eyes of the tiger

Maintenant ou jamais

Il va y avoir un nouveau combat ce soir et comme tous les omégas, je n’ai pas mon mot à dire à ce sujet. C’est pour ça que je suis encore vivant, disent-ils, le jour où je ne répondrais plus à leurs attentes, ce sera terminé. En réalité, cette menace m’importe peu, je ne suis pas sûr qu’une vie auprès de la meute soit un meilleur choix que la mort. Le hic, c’est quand la vie des autres commence à entrer en compte. Lors de mon premier combat, je n’avais pas envie d’entrer dans une arène et de me battre avec un autre oméga qui ne devait probablement pas vouloir être là lui non plus, mais ils ont su trouver les arguments pour me convaincre. Si je ne le faisais pas, le petit Greg se ferait tuer et remplacer. Je ne voulais pas avoir sa mort sur la conscience. De toute façon on me demandait de perdre, comme à chaque fois, je devais juste donner quelques coups pour rendre le combat un tant soit peu réaliste avant de me faire tabasser. C’était jouable et ma conscience n’en prendrait pas un coup.

Les règles ne sont pas différentes ce soir, on me demande seulement de tenir le coup jusqu’au dernier round avant de laisser mon adversaire me vaincre par k.o. Déjà trois mois que je joue les mauvais combattants pour eux… J’aurais clairement préféré finir à l’agriculture comme Daniel et Esther, ou à m’occuper du bétail avec Lucas, mais je n’ai pas mon mot à dire. Le seul avantage d’être dans la catégorie des combattants, c’est qu’on nous offre un bon repas la veille d’un combat et qu’on nous laisse dormir plus longtemps afin d’être en forme, même quand on doit perdre à la fin. Après l’entraînement de la matinée, on me demande d’aller au cabinet de Léa pour une osculation et j’obéis. Parfois il m’arrive de leur tenir tête, surtout quand ils décident de s’en prendre à d’autres omégas, mais le reste du temps, j’essaie de ne pas trop les provoquer. Leur sentence n’est jamais agréable à endurer.

« Salut Léa ! »

Je lui adresse un sourire, mais elle se contente de passer devant moi pour aller prendre quelques affaires. Je remarque que quelque chose ne va pas, sans doute mes nouveaux sens de loup-garou qui aident à cela, et je ne peux m’empêcher de m’inquiéter pour elle. Parmi toutes les personnes qui vivent ici, Léa est celle pour qui j’éprouve le plus de sympathie, probablement parce qu’elle prend soin des omégas lorsqu’ils sont blessés. Elle ne les traite pas comme des moins que rien, contrairement aux autres membres de la meute. Parfois, j’ai même l’impression qu’elle s’inquiète pour moi, mais peut-être que c’est simplement le rôle qu’on lui a demandé de jouer.

« Non ça va, ta crème de l’autre fois a été efficace, je n’ai plus mal à l’épaule. »

Je pourrais mentir et dire que je souffre encore et que je ne me sens pas d’attaque pour ce prochain combat, mais Léa est une chamane et je doute qu’elle tombe dans le panneau. Je n’ai pas non plus envie de lui attirer des problèmes en lui demandant de mentir pour moi, même si je ne suis pas convaincu qu’elle l’aurait fait. J’acquiesce lorsqu’elle me dit qu’elle doit m’examiner et la routine se met en place. Je retire mon tee-shirt, m’installe sur la table d’osculation et la laisse faire son travail. La première fois, j’étais gêné de me retrouver à moitié nu devant elle. Ce n’est pas une question de complexe, ma musculature est peut-être loin de ressembler à celle du bêta, mais je suis loin d’être un gringalet pour autant. C’est juste que j’étais embarrassé, mais au bout de trois mois on finit par s’y habituer. Le silence s’installe entre nous pendant qu’elle fait son travail, mais lui et moi on n’a jamais été de bons potes et quand je suis persuadé que quelque chose la tracasse, je ne peux m’empêcher de prendre la parole.

« Quelque chose ne va pas ? »

J’ignore si elle me répondra, après tout un oméga n’a pas à se mêler des affaires de la chamane, ni de l’alpha, du bêta ou des gammas. De personne en fait. Un oméga doit juste se taire et faire ce qu’on lui demande. Mais j’ai envie que Léa sache que si elle a besoin de se confier à quelqu’un, je peux être là pour l’écouter. Je préfère avoir ce rôle que celui du type utile seulement au combat.

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Maintenant ou jamais

Si j’accepte de laisser Léa m’ausculter sans broncher, je ne suis pas prêt en revanche à me taire quand je sens que quelque chose ne va pas. Bastien, un autre oméga combattant que je pense pouvoir considérer comme un ami, m’a donné quelques astuces pour que mes nouveaux sens puissent me servir, aussi bien sous forme lupine qu’en tant qu’humain. Bastien fait partie des omégas les plus anciens, celui qui en a vu bien d’autres mourir pour être remplacés. Lui, ça va bientôt faire cinq ans qu’il est ici et je ne pense pas que je devrais m’estimer heureux à ce sujet, mais il semble être reconnaissant d’être en vie. Ma question semble rendre mal à l’aise Léa qui cherche quoi répondre en croisant mon regard. J’adore regarder ses yeux marrons, mais au bout de quelques secondes, je finis par baisser les yeux. Il est mal vu pour un oméga de soutenir le regard de quelqu’un qui lui est supérieur hiérarchiquement parlant et c’est le cas de Léa.

Elle s’inquiète pour moi… me dis-je alors lorsqu’elle me répond. Cette pensée est sur le point de faire naître un sourire lorsque je me rends compte de ce détail. Un battement cœur plus rapide que la moyenne, rompant la régularité de ce rythme que j’apprécie écouter à chacune de nos rencontres. Elle ment… Je ne laisse pas la déception se lire sur mon regard, mais cela ne m’empêche pas d’être touché. C’est ridicule, pas vrai ? Je ne devrais pas m’attendre à ce que la chamane soit différente du reste de la meute.

« Ce sera pire si je ne me bats pas. » dis-je simplement pour lui montrer que j’ai accepté la situation et que ce n’est pas un problème, pas un sur lequel je peux agir en tous cas. Mon ton se veut, malgré moi, plus froid que tout à l’heure et je finis par soupirer avant de me redresser sur la table, sans attendre son autorisation. « Il y a autre chose qui te tracasse, pas vrai ? » Stupide Liam, toujours à t’inquiéter des problèmes des autres alors que tout le monde s’en fiche de toi. C’est plus fort que moi, j’ai toujours été ainsi. C’est ce qui m’a perdu à plusieurs reprises par le passé et c’est probablement ce qui causera ma perte un jour, mais pas aujourd’hui. « Ecoute, je sais que je ne suis qu’un oméga sans importance mais… Si tu as besoin de parler, ton secret sera bien gardé avec moi. » C’est une proposition, une promesse non formulée. Evidemment je ne la force à rien, je n’en ai pas la capacité de toute façon.

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Maintenant ou jamais

La réaction de Léa me surprend, ou plutôt, ce sont ses mots qui me surprennent. Je ne suis pas sans importance selon elle et je ne suis pas sûr de savoir si elle est sincère ou si elle me dit cela uniquement parce que c’est son rôle. En même temps, je ne vois pas pourquoi on lui demanderait une telle chose, mais peut-être que son rôle est de faire en sorte qu’on ne se méfie pas d’elle pour qu’on lui parle s’il y a un problème, comme un oméga qui voudrait se rebeller ou… J’en sais rien. J’ai du mal à me dire que Léa puisse réellement être comme ça, ou alors je n’ai tout simplement pas envie d’y croire. Elle me demande de l’écouter et le ton qu’elle emploie me pousse à revenir croiser son regard. Je sais que je devrais détourner les yeux, mais les siens semblent me demander de ne pas faire ça, alors je continue de la regarder et de l’écouter.

Elle me parle de dossier et si d’abord je ne vois pas trop où elle veut en venir, je ne tarde pas à comprendre. Est-ce que c’est une bonne chose d’avoir de la valeur à leurs yeux ? J’aurais préféré que non, au moins ils ne se seraient jamais intéressés à mon cas… D’ailleurs je me demande comment est-ce qu’ils font pour avoir ces dossiers. Je sais que la plupart des omégas sont des orphelins comme moi, ou alors des personnes qui ont tout perdues, mais il reste encore à savoir qui leur parle de nous. Je finis par esquisser un faible sourire aux paroles de Léa. Je sens qu’elle est réellement sincère dans ce qu’elle me dit et l’air de rien, cela fait du bien d’entendre ces mots.

« Merci… » dis-je simplement comme réponse avant de finir par détourner le regard à nouveau. Vieux réflexe. J’ai alors envie de lui poser des questions, savoir depuis combien de temps est-ce qu’elle est ici, si on l’a forcé aussi à obéir au début, si on lui a déjà fait du mal… Je ne connais rien de Léa, pas plus que des autres membres de la meute, si ce n’est quelques omégas qui acceptent de discuter avec moi pendant le temps de pause. Certains préfèrent rester dans leur coin pour être sûr de ne pas être punis s’il devait y avoir un problème, ou quelque chose comme ça. « Si je te dis un truc sur moi, tu me dirais un truc sur toi ? » Je ne sais pas trop ce qu’il me prend de lui faire cette proposition, je crois que j’ai simplement envie de lui changer les idées, parce que de toute évidence, elle n’a pas envie de parler avec moi de ce qui ne va pas, mais on peut tout aussi bien discuter d’autre chose. Enfin avant qu’on ne revienne me chercher.

J’attends la réaction de Léa et quand elle semble acquiescer, je décide de commencer, puisque c’est le deal. « Il y avait un gamin au foyer qui était muet et pas mal d’enfants se moquaient de lui à cause de son handicap. » Le regard un peu vague, je me lève de ma place, toujours torse-nu, et commence à marcher dans la pièce vers des babioles ou des produits de Léa que je regarde sans toucher. « Une fois je l’ai entendu pleurer et ça m’a retourné l’estomac. Je ne comprenais pas pourquoi on le traitait de cette façon. Au départ il m’a fui parce qu’il pensait que je lui voulais du mal, comme tous les autres, mais finalement on est devenu amis. » Je marque un temps de pause avant de reprendre. « J’ai appris le langage des signes pour pouvoir communiquer avec lui et si t’en as envie, je pourrais aussi t’apprendre deux trois trucs à l’occasion. » Cette proposition ne sort pas de nulle part. Je sais parfaitement que les loups ont l’ouïe fine et c’est probablement pour cette raison que Léa n’a pas spécialement envie de parler de ses problèmes avec moi, mais je doute que beaucoup d’entre eux parviennent à comprendre le langage des signes. Au moment où je me tourne vers elle pour voir sa réaction, mon crâne se heurt à la lampe repliée au-dessus de moi et je recule d’un pas en pestant avant de me cogner cette fois à un balai qui tient debout conter le mur et qui tombe au sol dans un bruit aigu à mon contact. « Oups… Désolé… » C’est dans ces moments-là que je me demande comment une telle meute a pu s’intéresser à un gars aussi maladroit que moi.

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Maintenant ou jamais

Si je choisis cette anecdote à lui raconter, ce n’est pour rien. Je sens qu’elle est différente du reste de la meute, en tous cas j’ai envie d’y croire et c’est pour cette raison que j’évoque cette idée avec elle. Je sais à quel point il est dangereux de proposer ce genre de chose à la chamane, d’avoir notre propre langage que les autres loups ne comprendraient pas. Elle pourrait en parler au bêta ou à l’alpha et ça me retomberait dessus… Mais dans la vie il faut savoir prendre des risques. J’ai envie que Léa sache que si elle a besoin de me parler, de me faire un signe pour faire passer un message, cela peut être envisageable. Curieuse, elle me demande ce qu’est ce langage et sa question m’aurait fait doucement sourire, si je n’avais pas enclenché le Nath-boulet-destructeur-d’objets. Sérieusement, il y a certains jours où je me maudis d’être aussi maladroit, surtout dans ce genre de circonstances. J’aurais espéré qu’être loup fasse disparaître ce trait de ma personnalité, mais visiblement il faudra plus qu’une transformation pour cela.

Néanmoins, il y a toujours du positif à tirer d’une situation et là il s’agit de la réaction de Léa. Elle s’est inquiétée pour moi, réellement… Je l’ai vu, même si elle tente de le cacher, mais je ne ferais aucune remarque à ce sujet pour ne pas installer de malaise. « Non ça c’était juste euh… Un mauvais enchaînement de mouvements. » Heureusement que je me débrouille mieux au combat, sinon je n’aurais probablement pas survécu à la première arène. « Ne t’en fais pas, je vais bien et… Ça ressemble un peu plus à ce tu viens de faire, le langage des signes. » dis-je en désignant son mouvement pour indiquer la tête. « Mais sans les mots. » Parce que le tout est de pouvoir se faire comprendre sans avoir à prendre la parole.

Sans trop savoir ce qu’il me prend, je décide de m’approcher d’elle, prétextant dans ma tête que c’est pour mieux lui montrer un exemple. Mes mains bougent, formant quelques signes gracieux, désignant mes yeux à un moment donné avant de finir par retomber le long de mon corps. « Ça voulait dire : tu as de jolis yeux. » J’ai toujours adoré ce langage, trouvant les mouvements fascinants, cela ressemble presque à une danse et… Est-ce que je viens vraiment de lui donner cela comme exemple ? Crétin ! Tu devrais lui dire que tu la trouves mignonne pendant que tu y es ! Je me racle la gorge et me détourne d’elle, remettant un peu de distance entre nous. J’en profite d’ailleurs pour ramasser mon tee-shirt et l’enfiler.

Je termine tout juste de le mettre quand Léa reprend la parole et ses mots m’interpellent. En âge de procréer ? Qu’est-ce que je suis censé comprendre par-là ? J’ai une mauvaise intuition, surtout maintenant que je commence à comprendre comment fonctionne la meute. Puis la nouvelle tombe et sans savoir pourquoi, je sens mon cœur tambouriner contre ma cage thoracique. J’ai l’impression d’avoir le sang en feu et la colère est perceptible lorsque je reporte mon regard vers elle, mais cette rage ne lui est pas adressée. J’en ai marre de ces dirigeants qui nous dictent tout ce que bon leur semble en sachant qu’on acceptera parce qu’on n’est pas assez fort pour leur tenir tête. « Ils n’ont pas le droit de te faire ça ! » Je ne devrais pas m’emporter ainsi, surtout avec des loups dans le coin qui pourraient débarquer ici d’un moment à l’autre, mais c’est plus fort que moi. « Et tu ne devrais pas accepter non plus… C’est ton corps et ils ont besoin de toi, alors tu devrais avoir ton mot à dire sur celui qui partagera ta vie et ton lit. » Et j’ignore pourquoi, mais l’idée qu’un homme la touche m’irrite au point haut point. Bastien m’a appris que les loups dominants pouvaient être très possessifs et qu’il valait mieux éviter de les chercher, mais je ne suis pas dominant, je ne suis qu’un oméga et je n’ai pas mon mot à dire ce qui adviendra du sort de Léa…

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Maintenant ou jamais

Léa a l’air heureuse quand elle finit par comprendre l’ampleur de ma proposition et je ne peux m’empêcher d’être satisfait de voir son regard s’illuminer grâce à moi. L’espace d’un instant, j’ai la sensation d’être parvenu à chasser ses problèmes, même si je sais que cela ne durera pas plus de quelques secondes. Effectivement, quand c’est au tour de Léa de me raconter quelque chose à son sujet, les mots semblent sortir plus vite qu’elle ne le voudrait et son annonce me coupe toute envie de plaisanter. Je comprends parfaitement ce que signifient ces mots et… Non ! Ils ne peuvent pas lui faire cela ! Ils n’ont pas le droit ! Je m’emporte un peu… beaucoup et Léa semble paniquer. Elle me demande de parler moins fort mais je n’ai pas l’intention de me taire à ce sujet. Est-ce qu’elle réalise au moins ce que cela signifie ? Bien évidemment, sinon elle n’aurait pas été triste en arrivant. Quelle bande d’enfoirés !

Finalement Léa parvient à me faire taire en venant plaquer sa main contre ma bouche. Le contact est doux, malgré son emplacement et l’espace d’un instant j’ai envie de la prendre dans mes bras pour la réconforter. Je n’en fais rien, ce serait bien trop déplacé. J’accepte de me calmer, plus pour elle que pour moi, et Léa retire sa main de mes lèvres avant d’expliquer la situation. Ils ont le droit de faire cela, d’après elle et Léa a déjà baissé les bras. Elle n’a pas l’intention de leur tenir tête et j’admets être quelque peu déçu. Elle ne devrait pas les laisser décider d’une telle chose pour elle. Léa se met à m’expliquer pourquoi ils lui imposent ça, comme si cela allait donner du crédit à leur ordre. On s’en fout qu’ils aient besoin d’une chamane et que cela se transmet uniquement par les gènes ! Bon sang elle a quoi ? Dix-huit ans ? Ce n’est pas comme si Léa risquait de mourir de vieillesse rapidement et vu qu’elle ne sort pas si souvent, les chances qu’elle se fasse attaquer sont minimes. Non seulement ils n’ont pas à lui imposer ce choix, mais ils n’ont aussi aucune raison de vouloir précipiter les choses ainsi.

Ma bouche s’ouvre pour lui faire comprendre à quel point elle est en droit de se rebeller, mais elle finit par me dire que ça ne devrait pas être mon problème et ma bouche se referme. Mais pas longtemps… « Il y a pas mal de choses que je ne cautionne pas dans cette meute. » J’imagine que ce n’est un scoop pour personne, étant donné que je suis le seul oméga à oser tenir tête aux autres loups quand les choses dérapent. Par exemple, je ne cautionne pas quand l’un d’eux se met à frapper Esther pour qu’elle se remette au boulot alors qu’elle est épuisée. Alors impossible d’accepter ce qu’ils ont prévu de faire à Léa. « Et si tu avais l’occasion de sortir d’ici ? » Une part de moi est en colère d’avoir prononcé ces mots. Expliquer à la chamane de la meute que je réfléchis à un moyen de quitter cet endroit est loin d’être une bonne idée, mais maintenant que je suis lancé… « Si tu pouvais t’enfuir de la ferme et ne jamais revenir, est-ce que tu le ferais ? »

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