Alekseï Droski

La famille Droski était destinée à être détruire, pourtant vu de l’extérieur on aurait pu croire qu’ils s’en sortiraient mieux que cela, surtout avec un père aussi intelligent qui avait constitué la Droski Institut, une tour immense destinée à l’avancée scientifique, un institut qui a contribué au bien-être de la ville et qui a rendu la famille riche à souhait. Puis il y avait aussi cette mère, une vraie femme d’affaire dans le cœur mais qui a dû se limiter au rôle de mère au foyer durant un temps, autant dire qu’elle n’était pas faite pour cela. Katerina mis deux enfants au monde, un fils qu’ils décident d’appeler Alekseï pour faire honneur au grand-père de Stanislas, puis deux ans plus tard arrivent une fille qu’ils appellent Irina mais ce nom n’est en l’honneur de personne, parce que la fille est née défigurée.

Les choses se sont gâtées à partir de ce moment, Katerina ne voulait pas d’une enfant laide et a ordonné à son mari de la garder à l’institut jusqu’à trouver une solution à ce problème. L’amour n’a jamais été présent dans cette famille, ou alors c’était un amour malsain, car après tout Katerina aimait son fils de tout son cœur au point de vouloir contrôler sa vie. Alekseï pensait aimer sa famille à l’époque, pourtant la seule personne qu’il ait véritablement aimé est cette sœur qu’on cachait au reste du monde, il se sentait le besoin de la protéger contre tout, y compris cette mère qui osait à peine la regarder. Il était celui qui aidait Irina à aimer la vie.

Alekseï a 10 ans lorsqu’on lui annonce le décès de sa petite sœur. Il ne comprend pas, ne veut pas y croire, demande à voir le corps mais Katerina refuse et une dispute éclate entre elle et son mari. Le soir même, Stanislas se tire une balle dans la tête. Cette vision restera marquée dans l’esprit du jeune garçon, il avait vu le corps de son père étendu dans le salon, la cervelle éclatée, et sa mère installée confortablement sur un fauteuil en train de fumer une cigarette, elle regardait son fils qui ne versa pas une larme, peut-être parce qu’il ne comprenait pas ? Ou alors parce qu’il ne ressentait pas. Elle tendit la main vers son fils et lui fit la promesse qu’ils seraient toujours là l’un pour l’autre, qu’elle s’occuperait de tout à partir de maintenant.

Le garçon grandit en détestant un peu plus chaque jour sa mère qui l’étouffait. Oh ils étaient toujours aussi riches, avaient tout ce qu’ils voulaient mais leur relation était toujours plus chaotique. Alors Alekseï chercha malgré lui l’affection qu’il lui manquait ailleurs, ce n’était pas compliqué à trouver, toutes les femmes du lycéen le voulaient, mais lui était toujours incapable de ressentir quoi que ce soit. Il ne faisait pas l’amour, il baisait simplement parce qu’il n’y avait aucun amour dans ses gestes, juste un besoin d’extérioriser et il se détestait pour cela. Il se détestait de ressembler un peu plus chaque jour à la femme qu’il méprisait le plus dans ce monde. Alekseï se sentait monstrueux, incompris, détruit de l’intérieur et il ne trouvait pas ce qu’il lui fallait pour se sentir mieux. Il en est même arrivé à se mutiler pour ressentir quelque chose mais rien n’y faisait, il s’est juste rendu compte que la couleur du sang lui plaisait particulièrement.


C’est à l’âge de 22 ans qu’il fit une découverte qui allait changer la donne. Alekseï était le seul héritier de la fortune Droski, ce qui signifiait que s’il le voulait, il pouvait détruire sa mère une bonne fois pour toute. Alors il a commencé à entreprendre une guerre contre elle, mais Alekseï était encore trop jeune et pas assez stratégique, surtout comparé à cette mère qui manipule depuis tant d’années. Vous voulez savoir comment elle a gagné ? En envoyant son fils en asile psychiatrique. Elle est parvenue à prouver qu’il avait besoin d’aide et que dans un tel état il ne serait pas prêt à gérer ni la fortune, ni l’institut, ni quoi que ce soit. Peut-être ne le serait-il jamais ?

C’est dans cet endroit qu’Alekseï est devenu un nouvel homme, prisonnier de ces murs avec des visites régulières de sa mère pour faire bonne figure, il ne savait pas ce qu’il désirait le plus, mettre cet endroit à feu et à cendres ou trancher la gorge de sa mère. Au fil des semaines Alekseï s’est renfermé et a commencé à voir son univers comme un terrain de jeu. S’il ne pouvait pas être le roi de sa ville, il serait le roi de cet asile. Il voyait cela comme un bon entraînement pour faire tomber sa mère une fois qu’il sortirait de cet endroit, car il comptait bien en sortir, peu importe le temps que cela prendrait. Il a commencé à manipuler les esprits les plus fragiles de cet endroit, se jouant d’eux, en poussant certains au suicide. Il voulait voir à quel point il pouvait influencer un esprit et à cet époque il n’était même pas encore doté du don d’hypnose.

Il a fini souvent en cellule d’isolement car les médecins le savaient responsables de biens des problèmes qu’il déclenchait dans cet endroit. Sauf que dans les coulisses de cet asile, les patients se faisaient aussi torturer. Il aimait sa souffrance tout en détestant que ce soit eux qui la lui infligent et il les menaçait chaque fois qu’il finissait dans cet endroit qu’il causerait leur destruction un beau jour. A l’époque ils ne le croyaient pas. C’est à cause d’eux qu’il a fini par détester les contacts, à cause d’eux qu’il est réellement devenu fou mais il contrôlait sa folie, du moins c’est ce qu’il se disait.


Un beau jour cette femme est arrivée à l’asile, la nouvelle psychologue, il avait fait fuir l’ancienne. Elle s’est très vite intéressée à son cas, voulant comprendre comment un Droski avait pu finir de cette façon, voulant comprendre les secrets de cette famille. Il a rapidement pris conscience de son petit jeu, ce n’était pas réellement une psychologue, ce n’était qu’une couverture pour justifier sa présence ici, restait encore à comprendre comment elle avait pu tromper le système. Alors il a joué à un autre jeu avec elle, il s’est ouvert à cette femme, il a fait semblant d’être… humain. Puis il a fini par percer à jour ce qu’elle était : une vampire. Quand on est déjà fou ce n’est pas bien compliqué de croire en ce genre de choses.

Alekseï a ensuite fait d’autres découvertes, cette femme était ici pour lui, parce que c’était un Droski et qu’elle avait une dent contre cette famille. Il y a des choses secrètes qui se passent dans les sous-sols de l’institut, des expériences illégales dirigées par sa mère. C’est à cause de ces expériences qu’Irina a perdu la vie. C’est à cause de ces expériences que cette femme est devenue une vampire. Alekseï a alors compris qu’elle serait son moyen de sortir de cet endroit en lui faisait qu’ensemble ils pourraient détruire Katerina. Il lui aura fallu attendre 4 ans avant d’en voir enfin le bout, il était prêt à patienter quelques mois de plus pour être sûr que cette vampire le transforme car c’est ce qu’il voulait et c’est ce qu’il aura eu. Alekseï n’avait pas offert son corps depuis longtemps et même s’il n’aimait pas les contacts, il a fait en sorte de la satisfaire, il a fait en sorte de la rendre accro.

« Alekseï Droski… Né pour être le roi de l’univers, mais je t’ai percé à jour, au fond tu es un enfant brisé. Tu crois qu’il vaut mieux être craint mais ton cœur ne cesse de pleurer. En guerre avec toi-même, tu es ténébreux comme l’amour. Tu m’obsèdes… »

J’ai détesté chaque mot prononcé mais je savais qu’il me fallait encore être patient juste un peu, juste quelques minutes de plus et elle ferait de moi son Infant. C’est ce qui est arrivé, elle m’a transformé cette nuit-là, après notre ébat et alors tout bascula.


J’ai tenu ma promesse, j’ai mis à feu et à cendres cet asile avec toutes les personnes à l’intérieur, patients comme employés. J’ai également tué ma Créatrice cette nuit-là, elle n’était après tout qu’un moyen d’obtenir le pouvoir. Puis c’est elle que j’ai cherché à retrouver, Katerina, mais elle n’était plus là, laissant derrière elle les corps de ses derniers repas avant de quitter la ville. Elle était devenue vampire elle aussi. Je n’ai jamais réussi à la retrouver, Katerina a toujours bien su se cacher de moi. J’ai perdu des années à partir à sa poursuite, jusqu’à ce qu’un beau jour je réalise que je gaspillais encore bien trop de mon temps et de mon énergie pour elle. Je ne voulais pas lui faire ce plaisir alors du jour au lendemain j’ai tout simplement arrêté. C’est ainsi que ma vie de roi a réellement commencé.