Moon Curse
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilRechercherDernières imagesMembresS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Cdiscount : -30€ dès 300€ ...
Voir le deal

Partagez

Le commencement

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage

Faith Rice
Faith Rice
Messages : 10
Membre depuis le : 16/11/2019

Le commencement  Empty
MessageSujet: Le commencement  Le commencement  I_icon_minitimeSam 16 Nov - 15:45

Le commencement



C’est contre Fynn que je me réveille à cause de mon ventre qui crie famine. Ma tête sur son épaule, mon bras autour de sa taille, je déteste cet estomac qui va me forcer à me lever alors qu’il n’y a pas meilleur endroit au monde que contre lui. Je n’ai même pas besoin d’un petit temps d’adaptation pour savoir comprendre qu’on est dans la chambre d’un motel. On a tellement bougé depuis notre naissance que, contrairement aux autres, c’est quand on se réveille trop régulièrement au même endroit que ça devient étrange. Dans un long soupir, je m’étire. C’est surjoué et bien assez proche de Fynn pour le réveiller aussi. Question de principe, quitte à ce que je sois réveillée, autant qu’il le soit aussi. Je finis par pousser la couverture et poser les pieds au sol. « J’vais nous chercher un truc à manger. » J’ai trop faim pour qu’il en soit autrement.

Encore fatiguée, j’enfile un jean et un pull par-dessus mes sous-vêtements. Mes converses sont mises sans prendre la peine de protéger mes pieds dans des chaussettes. Je n’en ai pas pour longtemps de toute façon. « Je reviens » Et je ne sais même pas pourquoi je fais cette précision tant c’est une évidence. La porte est passée et refermée derrière moi, Fynn n’est pas loin mais j’ai déjà l’impression qu’il me manque quelque chose. J’ai appris à faire avec ce sentiment parce que je sais qu’il ne dure jamais bien longtemps, qu’on termine toujours par se retrouver.

C’est dans le hall d’entrée que je me retrouve. Aucun petit-déjeuner de proposé ici, seulement un distributeur près de l’accueil où se tient une fille qui a l’air d’être saoulée de son boulot. Cela, quand elle me voit arriver, elle se met à être bizarre, à trépigner un peu sur sa chaise en semblant hésiter à dire quelque chose. Je sens mes yeux qui roulent dans leurs orbites alors que je l’ignore prodigieusement pour me planter devant le distributeur et faire le tour de ce qu’il propose. Pour la forme, je fais même semblant de mettre une pièce et de taper un code pour faire tomber un produit. Dans la réalité c’est seulement ma magie qui me permet de me servir sans rien avoir à débourser, pourquoi payer quelque chose quand on peut faire autrement !

« Euh… Excuse-moi, mais… » Le soupir est assez fort pour qu’elle puisse l’entendre alors que je me tourne vers elle dans un regard qui n’a rien d’avenant. Elle agite une feuille. « Il faudrait que, euh… Enfin, il faudrait remplir cette fiche. » Je m’approche d’un pas qui ne se veut pas du tout décider et regarde la feuille posée sur le comptoir. Une fiche de renseignements, soi-disant en cas de problème. Je commence à la remplir, les informations sont fausses mais ce n’est qu’un détail. « Vous allez rester combien de temps tous les deux ? » Je marmonne pour dire que je n’en sais rien alors qu’elle commence déjà à me taper sur le système. La fille hésite encore un court instant. « Ton copain, il a l’air vraiment chouette. » Je crois qu’elle regrette instantanément sa phrase en voyant le regard que je relève soudainement sur elle. Si je pouvais tuer d’un regard, elle serait déjà morte. Je m’imagine déjà lui hurler que ce n’est pas mon copain, qu’il est bien plus que cela. Que c’est mon jumeau ! Une phrase bien décortiquée où chaque mot serait ponctué par la tête de cette connasse que je frapperai sur le comptoir pour être certaine qu’elle comprenne bien.  

Je dois me contenter de cette vision, alors je prends sur moi pour sourire faussement en lui tendant sa putain de feuille de renseignements. « Il n’est pas chouette » Il est bien plus que cela pétasse ! Mon ton est glacial, la phrase laissée en suspension de manière énigmatique pour lui laisser imaginer tout ce qu’elle veut. Je me garde de lui expliquer qu’au premier regard de travers sur Fynn, ce sont ses yeux que je viendrais écraser dans le fond de leurs orbites. À la place c’est vers le distributeur que je retourne pour laisser tomber plusieurs trucs à bouffer. Ce sont les bras chargés de diverses barres de chocolats ou paquet de chips que je reviens dans la chambre avant de tout laisser tomber sur le lit.

« Tu serais trop fière de moi. Je n’ai même pas éclaté la tronche de l’autre pouffiasse à l’accueil. » Je balance ça, vraiment fièrement vu qu’elle le méritait amplement, en venant me mettre en tailleur sur le lit. C’est un truc à manger que je lui tends avant de prendre une barre de céréales enrobée de chocolat. C’est en mangeant que je sors mon téléphone pour afficher une page dessus. « Tiens regarde, je suis tombée sur ça. » L’article parle d’un bar qui, il y a quelques temps, a vécu un carnage avant que les portes ne s’ouvrent et que le massacre se poursuive dehors. Bien évidemment, l’article vante les prouesses d’interventions des militaires qui ont soi-disant su gérer le problème avec brio. « On peut peut-être aller y faire un tour et se renseigner. » Peut-être qu’ils trouveront des indices sur où trouver un Rice. Apparemment le nom Rice est souvent associé à des choses néfastes, ce n’est peut-être pas le cas avec cette histoire de bar, mais ça vaut peut-être le coup d’aller voir.


©crack in time
Revenir en haut Aller en bas

Fynn Rice
Fynn Rice
Messages : 10
Membre depuis le : 16/11/2019

Le commencement  Empty
MessageSujet: Re: Le commencement  Le commencement  I_icon_minitimeSam 16 Nov - 20:27



Le commencement


Quelle heure est-il ? Trop tôt de toute façon, laisse-moi dormir encore un peu Faith. C’est un petit grognement de mécontentement qui s’échappe de ma gorge lorsque ma jumelle me réveille en s’étirant, puis un second un peu plus fort  lorsque je la sens quitter mes bras. Si ma main tente de la rattraper pour la ramener contre moi, elle ne fait que brasser le vent avant de retomber dans le vide. Tant pis, j’ai besoin d’encore quelques minutes de récupération avant d’ouvrir les yeux, je ne suis pas tellement du matin. « Fais vite. » La demande n’est pas dite pour exprimer ma faim, franchement je pourrais bien attendre encore quelques heures avant de grignoter un truc. Ces mots sont prononcés parce que je n’aime pas qu’elle s’éloigne de moi, voilà tout. On est comme ça Faith et moi, obligé de toujours traîner ensemble, ça nous arrive pourtant quelques fois d’être séparé mais on déteste suffisamment ça tous les deux pour ne pas que ça arrive si souvent.

La porte claque derrière elle et c’est un long soupire qui s’échappe de ma gorge. Il est l’heure de se réveiller Fynn, un peu de motivation ! Sans surprise, je finis par me rendormir la minute suivante. Ce n’est même pas la porte qui me réveille à nouveau, j’ouvre les yeux seulement lorsque Faith balance tout un tas sucreries sur le lit, me poussant à réellement émerger cette fois alors qu’elle me raconte à quel point je serais fier d’elle pour ne pas avoir amoché la femme de l’accueil. Je ne sais pas ce qu’elle lui a fait mais étant donné mon petit dérapage de la veille, ce n’est pas comme si j’avais le droit de lui reprocher sa prochaine erreur de toute façon. Je n’ai pu m’en empêcher, quand ce type s’est arrêté en voiture juste à côté de nous et a baissé sa fenêtre pour lâcher un sifflement pervers en matant les fesses de ma jumelle. Je suis resté impassible devant lui, attendant que le feu passe au vert et que la voiture accélère. Dans les journaux on dira que l’accident est dû à une perte de contrôle de la voiture. En tous cas ça a été suffisamment violent pour que je ne cherche pas à vérifier si le type est mort ou non, quoi qu’il arrive il aura de lourdes séquelles s’il survit.

« Je vois que tu t’es défoulée sur le distributeur à la place. » Le ton se veut moqueur alors que je me frotte un peu les yeux pour me redresser sur le lit, m’asseyant en tailleur face à elle avec la couette couvrant le bas de mon corps vêtu uniquement d’un caleçon. J’attrape la barre de céréales que me tend Faith et l’ouvre pour croquer une bouchée, mais très vite le sujet redevient sérieux lorsqu’elle me montre un article sur son téléphone. Je lis attentivement ce qui est écrit, toutes les informations sont bonnes à prendre, puis je rends le téléphone à ma jumelle qui propose d’aller voir de plus près. « Toutes les pistes sont bonnes à prendre, mais c’est moi qui conduis cette fois. » Aucun de nous n’a passé le permis, on a appris sur le tas, on vole les voitures les unes derrière les autres et comme on adore tous les deux conduire, ça nous arrive souvent de nous départager avec un petit duel. Sauf qu’en arrivant à l’hôtel il y a une voiture qui m’a tapé dans l’œil et je tiens à la conduire. « Et je sais déjà quel le véhicule on va prendre. » Faith doit se douter du modèle qui me plaît, nous avons les mêmes goûts de toute façon.

Tout à coup, c’est la barre au chocolat que je vole des mains de ma sœur alors qu’elle ne l’a entamé qu’à moitié, souriant d’un air provoquant. « Mais avant on va aller voir la pouffiasse de l’accueil et l’inciter à nous offrir un repas plus consistant qu’on prendra sur la route, tu as besoin de plus que des barres chocolatées pour tenir la forme. En fait je suis sûr qu’elle sera même ravie de nous filer les sous de la caisse. » Faith l’a dit, c’est une pouffiasse, non ? Alors pourquoi se priverait-on de lui causer des problèmes ? A défaut de lui éclater la tronche comme elle le voulait, on peut lui causer du tort autrement. D’accord il y a le risque qu’elle nous balance et donne notre description mais si on si prend comme il faut, on lui fera suffisamment peur pour qu’elle ne dise rien. Ce ne serait pas la première fois et pas la dernière non plus. C’est la barre de chocolat de Faith que je croque sous son regard, sachant très bien que celles au chocolat sont ses préférées, c’est bien pour ça que je m’en amuse. « Alors, tu en dis quoi ? »

Revenir en haut Aller en bas

Faith Rice
Faith Rice
Messages : 10
Membre depuis le : 16/11/2019

Le commencement  Empty
MessageSujet: Re: Le commencement  Le commencement  I_icon_minitimeSam 16 Nov - 21:32

Le commencement



Je ne dis rien concernant le fait qu’il se soit rendormi et je fais comme s’il était bien réveillé au moment où je m’installe sur le lit. C’était à prévoir de toute façon, avant une certaine heure, Fynn est capable de se rendormir en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. C’est quand il parle du pauvre distributeur que je hausse les épaules, ma barre de chocolat entre les dents pour en prendre un bout. « Pas d’ma faute. J’voulais qu’un truc ou deux et, piouff, comme par magie y a tout un tas d’trucs qui sont tombés. » Je ne lui demande pas de me croire, je ne suis même pas crédible en disant que je comptais prendre que peu de choses. Je n’ai jamais su être la plus raisonnable. Tous ces trucs étaient là, devant mes yeux et à porter de mains. Il aurait été dommage de ne pas en profiter. Je ne sais pas me contenter du minimum, sûrement parce que ce n’est même pas ce qu’on nous a offert dans notre enfance.

Je le laisse prendre connaissance de l’article dans le journal et hoche la tête quand il affirme que toutes les pistes sont bonnes à prendre. Je suis bien d’acco… « Protestation ! » Je lève bien haut la main en disant ce mot. Une habitude prise depuis longtemps, je ne sais même pas d’où ça me vient. Certain vont gueuler un « hey », moi c’est ce mot. « Double protestation ! » que je m’insurge quand il en profite pour me voler ma barre de céréales. Je laisse retomber mon bras, les yeux plissés façon western pour lui faire comprendre qu’il va regretter son acte dans… Trois… Deux… Un… Et merde ! Je viens encore de me faire avoir. Avant même de commencer une tentative de représailles, Fynn me parle d’aller voir cette connasse de l’accueil pour l’obliger à se montrer sympa et lui créer des ennuis. Il sait tellement ce qu’il doit dire et proposer, toujours au bon moment.

« Tu as de la chance d’être toi. » et c’est mon index que je balance dans sa direction dans un geste accusateur. Je me relève du lit, mon index et mon majeur désignant d’abord mes yeux avant de pointer le regard de Fynn, l’air de dire : fais gaffe, j’t’ai à l’œil ! Et c’est dans la salle de bain que je file, pour m’habiller de manière plus convenable, me passer un coup d’eau sur la tronche et essayer de remettre un peu plus d’ordre dans mes cheveux. Je prends même le temps de foutre des chaussettes cette fois, c’est que ça caille dehors ces temps-ci. Je me retrouve à me brosser les dents, en filant un coup de coude à Fynn qui fait la même chose et qui m’empêche de recracher mon dentifrice. Une fois prêts, on dégage de la chambre pour retourner à l’accueil de cet endroit.  

Une fois de plus je me retrouve à lever les yeux au ciel quand l’autre pétasse voit Fynn arriver et qu’elle se ratatine sur sa chaise, les joues rouges. Sont chiantes ces groupies à la con. Évidemment que Fynn est parfait mais elles pourraient avoir un peu de retenue, non ? Je pose l’avant-bras sur le comptoir. « Re-salut ! » Sauf que l’autre, elle n’arrive pas à détacher son regard de mon jumeau. Ça m’exaspère. Je me retrouve à claquer plusieurs fois des doigts devant sa tronche pour qu’elle daigne me regarder. « Mon jumeau et moi, on a… » Elle ne me laisse même pas poursuivre que son regard retombe sur Fynn dans un sourire niais. « Oh, c’est ton frère. » La nouvelle semble la ravir et je reclaque des doigts devant son nez. « Jumeau, je t’ai dit. On se concentre ! » Elle bredouille des excuses et se force clairement pour détacher son regard de Fynn. « Ok… Donc comme j’essaie de dire depuis trois putain d’heures… » Tout est dans la mesure chez moi ! « On a faim. » Elle secoue la tête. « On n’a pas cuisine ici. » Regarde Fynn comme je suis bien élevée et calme, c’est un sourire que je lui fais. Tu as vu, hein ? « Tu dois bien avoir ramené quelque chose à manger pour toi, non ? »

Elle dit que oui, comme tous les employés qui sont ici. Parfait. Ce sont des repas déjà prêts à emporter qu’on pourra manger plus tard si on le veut.  Sauf que la grogniasse elle commence à partir dans des explications qui n’en finissent plus sur le fait qu’ils ont besoin de leurs repas, blablabla. Les bouts de mes ongles s’impatientent sur le comptoir et, dans un soupir exaspéré, c’est mon regard que je pose sur Fynn. « Bon vas-y, explique-lui parce que là j’vais réellement finir par lui exploser sa tronche de merde sur son comptoir. » Hoquet de stupeur de la part de la connasse mais je n’y prête pas attention. Je montre un endroit sur le comptoir plan. « Ou carrément lui encastrer la face ici, ça devrait être sympa comme effet. Non ? ça fera une sorte de smiley amusant pour les prochains clients. »

©crack in time
Revenir en haut Aller en bas

Fynn Rice
Fynn Rice
Messages : 10
Membre depuis le : 16/11/2019

Le commencement  Empty
MessageSujet: Re: Le commencement  Le commencement  I_icon_minitimeSam 16 Nov - 21:52



Le commencement


Je lève les yeux au ciel dans un air faussement agacé et bien plus amusé devant les excuses bidon de ma jumelle. « Comme par magie, hein ? » Tout est dans le terme et dans cette famille on sait bien choisir nos mots, du moins Faith et moi, je ne sais pas réellement ce qu’il en est des autres Rice encore, mais visiblement on a une nouvelle piste à suivre. Va pour une petite visite de ce bar, à condition que ce soit moi qui conduise cette fois. Ce n’est pas une surprise de l’entendre protester et je ne peux même pas lui en vouloir, j’ai toujours trouvé assez mignon sa manière bien à elle de protester. Les yeux de Faith se plissent et je sais que si je ne dis rien, les représailles ne vont pas tarder, sauf que comme je connais parfaitement ma jumelle, je sais aussi ce qu’il faut dire pour qu’elle ne tente rien. Bingo ! C’est un petit sourire amusé qui se dresse sur mes lèvres lorsqu’elle abandonne, même si elle fait semblant de jouer les filles menaçantes en gardant un œil sur moi. Je tremble de peur !

Puisque Faith a filé dans la salle de bain, j’en profite pour terminer sa barre chocolatée avant de me lever, attraper une serviette et filer sous la douche. Rien à faire d’être à poil dans la même pièce que ma jumelle, de toute façon il y a le rideau de douche qui nous sépare et puis même s’il n’était pas là, on a tout traversé ensemble elle et moi alors se voir à poil ne dérange ni l’un ni l’autre. De toute façon j’ai besoin d’une douche pour correctement me réveiller. Les robinets sont refermés et c’est une serviette que je passe autour de ma taille avant de rejoindre Faith devant le lavabo pour me brosser les dents moi aussi, lui donnant un petit coup de hanches pour la pousser et garder le lavabo pour moi, ce à quoi elle répond par un coup de coude. Soit, je fais semblant de lui laisser la place et attends qu’elle se retrouve avec une bonne gorgée d’eau dans la bouche avant de secouer ma tête juste à côté d’elle pour l’arroser avec mes cheveux. Ben oui, je ne sais pas m’arrêter moi non plus et lorsqu’elle me lance un regard noir, je me retrouve à hausser les épaules en feignant un air innocent.

Une fois habillé et nos affaires remballées, c’est devant la femme qui gère l’accueil qu’on se plante. Je ne manque pas de voir le regard qu’elle laisse traîner sur moi et comprend mieux l’agacement de Faith à son égard. Une exaspération qui ne fera qu’augmenter devant le sourire charmeur que cette femme m’adresse lorsqu’elle comprend que nous sommes jumeaux. Je ne dis rien, me contente d’observer la scène sans intervenir, voyant les nerfs de Faith atteindre leur maximum au fil des minutes, surtout quand elle nous refuse ce qu’on demande. Alors ma jumelle se tourne vers moi et me demande mon intervention et cela aurait pu ravir la jeune brune si elle ne commençait pas à être effrayée par le comportement de ma jumelle. C’est sur le comptoir que je m’appuie à mon tour, venant enlacer la main de Faith dans la mienne sous le regard de l’humaine. « Ce que ma jumelle essaie de vous expliquer, c’est qu’on a fait un long voyage avant d’atterrir ici. » C’est dans l’énergie de ma jumelle que je puise un peu en continuant d’observer cette femme droit dans les yeux. C’est toute la pièce qui commence alors à trembler, comme s’il y avait soudainement un tremblement de terre, ce qui n’arrive jamais ici. « Et qu’on est un peu déçu de l’accueil auquel on a le droit. »

C’est le vase de fleurs placés sur le comptoir qui explose, les morceaux évitent de justesse la brune qui hurle de peur, ce n’est pas mon cas. Un mince filet de sang s’écoule de mon arcade sourcilière pour glisser le long de ma joue. Je n’ai pas bronché, ce n’est qu’une égratignure, ce n’est que pour la mise en scène. « Non seulement la chambre laisse à désirer mais en plus on nous blesse simplement parce qu’on demande où on peut trouver à manger. » La brune tremble de peur devant nous, passant son regard de Faith à moi, comme si elle cherchait à savoir lequel de nous est le moins pire à affronter. « Ce n’est pas… » C’est le cadre accroché derrière elle qui s’écroule et lui fait avoir un mouvement de sursaut, la coupant dans sa phrase. « On aimerait vraiment avoir à manger et de l’argent aussi. Qu’en dites-vous ? » Elle acquiesce vivement de la tête et lorsqu’elle commence à sortir son portefeuille pour me donner ses billets, mon regard suffit à lui faire comprendre que ce n’est pas ce que je veux. C’est sur le tiroir-caisse que mon regard se pose et le sien suit le mien, elle semble encore hésiter mais lorsqu’elle relève son regard sur moi et que j’affiche mon sourire d’ange, elle comprend à quel point les apparences peuvent être trompeuses et s’exécute.

C’est un baiser que je dépose sur le dos de la main de ma jumelle avant de la relâcher. Les tremblements cessent enfin dans la pièce et la brune nous donne tout l’argent qu’elle trouve dans un sac plastique que j’attrape. C’est lorsqu’elle s’en va chercher les plats que je passe un bras par-dessus l’épaule de ma jumelle pour l’entraîner avec moi vers la sortie. « Viens, avec tout ça on aura de quoi s’offrir un repas de luxe plutôt que de se contenter des restes. » C’est bien connu que les repas des employés ne sont pas terribles en général et de toute façon je ne prendrais pas le risque qu’elle appelle des flics même si je sais qu’elle ne le fera pas à moins d’être stupide. Je suis le seul blessé de nous deux et ne l’ai menacé d’aucune arme, dans l’histoire c’est elle qui est en tort. C’est au parking du motel qu’on arrive et c’est vers la Audi que je me dirige, il ne fallait pas non plus s’attendre à une Lamborghini dans ce genre d’endroit mais pour ma part la Audi me convient très bien. « Alors, on se départage comment ? » Puisque Faith a protesté dans la chambre, ce n’est pas comme si je pouvais ignorer ça.

Revenir en haut Aller en bas

Faith Rice
Faith Rice
Messages : 10
Membre depuis le : 16/11/2019

Le commencement  Empty
MessageSujet: Re: Le commencement  Le commencement  I_icon_minitimeSam 16 Nov - 22:59

Le commencement



Voleur ! C’est le mot qui traduit le sourire que je lance à Fynn quand il prend ma main et que la pièce commence à trembler. Ce n’est pas une critique, pas quand ce mot lui est destiné parce qu’il ne vole rien en réalité. Je lui donnerai tout sans la moindre hésitation et sans qu’il n’ait besoin de demander. L’autre abrutie commence à comprendre que ça ne sent pas très bon pour elle, son regard n’accroche plus autant Fynn mais la pièce autour en se demandant ce qu’il se passe. Soit contente, que j’ai envie de lui dire. Au moins, avec la révélation de l’année dernière, elle peut avoir une idée de ce qu’il se passe. D’autres ont vécu bien pire sans avoir le moindre mot à mettre sur ce qu’ils voyaient. Parfois, ça m’arrive de regretter cette époque, pas si lointaine, où les gens ignoraient tous du surnaturel.

Mes doigts se crispent un peu sur la main de mon jumeau quand un éclat de verre vient le blesser. Je sais. Je sais que ce n’est que pour le visuel, pour donner plus de poids à ses paroles et que l’autre conne flippe encore plus. Mais, quand même, je ne supporte pas la moindre trace de sang sur lui. Je ne dis rien, le laisse finir jusqu’à ce que la caisse soit récupérée et qu’on se casse alors que l’autre est partie chercher les plats des employés. On passe la porte et je me laisse dirigé par Fynn et son bras passé autour de mes épaules. Mon esprit se concentre sur le système de sécurité que je pars pour faire griller avant d’afficher un sourire. Les caméras sont présentes mais aucune n’est connecté à un quelconque réseau. Le prix des coupes budgétaires, je suppose. Parfait.

Va pour le vrai repas qu’on pourra se payer. J’aime bien, parfois, qu’on débarque dans un restau hors de prix, voir la tête des employés avant de comprendre qu’on aura vraiment de quoi payer… Quand on daigne le faire. En attendant, c’est sur l’Audi qu’il faut se décider. « Il n’y a pas à se départager. J’ai déjà gagné. » Je m’éloigne un peu pour prendre la direction de la porte conducteur, à reculons et mon regard braqué sur Fynn tout en lui désignant son arcade. « Le sang qui coule, ça passe bien trop près de ton œil. Ce serait tellemeeeeent dommage d’avoir un accident parce que tu n’y vois rien ! » Mes bras se lèvent dans une fatalité, l’air de lui dire que ce n’est pas de ma faute et que je n’ai pas le choix. C’est pour notre sécurité. C’est pour ma vengeance, il n’avait qu’à pas se blesser volontairement.

Ma main vient s’appuyer contre la serrure de la porte, mon regard toujours sur mon jumeau par-dessus le toit de la voiture. « Tu d’vrais donner un peu moins de ta personne la prochaine fois. Peut-être que t’auras le droit de conduire. » Tout est très naturel. Lui parler alors que je me concentre sur cette voiture jusqu’à entendre le déclic qui prouve qu’elle est ouverte. C’est au moment où on rentre dedans que je laisse Fynn s’occuper du démarrage alors que je règle le siège dans la bonne position. Le moteur démarre et, dans mon rétro, je vois un mec sortir en caleçon qui hurle que c’est sa voiture. Je suis polie. Toujours. Alors c’est la fenêtre que j’ouvre et ma main que je sors. Le pauvre, il voit son Audi quitter le parking à toute allure avec une main qui s’agite pour le saluer. Et comme une débile, ça me fait marrer.

On est d’accord que, comme ce n’est pas notre voiture, on s’en tape un peu des limitations de vitesse et de toutes ces autres conneries. Alors je fonce, je zigzague dans une circulation qui n’est pas encore très dense à cette heure-ci. La voiture est garée à quelques rues de l’adresse du bar. On ne la retrouvera pas, le mec a déjà sûrement signalé le vol de sa voiture… Sauf s’il est en train de se demander comment il va s’en sortir parce qu’il n’aurait pas dû être dans ce motel avec une prostituée. Ok, ce n’est peut-être pas le cas, mais j’aime bien imaginer qu’on fout toujours quelqu’un dans la merde.

Je sors de la voiture et c’est Fynn que je vais rapidement rejoindre. Ma main vient doucement attraper son menton pour checker cette blessure qu’il a déjà essuyé. Ouais, ça va. Je sais que ce n’est pas grave, que c’est superficiel et qu’il en a vu d’autres. Mais quand même ! Une fois rassurée, c’est sa main que j’attrape. « C’est par là-bas. » Le plus tranquillement du monde, sans que personne ne puisse se douter de tout ce qu’il vient de se passer depuis notre réveil, c’est devant le bar qu’on arrive. Je suppose que c’est différent une fois la nuit tombée, mais faudra faire avec. « A toi l’honneur. » Je me pousse pour le laisser passer en premier.


©crack in time
Revenir en haut Aller en bas

Fynn Rice
Fynn Rice
Messages : 10
Membre depuis le : 16/11/2019

Le commencement  Empty
MessageSujet: Re: Le commencement  Le commencement  I_icon_minitimeSam 16 Nov - 23:59



Le commencement


On obtient toujours ce qu’on veut, ce n’est pas bien compliqué, rien ne nous résiste et en réalité on préfère même lorsqu’il y a de la résistance, au moins ça donne un peu plus de suspense, ce n’est pas toujours amusant quand tout est trop facile. Rectifications faites, parfois c’est bien quand c’est facile, ça m’aurait au moins permis de conduire l’Audi sans que Faith ne s’y oppose. On arrive dans le parking et elle affirme qu’il n’y a pas à départager à cause de ma blessure à l’arcade. Je le sais, c’est surtout une excuse pour se venger de m’être blessé volontairement, Faith a toujours eu horreur de cela alors que de mon côté ça ne me fait ni chaud ni froid de voir un peu de mon sang couler. C’est juste un liquide rouge, rien de plus. « J’imagine que ça ne me servira à rien de contre-argumenter. » Faith a déjà pris la décision, c’est elle qui conduira. Tant pis, je l’aurais au prochain tour.

Il y a un dernier reproche balancé dans une sorte de conseil qui m’est adressé avant qu’elle n’ouvre la portière. J’attends qu’elle déverrouille l’autre portière avant de me glisser à l’intérieur à ses côtés, me penchant un peu sur elle pour m’occuper des fils sous le volant et mettre le moteur en marche. La voiture ronronne et le tour est joué, ce qui a de quoi attiré le propriétaire de l’Audi qui sort de sa chambre à moitié nu pour nous gueuler dessus. Ce n’est pas tant sa réaction à lui qui me fait sourire mais celle de ma jumelle, à partir du moment où elle s’amuse je ne peux qu’être heureux de toute façon. A défaut d’être celui qui conduit, Faith me fait quand même profiter de la voiture en roulant vite et je me délecte de ces sensations. Le trajet n’est pas bien long, j’en profite quand même pour essuyer le filet de sang qui a coulé avant qu’on ne finisse par abandonner la voiture dans une ruelle au hasard.

C’est devant moi que Faith se plante, attrapant mon menton pour vérifier l’état de la blessure, ou plutôt de l’égratignure car ce n’est vraiment rien. « Rassurée ? » Elle ne le dira pas mais je sais qu’elle l’est, sinon elle n’attraperait pas ma main pour m’entraîner avec elle vers le bar. C’est devant les portes qu’on arrive et que ma jumelle m’invite à entrer en premier, peut-être pour se rattraper du tour volé en voiture. Mon regard se pose sur le verrou de la porte et celui-ci se déverrouille sans trop d’effort de ma part, me permettant de tout simplement pousser les portes pour entrer à l’intérieur, tenant la porte à Faith comme à mon habitude. Il faut croire que c’est dans les gênes d’être gentleman. « Merde je pensais que c’était verrouillé, on est fermé les jeunes, comme vous pouvez le constater on est en plein travaux. » Effectivement il semble y avoir eu pas mal de dégâts par ici, sans doute une bonne piste à suivre donc. « On dirait qu’il y a eu une manifestation ici. » Je n’ai pas adressé le moindre regard au gérant, me contentant d’avancer dans le bar et d’observer les dégâts causés. Ce ne sont pas des humains qui ont fait de tels ravages. « J’aurais préféré que ce soit une manifestation, croyez-moi. »

Mes doigts se posent sur une poutre abîmée et je ferme les yeux pour me concentrer. La vision ne dure que quelques secondes à peine, me renvoyant l’image d’un vampire se prenant pour un taureau qui fonce dans le tas, renversant les personnes et les meubles sur son passage avant de finir par heurter cette même poutre. Je rouvre les yeux, fronce un peu les sourcils devant une vision aussi étrange et tourne mon regard vers le gérant qui affiche un air étrange en répondant à un message avant de ranger son téléphone. « Que s’est-il passé ? » Le gérant semble un peu hésitant. « Vous en avez forcément entendu parler dans les journaux, non ? » Je m’approche de lui, les mains dans les poches. « On ne lit pas les journaux. » Bien sûr qu’on les lit, mais c’est sa version qu’on veut. Le gérant se gratte un peu la barbe et décide d’aller derrière son bar pour attraper trois verres et une bouteille de bourbon. « Mon bar est fréquenté par toutes les espèces et vous savez, quand un vampire veut quelque chose on ne le lui refuse pas en général, nous les humains on ne fait pas le poids et puis… Ils payent bien pour qu’on garde le silence. » J’attrape une chaise et m’installe à la table avec lui, ne touchant pas au verre de bourbon qu’il me tend. J’attends la suite. « Les vampires et la sorcière ont commencé à s’amuser et comme d’habitude j’ai augmenté le son pour couvrir le bruit mais… ça a dérapé au moment où le vampire a balancé à la fille qu’elle était une propriété Rice. Visiblement elle n’a pas apprécié. »

La suite on la connaît, les humains ont pris la fuite, les hurlements ont attiré les forces militaires qui se sont chargés de rétablir l’ordre dans le bar, causant quelques pertes vampires. La suite n’est pas ce qui m’intéresse, c’est le fait qu’il ait prononcé le nom Rice qui a son importance. C’est d’ailleurs sur Faith que mon regard s’est relevé à l’entente de ce nom. « Et ce Rice, il vient souvent ici ? » Le type boit son verre de bourbon cul sec et le claque contre la table avant de plonger son regard dans le mien. « Il ne risque plus de remettre les pieds ici avant un moment. » C’est un fusil à pompe qu’on entend se charger depuis la porte d’entrée. J’hausse un sourcil au son et tourne mon regard vers la source pour apercevoir trois types armés qui nous fixent Faith et moi. « Mes gars vous ont vu conduire une Audi, ce n’est pas donné à tout le monde d’avoir ce genre de voitures, vous savez ? A cause de tous ces travaux j’ai des dettes à rembourser les gamins, et je suis sûr que vous avez envie d’être généreux avec le charmant gérant qui vient de répondre à toutes vos questions. »

Revenir en haut Aller en bas

Faith Rice
Faith Rice
Messages : 10
Membre depuis le : 16/11/2019

Le commencement  Empty
MessageSujet: Re: Le commencement  Le commencement  I_icon_minitimeDim 17 Nov - 1:20

Le commencement



Je hoche ma tête, dans un remerciement exagéré, quand il me tient la porte pour que je puisse entrer. Le bar à beau être fermé, on se fait vite interpellé par quelqu’un qui pensait avoir verrouiller la porte. « Les oublis sont fréquents à partir d’un certain âge. » Ce que j’aime bien, c’est simplement murmurer ce genre de phrases, assez fort pour que ça puisse s’entendre et assez bas pour que la personne puisse faire semblant de ne pas avoir entendu. Et c’est la deuxième option que choisi ce type. Puisque Fynn se lance dans la contemplation de cet endroit, c’est sur le gars que je me concentre alors qu’il explique qu’il aurait préféré qu’une manifestation ait lieu ici.

J’aurai dû le surveiller, ça fonctionne toujours comme cela. L’un de nous fait un truc, l’autre s’occuper d’autre chose. Ça permet d’avoir une meilleure vision d’ensemble, de mieux prévoir et d’être plus efficace. Sauf que Fynn s’attarde sur une poutre pour avoir une vision de ce qu’il s’est passé et que je me retrouve aussi à être floodé par les images d’un type jouant les taureaux. Quand elle prend fin, c’est un regard que j’échange avec mon jumeau devant le côté ridicule de cette vision. Je ne le sais pas encore mais j’ai loupé l’essentiel dans l’histoire, je n’ai pas pu voir ce type envoyé un message. Dans le cas contraire je me serais arrangée pour savoir ce qu’il a envoyé et à qui. Pas grave, dans tous les cas on s’en sortira. On s’en sort toujours.

Comme si on s’était toujours tous connu – beuuurk – on se retrouve tous assis autour d’une table, des verres remplis devant nous. Putain mec, c’est encore le matin et tu attaques direct au bourbon ! Pas étonnant qu’il pense ne pas avoir fermé la porte de son bar ! N’empêche que, je m’en tape des vampires mais… Sérieux, ils sont un peu classes non ? Genre personne ne leur refuse rien, c’est beau, c’est grand. J’adhère à la philosophie. Ok, ils ne sont pas parfaits puisqu’ils sont obligés de payer pour que le silence soit gardé, mais quand même. De toute façon, il n’y a que Fynn et moi pour être parfaits !

Je me reconcentre rapidement sur l’histoire du gérant. Bingo. J’échange un regard avec Fynn quand le nom de Rice sort dans la conversation. On n’est pas venu pour rien. Cependant je ne peux pas m’empêcher de me demander comment une sorcière peut être considéré comme une propriété Rice. Une autre sorcière dans la famille ? Ils sont combien au juste ? Et puis pourquoi elle n’aurait pas apprécié être considérée comme tel ? C’est le claquement du verre sur la table qui me fait revenir à la discussion, très vite suivi par le bruit d’un fusil qu’on recharge. Et voilà, comme une gamine je sautille un peu sur ma chaise en tapotant le bord de la table avec mes mains. « Comment j’adore ce bruit ! » Ce n’est même pas ironique, y a un putain de sourire sur mon visage pour le prouver.

« Pardon, je m’emporte. » Je reprends un semblant de sérieux avant de reporter son regard sur le gars. « Tu disais ? » Je fais mine de réfléchir un instant. « Ah oui. L’audi, c’est ça ? » Il hoche la tête, un peu sur les dents quand même le bonhomme. « C’est que… » Je penche me penche sur le côté pour voir la chaise du type avant de secouer la tête faussement désolée. « Navrée, mais ton cul ne rentre pas dans cette voiture. » Le temps que je me remette bien sur mon siège, c’est le canon d’un fusil que je sens dans mon dos. « Elle va se calmer un peu la gamine. » La gamine, elle t’emmerde ! Je reste calme, pose mon regard sur Fynn et balance mon pouce pour désigner quelque chose derrière moi. « Il est en train de me menacer là, tu crois ? » Suffit de voir la tête de mon jumeau pour comprendre que c’est le cas, ou que c’est perçu comme tel. Puis faut dire que ça énerve aussi un peu le type derrière moi que je ne le prenne pas vraiment au sérieux.

« D’accord. » que je lâche dans un soupir en levant les mains en signe d’abandon. Je vois le gérant sourire et, par principe, le lui renvoie le même sourire. Avant même qu’il ait terminé de froncer les sourcils en se demandant pourquoi je fais cette tête, je me suis déjà levée. Vite. Fortement. Ma chaise se renverse sur le type derrière moi qui a une seconde d’hésitation. Quand le coup part, sans même qu’il ne le fasse exprès, j’ai déjà dévié ses bras et ce sont des bouteilles qui se font exploser. Je ne m’attarde pas, mon coude vient frapper violemment le nez du type qui me menaçait. Il hurle, libère une main pour vérifier que rien n’est cassé. J’en profite pour lui reprendre le fusil et charger le deuxième coup.

Voilà comment, en quelques instants, je me retrouve derrière un type avec le canon braqué sur l’arrière de sa tête. Et que, en face, y a deux autres types qui pointent leurs armes sur Fynn. Au milieu, le gérant qui ne sait pas trop ce qu’il convient de faire. « Mauvaise cible les gars ! » Je penche un peu la tête pour entrer dans leur champ de vision. « C’est plutôt votre boss qu’il faut viser. Sérieux, ils vous paient combien ? » Je n’attends pas vraiment de réponse. « Parce que, pour ma part, je vous lâche une Audi pour que vous vous retourniez contre lui. A la revente, ça fait pas mal chacun. » Que personne ne se leurre, on doit bien être deux à être assez concentré pour être prêt à user de nos pouvoir et dévier les deux autres armes si ça tourne mal. Personne ne touchera Fynn, c’est une promesse ! C'est d'ailleurs à lui que je m'adresse. « C’est bon là, je suis assez diplomate ? »

©crack in time
Revenir en haut Aller en bas

Fynn Rice
Fynn Rice
Messages : 10
Membre depuis le : 16/11/2019

Le commencement  Empty
MessageSujet: Re: Le commencement  Le commencement  I_icon_minitimeDim 17 Nov - 15:40



Le commencement


J’aime ma jumelle, vraiment, il n’y a qu’elle capable de me faire sourire avec un simple murmure lâché comme ça, juste pour provoquer un peu. Et ça m’amuse que le gérant fasse comme s’il n’avait rien entendu alors que même moi je n’ai pas manqué un seul de ses mots. Oui c’est amusant, mais je me reconcentre bien assez vite sur les lieux et l’histoire de cet endroit, enfin l’histoire qui a causé de tels dégâts à cet endroit. Le gérant est étonnamment causant, comme si c’était devenu normal de discuter surnaturels entre humains, puisqu’à ses yeux c’est ce que nous sommes. Londres est une ville assez étonnante, il faudra que je m’y habitue je suppose. Oui, vraiment étonnante. Combien de temps aurons-nous tenus à Londres sans nous faire menacer ? Pas longtemps. Je ne réagis pas spécialement face au bruit du fusil à pompes chargé, me contente de jeter un œil derrière moi simplement pour compter le nombre d’ennemis avant de reposer mon regard sur ma jumelle qui semble toute excitée. Elle est ravie de l’affrontement qui nous attend.

Faith s’amuse. Faith provoque beaucoup et je la laisse profiter, j’aime la voir comme ça alors je me contente de rester silencieux, d’analyser la situation, les réactions des hommes qui nous entourent. C’est lorsque l’un des types colle le canon de son fusil au dos de ma jumelle que mon regard change et devient beaucoup plus sombre, beaucoup plus meurtrier. Personne ne menace Faith sans en payer les conséquences. « Je crois bien qu’il te menace. » Les mots sont prononcés lentement, les dents serrées, le ton est froid. Faith constate que la situation ne me convient pas, c’est probablement pour cette raison qu’elle réagit. Ce qui me fait vriller, c’est le coup de feu qui part par accident et résonne dans mes oreilles. Faith n’a rien… mais ça aurait pu en être autrement. Mes mains se serrent autour de la chaise sur laquelle je suis assis. Faith a pris le dessus mais ça ne suffit pas à me calmer, je dérape quand on menace ma jumelle, c’est comme ça, je ne le contrôle pas.

Elle poursuit, tente de convaincre les hommes qui me menacent de leurs fusils de se retourner contre le gérant en échange de l’Audi. Mon regard est resté figé sur le trou provoqué par la balle depuis tout à l’heure, mais c’est lorsque Faith s’adresse à moi que je fais l’effort de me reconcentrer sur ce qu’il se passe. Je relève mon regard sur ma jumelle, toujours aussi calme d’apparence, ça ne va pourtant pas durer. « Tu l’es. Je ne le serais pas pour autant. » Ce sont les fusils des deux autres qui se retrouvent arrachées de leurs mains, flottant dans les airs, les canons tournent sur eux-mêmes pour braquer les possesseurs de ces armes. Le gérant semble vouloir tenter quelque chose mais se contente finalement de lever les mains en l’air en signe d’abandon lorsque ma lame quitte ma veste pour se coller au front du type, suffisamment fort pour qu’un filet de sang commence à s’écouler sur sa peau. « Vous avez menacé ma jumelle. » Je me lève de ma place, m’approche de Faith et me positionne dans son dos, venant faire glisser ses cheveux sur le côté avant de déposer un baiser contre sa joue. Plus je suis proche de Faith lorsque j’use de notre magie, moins c’est fatiguant. « Personne ne menace ma jumelle. »

Les quatre types qui nous menaçaient n’osent rien dire, ils ont peur des êtres surnaturels, ça se voit dans leurs yeux. « Vous avez le choix, vous pouvez partir tous les trois, l’Audi est à vous, mais votre ami est à nous. » C’est lui qui a menacé ma jumelle de son fusil après tout, lui qui a tiré une balle perdue. Il ne mérite donc pas de survivre. « Ou vous pouvez choisir de rester et finir dans un cercueil, au moins vous n’aurez plus aucune dette à payer. » Je suis très sérieux, ce n’est pas parce que je suis un gamin aux yeux de tous que j’hésiterais à les tuer. Le sort des autres me rend totalement insensible. La mort ? Ça ne m’atteint pas. Tout ce qui compte pour moi, c’est Faith. Si le type que ma jumelle menace les supplie de ne pas l’abandonner, les autres s’échangent un regard et ne semblent pas hésiter bien longtemps avant de détaler comme des lapins. Les fusils retombent alors au sol tandis que ma lame revient dans ma main. Je quitte alors le dos de Faith pour me placer devant eux. « Qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire de lui ? » Il mérite qu’on joue un peu avec ses souffrances avant de le tuer, non ? Qu’en penses-tu, Faith ? Pour ma part je suis d’humeur à torturer et cela se voit à mon regard, il est toujours aussi sombre lorsque je le pose sur cette vermine.

Revenir en haut Aller en bas

Faith Rice
Faith Rice
Messages : 10
Membre depuis le : 16/11/2019

Le commencement  Empty
MessageSujet: Re: Le commencement  Le commencement  I_icon_minitimeDim 17 Nov - 16:32

Le commencement



Fynn a toujours été le plus raisonnable de nous deux, celui qui analyse une situation avant de faire quelque chose. Je ne le dirai pas, mais c’est grâce à lui qu’on s’en sort le plus souvent. C’est lui qui monte des plans quand je me contente d’agir sur des coups de tête, lui qui pense à tout quand je suis irréfléchie. Il est le plus raisonnable… Sauf quand je me fais menacer. Quand ça arrive, j’ai même l’impression qu’on échange un peu nos rôles. Je ne suis pas là à vouloir buter tout le monde pour le principe, je propose une échappatoire aux types qui viennent de débarquer. Londres est une nouvelle vie, elle est particulière à cause de tout ce qu’il s’y passe. Je ne suis peut-être pas celle qui réfléchie le plus aux conséquences mais une partie de moi se dit qu’on ne devrait peut-être pas trop faire de vagues dès notre arrivée. Qu’on devrait attendre de savoir où on met les pieds, surtout si on compte rester un peu. On s’est tellement contenté de bouger de villes en villes avec Fynn, qu’on n’a jamais eu à se préoccuper de ce genre de choses avant. Là, ce sera peut-être un peu différent.

Alors c’est un soupir agacé que je lâche quand Fynn laisse entendre qu’il ne sera pas raisonnable. Oh, ce n’est pas contre lui que je suis énervée, mais contre l’abruti que je menace avec une arme parce qu’il m’a collé son putain de canon de fusil dans le dos. Sans cet acte complètement con, il aurait pu se barrer avec ses potes et on aurait pu continuer à poser des questions au patron du bar qui se serait retrouvé bien seul. Il y a une petite seconde de panique et de protestations étouffées quand les armes se retournent contre leurs propriétaire et que le gérant est menacé d’un couteau. Je ne sais pas encore comment va tourner toute cette histoire, mais quand Fynn se retrouve derrière moi et aussi proche… Franchement, je me tape de tout le reste. Il n’y a que lui qui compte.

Cependant, il se montre encore raisonnable. Tout le monde se barre… Tout le monde sauf l’homme devant moi qui n’en a pas eu l’autorisation et qui commence vraiment à paniquer. Fynn demande ce qu’on doit faire de lui et je passe ma tête par-dessus l’épaule du gars entre nous deux. « Tu aurais pu nous laisser le gérant aussi, non ? » Il n’y a aucun reproche dans le timbre de ma voix, je suis bien incapable de le faire avec Fynn, sauf quand ce n’est pas vraiment pensé. « Vous devriez me laisser partir, on oublie tout ça. » Roh mais quel relou celui-là, à ne penser qu’à sa survie alors que je suis en train de parler. Je l’ignore et garde mon regard sur mon jumeau. « Peut-être qu’il aurait su où se trouve le Rice qui était présent. Ou alors cette sorcière. Tu ne trouves pas ça bizarre cette histoire de propriété Rice, toi ? » Fynn est clairement à elle, dans ce cas présent on peut parler de propriété Rice, mais ils sont jumeaux. De ce qu’elle sait ce sont les seuls à l’être et puis, franchement, elle ne voit pas ce qu’une sorcière vient foutre dans l’histoire.

« Je sais des choses ! » Alors que j’allais continuer tranquillement ma conversation avec Fynn, voilà que mon regard se porte sur ce type. J’essaie de savoir s’il dit ça par désespoir de cause ou s’il a vraiment des informations. Dans le doute, le lève le fusil pour venir lui foutre un gros coup dans la nuque et reste impassible quand il s’écroule à nos pieds. « Il ne va pas être drôle s’il parle sans même qu’on le touche. » J’attrape un de ses pieds, après avoir posé le fusil sur la table. « Hey ! tu viens m’aider. Il pèse le poids d’un tyrannosaure c’gars ! [/color] » Et on le traine jusqu’à la fameuse poutre où l’autre s’est pris pour un taureau. Je laisse Fynn redresser le gars pendant que je passe derrière le comptoir et fouille dans tous les recoins. « Bingo ! » Je me redresse fièrement, agitant une longue corde qui pend au bout de ma main. Quelques instants plus tard, le type se retrouve ligoté à la poutre et c’est un saut d’eau que je lui balance à la tronche pour qu’il se réveille.

« Ok. A nous alors. » Tranquillement, je viens me mettre en tailleurs devant lui avant de désigner Fynn de l’index. « Dans tous les cas ça va mal se finir pour toi. Autant être clair. Il t’en veut vraiment. Bon en même temps faut vraiment être con pour venir me menacer devant lui. » Je soupire en secouant la tête d’un air réprobateur. Je n’empêcherai pas Fynn de se venger, autant que ce soit clair dès le départ. « Vous êtes que des gamins, vous n’allez rien faire. Menacer et agir, c’est différent. » D’accord, je vois. Je bouge de ma position pour m’approcher encore plus du type et venir attraper une de ses mains. Rapidement, c’est un de ses ongles que je viens faire sauter. Le gars beugle tellement qu’il m’en exploserait le tympan. « C’est pas en hurlant comme ça que tu vas dire ce que tu sais. On risque de perdre patience. » Ploc ! Et une deuxième ongle en moins, juste histoire de dire que je perds déjà patience alors imaginez Fynn.


©crack in time
Revenir en haut Aller en bas

Fynn Rice
Fynn Rice
Messages : 10
Membre depuis le : 16/11/2019

Le commencement  Empty
MessageSujet: Re: Le commencement  Le commencement  I_icon_minitimeMar 19 Nov - 1:52



Le commencement


J’aurais pu garder le gérant ici c’est vrai, j’aurais même dû, mais à cet instant précis il n’y a rien d’autre qui compte que le fait de faire payer à ce moins que rien d’avoir menacé ma jumelle. Il ne survivra pas, autant qu’il n’y ait pas de témoins. Le gérant on pourra toujours lui retomber dessus à un autre moment, c’est ce que je me dis en tous cas, préférant me concentrer sur le type que Faith continue de maintenir en place et qui a la mauvaise idée de l’ouvrir. « Tu n’iras nulle part. » Et c’est le bout de ma lame que j’appuie contre le ventre de ce gros lard, la laissant s’enfoncer un peu dans sa graisse sans le couper pour autant. Pas encore. Faith me pose une question mais je n’ai pas le temps de répondre, le type s’en charge avant moi, beuglant qu’il sait des choses. Tu m’en diras tant. Voilà comment il se retrouve assommé par les soins de Faith, plutôt qu’avec les tripes à l’air. « Je suis sûr qu’il ment. » Mais on ne le saura pas tant qu’on ne l’aura pas fait parler.

Je range ma lame à sa place pour venir aider Faith à le traîner contre la poutre, redressant son corps de gros balourd le temps que ma jumelle le ligote comme il se doit. Puis j’attends, laisse Faith le réveiller avec un saut d’eau sur la tronche et prendre les devants. Je reste accroupi à côté, ma lame revenue entre mes mains, je fixe cet homme avec des envies de meurtre qu’il remarque bien, ça ne l’empêche pas de nous provoquer pour autant. La mâchoire serrée, je prends sur moi pour ne pas découper la langue de cet enfoiré, il ne risque pas de parler si je fais ça et en même temps sa stupide voix m’insupporte. Dépêche-toi Faith, je veux le faire hurler moi aussi. « Arrêtez ! Arrêtez ! J’ai compris, je vais tout vous dire ! » Faith arrête de lui arracher les ongles et c’est un mouvement de sursaut qu’il a lorsque ma lame se plante sur la poutre, à moins d’un centimètre de son visage. Le lancer a été suffisamment calculé pour causer une éraflure sur sa joue. « Si tu nous mens ce sera un sort pire que la mort qui t’attendra. » En réalité je n’ai pas l’intention de le tuer rapidement même s’il parle, mais ça il n’a pas besoin de le savoir.

Le type avale sa salive goulument, ce qui provoque un long soupire agacé chez moi. Mieux vaut qu’il parle vite avant que je ne perde réellement patience. « On… On a voulu retrouver le type qui a provoqué tous ces dégâts pour lui faire payer la note. C’est comme ça que ça fonctionne ici, sauf que le vampire est parti sans régler son dû. » Toujours accroupis à côté de lui, c’est une nouvelle lame que je sors de ma veste et commence à faire tourner entre mes doigts. Est-ce suffisant pour lui faire comprendre d’aller plus rapidement à l’essentiel ? Je crois bien que oui. « On avait que son nom : Rice. Mais apparemment c’est un nom réputé du côté des vampires alors personne n’a voulu balancer d’adresse à des humains. » Je ne peux pas m’empêcher de ressentir un petit sentiment de fierté à l’entente de ces mots. C’est con, je ne connais pas cette famille et peut-être que je ne les aimerais même pas, mais savoir que les Rice sont réputés dans le monde des surnaturels fait quand même plaisir à entendre. « Donc concrètement tu n’as rien. »  Il a fait ses recherches, il est reparti bredouilles, finalement qu’a-t-il comme réponses à nous apporter ?

C’est le manche de ma lame que je rattrape entre mes doigts, prêt à le planter dans le ventre. « J’ai quand même une adresse ! » Je m’arrête à un centimètre de son estomac. « J’ai l’adresse d’un club. » C’est sur Faith que je relève mon regard, l’air de lui demander si elle le croit ou si je peux le planter comme ça me démange depuis tout à l’heure, sauf que la réponse m’est apportée autrement. C’est toute la pièce qui se met à trembler tout à coup, deuxième tremblement de la journée, ça risque de paraître louche aux autorités. Les meubles volent autour de nous et j’en esquive même un de justesse. « Arrêtez ! Je vais vous donner l’adresse je vous le promets ! » Sauf que ce n’est pas nous qui faisons ça. « Visiblement les esprits veulent t’en empêcher. » Et ces esprits commencent sérieusement à m’agacer, toujours à vouloir retarder nos recherches, à nous empêcher d’atteindre cette famille qu’on recherche.

« Faith attention ! » C’est sur elle que je me lance, lui permettant d’esquiver de justesse une bouteille d’alcool qui s’apprêtait à la frapper en pleine nuque. Nos corps s’écroulent au sol, le mien protégeant le sien de toute attaque supplémentaire, mais ce n’est pas réellement nous qui sommes visé en réalité. Cette attaque contre Faith, c’était juste un moyen de détourner l’attention. D’un coup la pièce cesse de trembler et tout ce qui volait autour de nous retombe lourdement sur le sol. « Non ! » C’est vers l’humain que je me précipite, voyant du sang couler de sa bouche, une poutre en bois enfoncée dans son torse. Le type tousse et crache du sang, pas encore mort. « Donne-moi l’adresse. » Il sait qu’il va mourir, alors il se contente de me regarder en souriant avant de lâcher son dernier souffle. Plusieurs secondes s’écoulent sans que je ne bouge et ne dise rien, fixant avec rancœur le sourire qu’il y a sur ce visage… Puis toutes les vitres du bar éclatent en mille morceaux lorsque je lâche un grognement de rage.

« Ces esprits vont me le payer. » Pour avoir voulu s’en prendre à Faith, pour m’avoir empêché de tuer cet homme moi-même, pour nous avoir empêché d’obtenir des réponses. C’est la poutre que j’arrache de son torse, plongeant ma main dans sa blessure pour pouvoir récupérer de son sang et commencer à tracer des signes au sol. « On va le ramener et on va le faire parler. » Je me moque bien de devoir offrir de mon sang pour ça, je me moque bien que ça nous épuise, je n’en ai pas fini avec cet homme, pas fini avec ces esprits et je compte bien obtenir des réponses. Même des esprits peuvent être menacés, même des esprits peuvent souffrir et si je dois rompre l’équilibre entre le monde des morts et des vivants pour avoir ce que je veux, je le ferais. Aujourd’hui je ne suis définitivement pas le plus raisonnable de nous deux.

Revenir en haut Aller en bas

❝ Contenu sponsorisé ❞

Le commencement  Empty
MessageSujet: Re: Le commencement  Le commencement  I_icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
Le commencement
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Moon Curse :: Bienvenue à Londres :: Le Nord de la Tamise-
Sauter vers: