon que je ferais de sa vie un enfer. J’aurais pu accorder une chance à la nouvelle Séléna, mais le nouveau Lucian n’est pas prêt à faire preuve de clémence. Navré pour toi, belle ange…

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Séléna Blanc
Séléna Blanc
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MessageSujet: Re: Pas de témoin  Pas de témoin I_icon_minitimeMer 24 Juin - 14:27

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Mais non ! Ce n’est pas de l’humour, je suis très sérieuse. La police est supposée être une institution fiable, mais l’assurance que l’homme met dans sa phrase et dans son rire, me fait douter. Fait-il partie de ce genre de pègre qui n’a rien à craindre de l’autorité institutionnelle, qui a suffisamment de pouvoir pour passer entre les mailles de la justice ? Il semblerait que oui et ce n’est pas à mon avantage. J’aurais dû m’en douter, après tout, un mec s’est fait tuer dans une ruelle. Ça prouve bien que ce groupe d’hommes ne se sent pas inquiété.

Ma tentative de fuite est un échec. Ma première attaque, aussi. La suivante ne connaît pas un sort différent. Mes deux poignets entravés dans ses mains, je me sens terriblement démunie. Je suppose que c’est le moment où l’instinct de survie se met en route. C’est là que je devrais commencé à hurler et à me débattre comme une démone pour sauver ma vie. Rien ne vient. Je reste interdite, comme si une part de moi me hurlait que je n’ai rien à craindre. Il y a une lueur dans le regard de l’homme que je n’arrive pas à définir, bien caché derrière des yeux qui imposent le sérieux.

Il ne se contente pas de me rappeler mon prénom, non. Cet homme parle de moi comme s’il me connaissait, soulignant des changements que j’ignore. Je ne suis pas devenue faible. Jusqu’à présent je n’avais jamais cassé de nez ni même cherché à me battre. J’ai l’impression que je deviens le contraire, me découvrant une volonté d’en découdre pour garder la vie sauve. Ce serait facile de lui dire qu’il se trompe et qu’il me confond avec une autre, mais il y a toujours mon prénom. Quelles sont les chances pour que je lui rappelle quelqu’un physiquement, en plus d’avoir le même prénom ? Elles sont quasi nulles.

Mes sourcils se froncent lorsqu’il évoque une vie qui n’est pas réelle. « Vous êtes complètement barge. » Je tente de tirer sur mes poignets pour me dégager, mais c’est encore et toujours en échec. Ce type n’est pas seulement le chef d’un crépuscule de mafieux, il est aussi le pire patient d’un hôpital psychiatrique. Je ne vois pas d’autre explication. Bien sûr que ma vie est réelle, comment ça ne pourrait pas être le cas ? N’importe quoi. Le problème des fous, ceux qui le sont de façon maladive, c’est qu’il n’est pas possible de les raisonner. Ils sont souvent dans un autre monde et les ramener à la réalité demande des connaissances et une méthodologie que je ne possède pas.

Tout donne raison à ma théorie, jusque dans son changement d’attitude. Il passe d’un extrême à l’autre lorsqu’il me relâche. Adieu l’air menaçant. Bonjour le sourire engageant, même charmeur. Je récupère mes mains et les plaque contre ma poitrine, espérant sûrement que de cette manière personne ne pourra les reprendre. J’aurai bien enclenché un mouvement de recul, mais il est inutile de risquer de me prendre les pieds dans mon sac et de tomber au sol. Je dois me contenter d’un regard sceptique face à la stratégie opté par l’homme. Il s’excuse, me vouvoie et estimer que l’on est partis du mauvais pied. « Sans rire ?  » En voilà un doux euphémisme.

Mes yeux se ferment une courte seconde, alors que ma tête fait quelques mouvements rapides de droite à gauche. Non, non, non ! Je ne veux pas connaître son nom. C’est toujours mauvais, dans les films, quand le mauvais gars se présente. Maintenant je ne pourrais plus me défendre en disant que je ne sais pas comment il s’appelle et qu’il peut me laisser partir tranquille. Son numéro, là, je n’y crois pas une seule seconde. Il connait mon prénom ! Alors son petit air charmant en affirmant qu’il est enchanté de faire ma connaissance, ce sont des conneries. « Faudra pas m’en vouloir de ne pas vous retourner la politesse.  » Je suis pourtant quelqu’un de très poli, mais il y a des limites. Rien dans cette rencontre ne me permet de dire que je suis également enchantée. Je ne le suis pas.

« Et non, bien sûr, vous n’avez rien à voir avec l’autre homme. Il vous a seulement suffi de lui dire un truc pour qu’il vous obéisse sans chercher à comprendre. C’est vrai que c’est une réaction tout à fait logique quand deux personnes ne se connaissent pas.  » Je suis souvent trop naïve selon mon entourage. Trop gentille aussi. Mais il y a des limites à ma stupidité. Rien n’est crédible dans cette toute nouvelle attitude. Comment il connaît mon prénom ? Cette question ne cesse d’interrompre toutes mes pensées. Je devrais lui demander, chercher à comprendre. Non, ne sois pas bête, Séléna ! Ce que je dois faire c’est essayer de quitter cette ruelle et de m’éloigner le plus possible de cet homme.

Prudente, je tente un nouveau pas sur le côté. Stupide, je vais toujours du même côté. À ce rythme, c’est le mur que je risque de rencontrer. « Et bien, je crois que c’est le moment où je m’éclipse ?  » Je voulais que ça sonne comme une affirmation, mais mon timbre se casse dans une interrogation. Piètre démonstration d’assurance. Est-ce que, en cas de refus de sa part, j’aurais le temps de partir en sens inverse et de prendre mon téléphone pour passer un appel de détresse ? Franchement, ça se tente.




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Lucian Sandström
❝ Lucian Sandström ❞
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MessageSujet: Re: Pas de témoin  Pas de témoin I_icon_minitimeMer 24 Juin - 15:40


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Est-ce que je suis devenu fou ? En réalité, il y aurait de quoi se poser réellement la question. En général, personne ne revient du Désert Rouge, encore moins avec toute sa tête étant donné ce qu’on vit là-bas. Je ne pensais pas moi-même en ressortir un jour, mais je suis bel et bien là et je ne me sens pas fou. Néanmoins, c’est aussi le cas des personnes réellement malades. Qu’importe, tant que je suis apte à mener mes plans à bien, le reste n’a pas d’importance. Je dois avouer que le caractère trempé de Séléna m’avait manqué, au moins il y a une chose qui n’a pas changé. C’est son répondant qui m’a plu en premier lieu, quoi que son regard m’a tout de suite envoûté, même si je ne me le suis jamais avoué… Qu’importe, il ne sert à rien de songer au passé. L’avenir que j’imagine pour toi me semble bien plus intéressant.

Je souris lorsque Séléna me dit qu’il ne faut pas lui en vouloir de ne pas me retourner la politesse, et je me retiens de lui dire que son manque de courtoisie arrive en dernier sur la liste des choses pour lesquelles je lui en veux. « Vous n’y croyez pas uniquement parce que vous vous basez sur la logique pour l’expliquer, mais dans mon monde, il y a d’autres données qui entrent en compte. » À commencer par la magie. Je sais que parler de « monde » risque de l’appuyer dans sa logique de me prendre pour un fou, mais je me moque de ce qu’elle pense à mon sujet. Je vois bien que Séléna m’écoute à moitié, elle veut partir, fuir le plus loin possible de ma présence mais je ne l’ai pas encore autorisé. Au Paradis c’était elle qui décidait du début et de la fin de nos entretiens. Ici c’est moi qui en prendrais le contrôle. « Je ne suis pas de cet avis. » Dis-je en lui barrant la route une fois de plus quand elle cherche à partir.

« On a du temps à rattraper, Séléna... » Pratiquement mille ans pour moi, même si cela ne doit pas faire plus d’une centaine d’années pour toi. D’ailleurs, depuis combien de temps te prends-tu pour une humaine ? N’as-tu pas remarqué que tu ne vieillissais pas ? À moins que les anges t’aient réellement condamné à une vie banale d’humain, mais dans ce cas, il y a longtemps que tu serais décédée. Combien de vie as-tu mené sur Terre pendant que je me battais pour survivre au Désert Rouge ? Combien d’amants as-tu connu ? Combien d’hommes as-tu aimé ? Je sens la colère monter en moi à ces pensées que je chasse tout aussi vite. Je ne perdrais pas le contrôle à cause de toi. « Je viens de vous sauver la vie, vous pourriez au moins m’accorder une heure de votre temps en contrepartie. » Suis-je convainquant dans ma proposition ? J’ai l’étrange intuition qu’elle déclinera ma demande, malheureusement pour elle, je n’accepte pas de refus.

Mes yeux bleus se plongent dans les siens et dès lors que je capte son regard, je décide de tenter quelque chose. Je n’ai jamais eu l’occasion d’user de ma magie sur elle par le passé. Il est temps d’essayer. « Vous allez ramasser vos affaires et venir avec moi. » Je ne la lâche toujours pas des yeux, réfléchissant à la suite du programme. « On va aller se promener dans le coin ou peut-être boire un verre pour se changer les idées, après tout vous venez d’assister à un meurtre. » Car l’homme qui gît au sol est bel et bien décédé, donc aucune chance qu’il se relève, pas dans ce monde en tous cas. « Et une fois que vous serez un peu plus détendue, je suis sûre que vous prendrez plaisir à me raconter la délicieuse vie que vous menez ici. » Je veux connaître ta vie d’humaine dans les moindres détails, Séléna. Je veux savoir ce qu’il sera intéressant d’exploiter pour te détruire. « Ensuite, vous rentrerez chez vous et qui sait… vous oublierez peut-être m’avoir rencontré. » Ce ne serait pas plus mal de lui faire tout oublier et d’avoir un nouveau départ. Une seconde chance où elle n’aura aucun mal à me croire sur parole et m’accepter dans sa vie. Je me ferais passer pour ton meilleur ami alors que je serais en réalité ton pire ennemi. Ta vie est sur le point de changer Séléna, je te le promets.

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Séléna Blanc
Séléna Blanc
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MessageSujet: Re: Pas de témoin  Pas de témoin I_icon_minitimeJeu 25 Juin - 0:45

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Dans son monde… Voilà qui résume bien des choses et qui ne fait que me conforter dans mon idée : il sort tout droit d’un asile. Pire ! Il a réussi à suffisamment berner son entourage pour ne pas avoir fait un séjour dans une cellule capitonnée, tout en montant les échelons d’une pègre quelconque. Je suis mal barrée. On ne raisonne pas un fou, en tout cas, j’en suis incapable alors je ne réponds rien. Ça ne servirait à rien de rentrer dans un débat stérile, il a l’air persuadé de ce qu’il dit. De toute façon, je veux juste me tirer d’ici, rentrer chez moi après m’être assurée que Sarah et Alban vont bien, et retrouver Théo.

La route est une nouvelle fois barrée par le corps de l’homme. Il n’est pas aussi carré qu’un joueur de rugby ou qu’un type qui passe son temps dans une salle de musculation. Pourtant, sa taille suffit à le rendre imposant. Ça et l’aura qu’il dégage. Je devrais essayer de forcer le passage en tentant de le pousser, mais je n’arrive pas à m’y résoudre. D’un parce que ça me semble voué à l’échec. Deux, parce que quelque chose me hurle de ne surtout pas le toucher. Je sais bien que je ne vais pas me dissoudre en un seul contact, mais je n’ai aucune envie de tenter l’expérience. Je veux juste partir et plus les minutes s’égrènent, plus je vois cet espoir s’envoler.

Il parle de ce temps que l’on a rattrapé et je sens mes épaules s’affaisser dans un soupir fatigué. On n’a rien à rattraper. On n’a rien en commun. On ne se connaît même pas. Est-ce le moment où je dois le supplier pour qu’il me laisse passer ? Franchement, je ne sais pas m’y résoudre. Je n’ai rien à implorer, partir devrait être mon droit le plus strict.  « Je ne sais pas ce que vous pensez croire ou savoir, mais je ne suis pas la personne que vous pensez. » D’accord, je ne le supplie pas directement, pourtant ma phrase sonne un peu comme cela. Faut qu’il arrête de croire que l’on s’est déjà croisé ou qu’il sait des choses sur ma vie. Oui, mais il connaît mon prénom. Et voilà que cette petite voix revient pour me rappeler ce détail qui m’interpelle depuis le début.

L’argument de trop tombe. Non, elle ne lui doit rien. Oui, il vient de lui sauver la vie, mais il est aussi ultra-flippant. Puis, merde, il connaissait forcément l’autre type. D’ailleurs, ça se trouve, tout cela était parfaitement orchestré puisqu’il est persuadé de me connaître. Oh… Et si… et s’il me connaissait parce qu’il est ce genre de type qui suit et se renseigne sur la vie d’une personne ? Voilà c’est un psychopathe qui me suit. Ça explique pourquoi il s’est retrouvé présent au « bon » moment et comment il sait des choses sur mon existence. Je vais pour lui dire que je ne me sens pas redevable et mon regard croise le sien.

Mes revendications se bloquent dans ma gorge. L’homme agit de façon étrange. Encore plus que depuis le début. Je reste bloquée par ses yeux, il y a une telle intensité dans son regard que je trouve cela intrigant. Puis il parle, sans lâcher ce contact visuel. Non, il ne parle pas, il m’explique comment vont se passer les choses. Il n’y a aucune demande, ce ne sont que des affirmations. Je continue de l’écouter sans ciller, mais c’est parce que je suis étonnée par cette façon d’opérée. Il se prend pour un hypnotiseur ? Un sorcier capable de faire plier la volonté des gens ? Peut-être même qu’il croit être un vampire, ils font tous ça dans les films et séries.

Il a terminé de me raconter comment il voit les choses et je reste encore quelques secondes, toujours figé à le regarder droit dans les yeux. Finalement, j’en viens à cligner des paupières avant de secouer la tête dans un mouvement bref. « Vous vous êtes cru dans Vampire Diaries ? » Je nage en pleine hallucination, là. « Il ne suffit pas de dire comment va se passer quelque chose pour que ça se fasse. » Trop flippant, surtout que l’homme avait l’air d’être des plus sérieux dans sa façon de faire. « Je ne sais pas dans quel monde vous vivez, mais ça ne se passe pas de cette façon ici. » Ou dans quel monde il pense vivre, mais autant ne pas entrer dans ce genre de détail. Il paraît qu’il ne faut jamais braquer un malade mental. « Que ce soit clair : je ne vous dois absolument rien ! » et je décroche bien tous mes mots pour qu’il en saisisse chaque sens. Je lui dirais bien que mon seul devoir est de prévenir les flics pour le meurtre dans cette rue, mais ça ne collerait pas avec ma première excuse. Et dans le fond, j’espère vraiment que Sarah ou Alban ont eu le réflexe de prévenir la police. J’ai l’impression que des sirènes retentissant au loin sont ma seule option pour me sortir de ce pétrin. Faites que ça arrive. Faites que ça arrive vite !

« Vous savez comment on définit un type, que l’on n’a jamais vu, qui connaît votre nom et semble savoir ce qui se passe dans ma vie ? » S’il estime que je suis devenue faible, c’est qu’il croit savoir des choses sur moi. « Dans mon monde, c’est un barge dont il faut s’éloigner. » Techniquement, c’est même le genre de personne contre qui on court porter plainte en croisant les doigts pour que la police fasse son boulot. Je ne suis pas sûre que de lui dire cela m’aide vraiment. Puis je n’ai pas envie de finir dans une cellule sous une bibliothèque, comme le personnage féminin d’une série que j’ai vu avec Théo.



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Lucian Sandström
❝ Lucian Sandström ❞
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MessageSujet: Re: Pas de témoin  Pas de témoin I_icon_minitimeJeu 25 Juin - 1:40


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La situation est quelque peu amusante, il faut bien le reconnaître. Séléna est persuadée que je fais fausse route, que je ne la connais pas, mais je la connais bien mieux qu’elle à cet instant. J’ignore peut-être tout de l’humaine que tu es devenue, mais je sais qui tu es réellement et c’est ce qui est le plus important. Je sens que ce jeu va m’amuser, reste seulement à savoir pour combien de temps. J’ai tendance à rapidement me lasser, ce n’était pourtant pas le cas à l’époque, mais aujourd’hui ça l’est. Néanmoins, je n’ai pas d’autres buts que de faire de ta vie un enfer pour l’instant, alors peut-être que le jeu pourra durer plus longtemps que prévu. Allez savoir… Avec un démon on ne peut jamais être sûr de rien.

Las de cette ruelle, je décide de la prendre sous mon emprise pour aller continuer cette conversation ailleurs, mais alors quelque chose d’étrange se produit… Pourquoi ne réagit-elle pas ? Séléna devrait déjà être en train de ramasser son sac et d’ouvrir la voie vers un quartier plus intéressant. Pourtant elle reste là, à me fixer avec de grands yeux ronds avant de cligner des yeux. Puis elle me parle de ce Vampire quelque chose et je réalise que mon don n’a pas fonctionné sur elle. Pourquoi ? Est-ce que la magie ne fonctionne pas sur Terre ? Non, mon pouvoir a agi sans le moindre problème sur l’esprit de l’humain qui s’en est pris à elle. Est-ce parce que Séléna est une ange ? Non plus, les anges ne sont pas épargnés par les pouvoirs des démons, tout comme l’inverse est vrai aussi. Alors quoi ? Est-ce juste parce que c’est elle ? Cela m’agace particulièrement et la suite n’aide franchement pas.

Séléna refuse de m’obéir de manière catégorique et un grondement s’échappe de ma gorge alors que mon regard reste planté dans le sien. Penses-tu réellement pouvoir obtenir le dernier mot face à moi, petite ange ? Visiblement oui… Je crois que tu n’as pas bien compris la situation, Séléna. Tu n’es qu’une souris, MA souris et je serais le seul à décider si tu as le droit de tourner à droite ou à gauche, si tu dois te prendre le piège ou si tu auras le droit à une récompense. Ici et sans tes souvenirs, tu n’es rien. Je peux t’écraser quand bon me semble. Je peux détruire ta misérable vie en un claquement de doigts. Je peux éliminer ceux que tu aimes et te laisser regarder. Mais tu ignores tout cela, autrement tu ne me provoquerais pas cette façon. On ne t’a donc pas enseigné qu’il ne fallait jamais énerver un démon ?

Au moment où elle termine, j’entends des sirènes retentirent au loin. Sa rédemption, du moins c’est ce qu’elle semble penser, mais je vais lui faire rapidement comprendre à quel point elle se trompe. Avant qu’elle n’ait le temps de faire le moindre pas, je la plaque violemment contre le mur derrière elle, me moquant bien de la puissance de l’impact dans son dos. Mon regard est devenu sombre, très sombre. Seul un idiot essaierait de plaisanter avec moi à cet instant. « Je crois que tu n’as pas bien saisi une chose, Séléna : je ne te laisse pas le choix. » Ma main l’attrape par la gorge sans la serrer pour autant. Je le pourrais. Ce serait si facile de l’étrangler, de la tuer en un instant… Mais je n’ai jamais aimé la simplicité, alors je me contente de la maintenir contre ce mur, mon corps proche du sien et mon regard qui ne cesse de la fixer. « Soit tu me suis bien sagement et personne ne souffrira, soit tu continues de vouloir me tenir tête, on attend que la police arrive et je t’assure que lorsque j’en aurais terminé avec eux, tu serais incapable de fermer l’œil pendant plusieurs mois. » Ce sera difficile de jouer les meilleurs amis après cela mais tant pis, elle ne risquait pas de me faire confiance si je ne parviens pas à lui effacer la mémoire de toute façon. Parfois il faut savoir adapter ses plans à la situation présente.

« J’ignore pour quoi tu me prends, mais sache que je suis bien plus dangereux que ce que tu pourrais t’imaginer. » Tu aurais été chanceuse de tomber sur un simple détraqué plutôt que sur ma personne, malheureusement pour toi, même pour les anges la roue peut tourner. Les sirènes continuent de se rapprocher et je finis par la libérer de ma prise, reculant d’un pas sans pour autant la lâcher du regard. « Alors Séléna, qu’est-ce que tu décides ? » Le choix t’appartient, même si aucune des deux options ne te plait, c’est à toi de décider si tu sacrifies ces policiers, ou si tu te sacrifies pour eux. Qu’est-ce que ce sera, petite ange ?

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