Milla avait jonglé comme elle le pouvait. Elle avait dû trouver un compromis entre une envie d’avoir des réponses rapides concernant le père d’Ashlynn et la compréhension face à tous les évènements dont Ethan allait faire face. La psy n’est pas assez familière avec le monde du surnaturel alors quand elle avait vaguement entendu qu’une guerre se préparait, elle croyait naïvement que le terme employé était un peu trop fort et se voulait alarmiste pour la forme. Elle avait vraiment pris sur elle de ne pas « harceler » Ethan pour avoir des informations, le vampire avait l’air très occupé et il y avait le départ d’Hannah à prendre en compte. Dès que ça touche à la sorcière, c’est toujours compliqué de savoir comment Ethan risque de réagir.
Puis la guerre. Le terme n’était pas injustement employé et elle était bien contente d’avoir eu la brillante idée d’envoyer Bastien faire un petit séjour en Italie chez ses grands-parents. Ça n’avait rien à voir avec les guerres qu’on peut apprendre en cours, celles qui s’étalent sur des années et qui touchent plusieurs pays en même temps. Cette guerre avait été brève, ciblée dans un coin de Londres mais les répercussions avaient été nombreuses. Finalement, c’est un peu comme si une nouvelle ère se mettait doucement en place dans la capitale anglaise et ça n’annonçait rien de bon.
Milla avait fini par avoir les informations sur le père d’Ashlynn quand les choses s’étaient un peu tassées. Elle avait aussi essayé de trouver des explications aux visites qu’Ethan avait d’Hannah alors que cette dernière n’était plus à Londres. D’une manière ou d’une autre, ces deux-là n’étaient pas faits pour être ensemble, mais encore moins fait pour être séparé. Difficile de donner des conseils dans une situation aussi compliqué, Ethan reste le seul à pouvoir faire ses choix concernant la sorcière. Milla, de son côté, elle pouvait seulement espérer ne pas le voir éteindre à nouveau ses sentiments surtout dans une ville que l’armée – ou peu importe le nom de ces hommes – avait décidé d’investir et de garder à l’œil.
Bien sûr, il y avait aussi Bastian… Ou plutôt, il n’y avait pas Bastian. Honnêtement, elle n’avait pas cherché à le contacter, ni à lui répondre s’il avait cherché à la joindre. On pourrait croire que c’est l’attitude que l’on a quand on déteste quelqu’un ou quand on n’a passé une très mauvaise soirée en sa compagnie. La vérité c’est que, dans le cas de Milla, c’est tout le contraire. La dernière et seule soirée passée en tête à tête lui avait permis de comprendre qu’elle lui faisait étrangement confiance et qu’elle appréciait sûrement un peu trop sa compagnie. Ça n’aurait pas dû être un problème mais, comme rien n’est simple, il avait fallu que Bastian s’appelle Rice et que ce soit une sorte de guerre ouverte avec le reste de la fratrie. En tout cas avec Ethan et Hayden. Il y a déjà tellement de choses qui échappent à la psy qu’elle n’a pas eu envie de se retrouver dans une position délicate. Le plus simple était encore d’éviter Bastian. Éviter les tentations c’est toujours plus prudent surtout dans un conflit qui implique des Rice.
Essayant de ne pas s’attirer plus de problèmes dans une vie qui ne retrouvera jamais un semblant de normalité, Milla avait été revoir Vassily pour lui demander un service. Il avait été capable de lui fournir un faux passeport, elle lui en avait demandé un nouveau pour le père de l’Irlandaise. Liam ne lui avait rien demandé de telle, Milla prenait surtout les devants pour avoir des choses concrètes à apporter à ce fils. Ça avait pris quelques jours avant que Vassily ne la contacte à nouveau pour lui donner une adresse où se rendre afin de récupérer les faux papiers…
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Le faux passeport au fond de son sac, Milla se félicite que tout ce soit passé aussi simplement. Aucune encombre, pas de problème. Elle avait simplement récupéré les faux papiers en échange d’argent et, maintenant, c’est tranquillement qu’elle marche jusqu’à son appartement. Enfin, elle évite quand même les artères principales et essaie de se faire discrète, surtout depuis que le gouvernement a instauré un couvre-feu. Soi-disant pour la protection des gens et surtout pour luter contre les surnaturels. Maintenant, les gens se trouvant dehors après le couvre-feu sont automatiquement soupçonné d’être des vampires ou, en tout cas, d’être de mèche avec eux. Si elle avait pu, elle aurait volontiers évité de sortir dans des horaires interdits mais elle n’avait pas eu le choix. De toute façon, il est question d’aider son fils alors il n’y a pas de risques qu’elle refuserait de prendre pour cela.
Il faut croire que rien ne peut se passer normalement…
C’est au détour d’une ruelle que Milla se retrouve nez-à-nez avec trois hommes semblant être des militaires. Ils en ont l’équipement, l’attitude et la carrure. Sur le coup, surprise, c’est un sursaut qu’elle a et un mouvement de recul. « Vous connaissez les règles ? » Elle hoche la tête en se disant que ça n’a aucun intérêt de mentir, en plus de ne pas être très douée pour cela. « Je suis désolée, j’ai été prise par de la paperasse. » Ce qui en soit est assez vrai. Milla se détourne légèrement pour pointer une direction de l’index. « Je travaille à quelques rues d’ici, dans un cabinet. » Précision vraie aussi mais qui est donnée uniquement pour qu’ils puissent penser que la paperasse dont elle parle est liée à son travail.
Le problème des organisations militaires c’est que les hommes qui la compose, surtout en bas de l’échelle, sont là pour suivre des ordres et pas pour prendre des décisions. « Les règles sont les règles et vous allez devoir nous suivre. » C’est là que ça commence à sérieusement se compliquer, Milla se retrouve à faire un pas en arrière en secouant la tête. « Ce n’est vraiment pas nécessaire, je n’ai pas fait attention à l’heure. C’est tout. » Elle ne sait pas vraiment si avec les nouvelles règles Ethan a laissé sa surveillance sur elle mais Milla préfère partir du principe que c’est encore le cas. Se faire embarquer semble être une très mauvaise idée qui risque de mal se finir pour ces hommes. « Vous avez quelque chose à vous reprocher ? » Pourquoi est-ce qu’il faut que sa réticence soit interprétée comme un acte suspect ? « Je vous dirais bien quelque chose mais je ne sais pas comment le formuler sans que vous le preniez pour une menace. » Celui qui semble diriger le petit groupe s’avance vers elle et c’est à ce moment-là que le militaire le plus en retrait disparait soudainement. « Putain c’est quoi ce bordel ?! »
A ce stade, Milla croit qu’il s’agit des oisillons d’Ethan et c’est peut-être le cas, elle n’a rien eu le temps de voir. Dans les secondes qui suivent, le corps du militaire est balancé sans vie aux pieds des deux autres. Le chef de groupe ne cherche pas à comprendre plus longtemps, pour lui, il est clair que Milla est un danger potentiel mais aussi un bouclier dont il est bon de se servir. C’est derrière elle qu’il se glisse rapidement avant de coller un couteau contre son cou. Elle lui dirait bien que ce n’est pas une bonne idée mais ça risquerait surtout de le rendre encore plus nerveux. « Qui que vous soyez, je vous conseille de vous montrer avant que je ne la tue. » Définitivement pas très malin ce militaire. Il est aussi assez inexpérimenté à en juger par ses tremblements qui entaillent légèrement la peau de Milla.
J’avais bien une idée de deuxième rendez-vous en tête, peut-être pas aussi farfelue que la première mais je me suis dit que ça pourrait tout de même lui plaire. Il était temps de se revoir, non ? Puis la nouvelle est tombée, la rumeur est remontée jusqu’à moi, John Monroe a été aperçu à Moscou. Autant dire qu’il ne m’aura fallu longtemps avant de prendre un billet d’avion, j’en ai même pris deux en fait, quitte à partir quelques jours autant en profiter pour voyager avec ma sœur, non ? Je ne lui parle pas de la présence du fratre sur place, j’évoque seulement cette idée de prendre des vacances, juste tous les deux. Bien évidemment Abigaël refuse, elle s’inquiète depuis que la guerre a eu lieu, elle s’inquiétait même avant que la guerre ne commence. Elle veut être présente pour ces frères qui ont bien trop de menaces sur le dos en étant dirigeant ou co-dirigeant d’un clan. Elle veut être présente pour Ethan qui semble avoir complètement déraillé depuis la fin de la guerre. Grande surprise, ce sont encore eux qu’elle choisit. C’est donc seul que je prends ce vol avec une furieuse envie de faire couler du sang et obtenir ma vengeance tant attendue.
La traque contre John aura duré plus de temps que prévu, j’ai prolongé le voyage sans prévenir qui que ce soit, de toute façon qui est-ce que ça intéresse vraiment ? John Monroe n’est pas un adversaire commun et il m’en faut beaucoup pour l’admettre, mais cet homme est réellement capable de m’offrir des combats digne de ce nom, seulement voilà je suis rusé moi aussi et je ne compte pas lui offrir l’occasion de m’arracher la vie. Que le meilleur gagne comme on dit. Il a été difficile de nous départager, il y aura eu plusieurs combats, plusieurs tentatives de fuite pour échapper de peu à la mort. Tant de suspens dans ces affrontements, tant d’amusement. Ce qu’il y a de plus intéressant dans ces combats, c’est qu’aucun de nous n’a peur de la mort, sauf qu’aucun de nous ne veut laisser l’autre survivre pour autant.
Le combat final aura été… Epique. Grandiose. Merveilleux. Digne de ce nom. J’ai finalement obtenu vengeance pour mon Créateur en échappant de très peu à la mort. John Monroe aura été l’adversaire le plus intéressant que j’ai eu à affronter jusqu’à aujourd’hui, mais je le lui ai dit, on ne tue pas Bastian Rice facilement. J’attends que mes blessures se soignent avant de rentrer au bercail, sauf qu’il y a quelque chose qui cloche, elles n’ont pas disparues, les voix, elles sont toujours là et pourtant mon corps a guéri et je me sens en pleine forme. Qu’est-ce qui a changé ? Impossible de donner une explication pour l’instant, je me dis qu’elles finiront bien par partir à nouveau… Elles ne peuvent pas rester indéfiniment, ce n’est pas logique, ce n’est pas possible.
***
Trois jours que je suis rentré et elles sont toujours là, bien présentes, trop présentes. Trois jours depuis mon retour à Londres et je ne l’ai toujours pas annoncé à Abigaël ni à qui que ce soit d’autre. Si elles ne finissent pas par disparaître je devrais quitter Londres à nouveau, il est hors de question que ma famille soit au courant ni personne d’autre d’ailleurs, une exception c’est déjà bien assez. De toute façon ça ne les arrangerait pas que ce secret se sache.
Tourne tourne la ficelle, Qui autour du cou se resserre, C’est ta vie qui dépend d’elle, Ô vile corde qui vole ton air,
C’est la petite Abigaël qui chantonne ce poème en tournant à sautillon autour de ma victime et moi. C’est avec un lacet que j’étrangle l’homme qui a cru trouvé bon de m’arrêter en pleine rue. Il paraît qu’un couvre-feu aurait été instauré, qu’ils sont amusants ces humains à penser bêtement que les vampires resteront cloitrer chez eux même la nuit. A moins que leur but ne soit de nous faire fuir de Londres ? Hors de question, je suis né dans cette ville, j’ai combattu pour cette ville, je ne me laisserais pas chasser de cette ville.
Serre serre la ficelle, Et noies-toi dans tes tourments, Tu aimerais avoir des ailes, Mais c’est de la mort dont tu dépends,
Le corps de l’homme se calme et cesse peu à peu de gigoter, jusqu’à ce que ses poumons n’en puissent plus et que la vie de ce soldat s’envole. Il n’est qu’une victime de plus ce soir qui ira rejoindre les deux autres corps de ses alliés, tous militaires.
Lâche lâche la ficelle, Qui a accompli sa tâche, C’est un acte criminel, Mais la ficelle vaut mieux qu’une hache.
C’est à côté du corps sans vie que je laisse retomber le lacet, retournant vaguer à mes occupations. Qu’étais-je venu faire déjà ? Stupide. Ah oui, je suis venu trouver une solution pour le chasser car de toutes les voix c’est bien la sienne la pire. Mon rendez-vous m’attend de l’autre côté de cette ruelle, sauf qu’il y a soudain une odeur qui remonte jusqu’à mes narines. Son odeur. Alors c’est vers la direction opposé que je me dirige, curieux de savoir ce qu’elle peut bien faire dehors à une heure pareille. Stupide et faible. Roh ferme-la toi, on sait tous les deux que celui que tu traites de faiblard t’a envoyé dans la tombe. Je commence à m’approcher du bruit quand plusieurs voix commencent à s’élever et que le calme laisse place à la panique. Tiens tiens, mais qu’avons-nous là ? Encore d’autres militaires à assassiner, sauf que je ne suis pas le seul de la partie.
C’est Milla qui est attrapée par le militaire restant et qui se sert d’elle pour faire office de bouclier. Un sourire mauvais s’affiche sur mon visage avant que je ne décide d’intervenir, devançant l’autre vampire présent, quel qu’il soit. « Je suis là. » C’est devant eux que j’apparais, sourire aux lèvres, les mains dans les poches, l’air décontracté alors que le militaire semble paniquer un peu plus. « Maintenant dis-moi, qu’as-tu l’intention de faire pour remédier à ce problème ? » Il hésite le pauvre petit humain et ses mains tremblent, suffisamment pour parvenir à faire une coupure au cou de Milla, laissant un petit filet de sang s’écouler et éveiller mon appétit… Mais tu as plus de retenue que ça, Bastian Rice. « Vous… vous allez devoir me suivre tous les deux. » Je me contente d’hausser les épaules, toujours aussi tranquillement. « Oh, vraiment ? » Et c’est là que l’autre vampire décide d’intervenir, probablement parce que je prends un peu trop mon temps à son goût.
Les choses se déroulent probablement bien trop rapidement pour que Milla ait réellement le temps de suivre, mais d’une seconde à l’autre plus personne ne l’attrape ni ne la menace avec un couteau. D’une seconde à l’autre c’est le hurlement du militaire qui résonne dans la ruelle avant d’être étouffé. Pas de traces du cadavre, probablement un ordre d’Ethan pour ne pas effrayer davantage Milla. J’attends encore un peu et l’Oisillon finit par se planter devant moi. « Au moins les Oisillons de mon frère savent tenir tête à des humains… » J’ai tout juste terminé de prononcer cette phrase que je me trouve juste devant le vampire, ma main enfoncée dans sa cage thoracique venant attraper son cœur. « Mais il devra trouver plus efficace pour tenir tête à des vampires. » Je n’arrache pas le cœur du vampire, je l’écrase de ma main à l’intérieur, laissant retomber son corps à mes pieds uniquement après l’avoir entendu relâcher son dernier souffle.
Il te reste encore une personne à tuer Bastian. Milla ? Pourquoi ça ? On s’entend plutôt bien à présent. D’ailleurs c’est sur elle que mon regard se porte après avoir essuyé ma main sur les vêtements du vampire. Un coup d’œil de haut en bas me permet de vérifier son état, à part une coupure au cou elle a l’air d’aller bien. « C’est vraiment devenu une habitude de vous trouver mêlée à des situations délicates. » Sauf que la princesse n’a été sauvée par le prince charmant. Ce n’est pas très sympa de dire ça, je peux être charmant pourtant. C’est vers Milla que je m’approche. « Vous savez, des comme ça il y en a pleins les rues, peut-être qu’il vaudrait mieux que je vous dépose quelque part. »
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❝ Milla Verdi Castelli ❞
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Sujet: Re: couvre feu Mer 9 Oct - 16:42
Couvre-feu
Il ne reste plus qu’un militaire qui la tient, tremblant, sûrement dépassé par les évènements. C’est souvent le problème quand on veut tenir une ville, on prend dans toutes les réserves de personnels et on se retrouve souvent avec des gens inexpérimentés qui ne savent plus vraiment quoi faire quand ça dégénère. Quelque part, Milla a de la peine pour ce militaire qui se raccroche à son protocole à défaut de réussir à réfléchir convenablement. C’est sur cette faille qu’elle compte jouer mais, avant même qu’elle ne commence à parler, c’est Bastian qui apparait devant eux. Tranquille, les mains dans les poches, le ton posé. Milla doit bien cligner des yeux une ou deux fois pour être certaine qu’il s’agit bien de lui. La surprise se lit forcément sur son visage parce qu’elle imaginait voir apparaitre un oisillon d’Ethan, quelqu’un qu’elle n’aurait probablement jamais vu jusqu’à ce soir. Mais non, c’est Bastian. Est-ce que lui aussi la surveille ? La question se pose forcément.
Il y a beaucoup de questions qui lui traversent l’esprit et une demande à formuler à demi-mot, celle de ne pas tuer ce militaire. Elle doute qu’il reprenne son boulot, il finira sûrement assez traumatisé pour ne pas vouloir repartir sur le terrain. Aucun son n’a le loisir de quitter sa gorge, elle entend bien du mouvement mais tout se passe bien trop vite pour que sa vue et son cerveau puissent comprendre ce qui est en train d’arriver. Milla est relâchée alors que Bastian n’a pas bougé et c’est un regard d’incompréhension qu’elle lui lance avant de regarder autour d’elle : aucun corps. Le picotement à son cou lui rappelle pourtant que tout cela a bien été réel. Le temps qu’elle arrive à faire le point sur la situation c’est un autre vampire, vite qualifié d’Oisillon, qui se pointe. Ok. Là, ça craint. C’est donc bien la surveillance d’Ethan qui l’a aidé alors, comment est arrivé Bastian dans toute cette histoire ?
« BASTIAN ! » Elle réagit bien trop tard pour lui dire de ne pas tuer l’autre vampire, le corps s’effondre déjà sur le sol. Est-ce que le fait de travailler pour Ethan est une raison suffisante pour tuer ce vampire ? Pas besoin de poser la question puisque la réponse se retrouve étendue sans vie sur le sol de cette ruelle. Pas besoin non plus qu’elle explique à quel point elle désapprouve, ça doit se voir suffisamment sur son visage. C’est sur elle que Bastian reporte son attention après avoir pris soin de s’essuyer la main sur la veste d’un cadavre. « La situation était pourtant moins délicate que celle-ci. » A choisir, elle aurait préféré un interrogatoire avec les militaires plutôt que devoir expliquer comment un Oisillon est mort en voulant l’aider. S’il y a bien quelque chose que Milla veut éviter c’est de se retrouver mêlé aux problèmes qu’il peut y avoir entre Ethan et Bastian mais, apparemment, c’est impossible.
Il commence à approcher et c’est assez instinctivement qu’elle tend sa main devant elle, tout en faisant quelques pas en arrière. « Attendez ! » Bien sûr que le dernier rendez-vous c’est bien passé et qu’elle l’a même laissé seul avec son fils un instant. On ne peut pas vraiment dire qu’elle ait douté de lui quand ils étaient dans cette grotte mais, dans ces instants, Bastian n’était pas blessé. Là, Milla ne peut pas en être certaine, après tout elle ne sait pas ce qu’il a fait avant. Se balader la nuit ces derniers temps est assez tendu alors il aurait très bien pu faire d’autres rencontres avant de se retrouver devant elle. « Est-ce que vous êtes blessé ? » Faites que ce ne soit pas le cas. ça ne sait encore jamais très bien passé quand il n’est pas au top de sa forme. « Parce que, si c’est le cas… » Son regard tombe sur le cadavre du vampire, autant dire que la seule aide qu’elle aurait pu avoir si ça devait mal tourner est devenue inapte. « … Disons que je ne suis pas certaine de pouvoir gérer. »
C’est assez confus dans l’esprit de la psy – c’est presque ironique de dire ça ! Une partie d’elle est contente de le voir, surtout qu’il a l’air d’aller bien. En tout cas, en meilleure forme que son aîné en ce moment. Et il y a cette autre partie qui aurait voulu qu’il ne tue pas l’oisillons, qui se dit que c’est peut-être parce qu’il n’est pas dans son état naturel. Le cerveau de Milla veut sûrement trouver une excuse un peu près rationnelle au fait que Bastian ait tué ce vampire mais, en même temps, si c’était vraiment parce qu’il entend encore des voix… Alors ce n’est pas une superbe nouvelle pour Milla. La dernière fois, ces voix étaient plutôt favorables à ce qu’elle meurt.
« Vous êtes conscient que si vous ne l’aviez pas tué, je n’aurais pas besoin qu’on me dépose quelque part ? » Parce que maintenant, Milla ne peut pas assurer qu’elle va rentrer chez elle sans encombre, ce ne serait pas crédible.
J’aime entendre cette douce voix féminine crier mon prénom, dommage qu’elle ne le fasse pas avec la bonne tonalité mais on ne peut pas tout avoir non plus. « L’unique. » C’est un sourire amusé que je lui adresse suite à ces mots mais Milla ne semble pas aussi enthousiaste que moi devant la situation actuelle. Il faut vraiment apprendre aux humains à relativiser. « Vraiment ? Je suis surpris que vous continuiez d’accepter cette surveillance depuis tout ce temps. » C’est soit disant pour sa protection mais on sait tous que derrière les bonnes intentions d’Ethan Rice se cache un plus grand désir de contrôle. C’est la vie de Milla qu’il veut contrôler et elle le laisse faire en acceptant la présence quotidienne de ces Oisillons dans sa vie. Personnellement je n’aime pas être surveillé.
Je commence à m’approcher d’elle mais m’arrête lorsqu’elle me crie d’attendre en reculant de quelques pas. Je relève forcément un sourcil devant une telle réaction. Vraiment Milla ? Je croyais qu’on avait passé ce cap tous les deux. Regarde-là, regarde comme elle a reculé, tu seras toujours un monstre aux yeux des autres. Une femme comme elle ne te voudra jamais dans sa vie. Ça tombe bien, je ne cherche pas non plus à avoir une femme dans ma vie alors maintenant ferme-là. C’est là qu’elle finit par me demander si je ne suis pas blessé, probablement par peur que les voix dans ma tête me poussent à la tuer. Si elle savait… Elle n’a pas besoin de savoir. « Je ne suis pas blessé Milla, je suis même prêt à vous faire un strip-tease en pleine rue pour vous prouver que ce n’est pas le cas. » Le sang sur moi ne m’appartient pas mais je ne pense pas qu’elle cherchera à le vérifier, surtout ici.
Elle serait délicieuse pour un cou d’un soir, t’as saisi la blague ? Bon sang ces voix me dépitent. Si je m’efforce à ne pas rouler des yeux, c’est parce que je sais que devant une psychologue je peux vite me trahir, elle a après tout bien trop vite compris ce qu’il se passait lors de notre première rencontre, inutile qu’elle sache que la situation a relativement changé dans ma caboche depuis la dernière fois. C’est l’air tout à fait décontracté que je m’approche sans qu’elle ne recule cette fois, arrivant à sa hauteur alors qu’elle affirme que je n’aurais pas eu besoin de la déposer quelque part si je n’avais pas tué cet Oisillon. « Et je n’aurais pas eu d’excuses pour passer du temps avec vous, ça aurait été dommage. » Aucun problème de prononcer ces mots à voix haute, je ne me cache pas vraiment de la draguer même si tout ceci reste assez bon enfant. « Admettez-le, je vous ai manqué. » Et c’est un sourire taquin que je lui adresse cette fois, rappelant un peu ce fameux rendez-vous durant lequel nous nous sommes tous les deux amusé.
Avec tout ça j’en oublie presque la raison de ma sortie, mais ça n’a plus d’importance, je ne risque pas de me rendre à ce rendez-vous maintenant que je suis avec Milla, il attendra un autre soir. Je croyais que tu voulais te débarrasser de moi, finalement tu dois apprécier ma présence… Ou la sienne. Dans la mille mon pote, surtout la sienne parce que toi tu finiras bien par dégager de ma caboche un jour ou l’autre, c’est une promesse. « Alors miss Verdi, où suis-je censé vous raccompagner ? » Après tout rien ne prouve que c’est à son appartement qu’elle se rendait, peut-être que Milla avait quelque chose à faire avant, il faut dire que depuis que le couvre-feu a été instauré les humains évitent de se balader la nuit à moins d’avoir une bonne raison. « Sachez qu’à mes côtés les couvre-feux n’existent pas alors il suffit de m’indiquer une adresse. » Préférera-t-elle miser sur le goût du risque ou de la prudence ? Peut-être que fréquenter les Rice lui a fait aimer le danger, espérons que ça ne lui ai pas fait aimer les secrets. « A moins que ce ne soit au manoir des Rice que vous vous rendiez et là je me verrais dans l’obligation de changer vos plans, il y a de biens meilleures adresses dans le coin. » Mais peut-être que ce n’est pas un Rice qu’elle veut voir, peut-être que c’est l’un de ses fils ? Après tout il semblerait qu’elle en ait deux à présent, surprise, je suis au courant de ça et de bien plus encore… Mais tout arrive à point à qui sait attendre.
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❝ Milla Verdi Castelli ❞
Humaine
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Sujet: Re: couvre feu Dim 13 Oct - 22:42
Couvre-feu
L’unique. Non mais… Sérieusement ? Si la situation n’était pas un poil stressante Milla se serait sûrement permise de rouler des yeux dans un soupir. Action impossible à faire quand, devant elle, se tient un cadavre et en sachant qu’il y en a trois autres qui ne sont pas à vue – bien que Bastian ne soit pas à l’origine de la mort des militaires. Puis, au-delà de ces morts, la situation devient forcément bordélique parce que c’est un oisillon à Ethan qui est étalé sur le sol. En attendant de savoir comment elle va expliquer cela au vampire, c’est un regard interrogateur qu’elle lance à Bastian quand il s’étonne qu’elle accepte encore la surveillance d’Ethan. Évidemment que c’est le cas, la situation actuelle prouve bien que c’est utile après tout ! Mais franchement, elle n’est pas certaine d’avoir envie de rentrer dans ce débat avec lui, Milla s’inquiète surtout de l’état dans lequel peut se trouver Bastian. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle se retrouve à faire quelques pas en arrière quand il approche.
Il n’est pas blessé et est prêt à le prouver en se déshabillant ici et maintenant si elle le veut. Elle secoue la tête dans un léger sourire, c’est le mieux qu’elle arrive à faire dans une telle situation. « Ça ira, je vous crois. » Voilà c’est ça le changement apporté depuis leur dernière soirée dans la grotte : elle le croit. Milla ne peut pas s’empêcher de s’interroger sur son état parce qu’elle en connait aussi les conséquences mais, elle ne met plus sa parole en doute. C’est peut-être une connerie mais ça, il n’y a que le temps qui finira par lui dire. Et c’est parce qu’elle lui fait confiance que Milla ne recule plus quand il reprend sa marche dans sa direction jusqu’à se trouver face à la psy.
C’est à ce moment que Bastian fait du Bastian, quand il commence à expliquer qu’il fallait bien tuer l’oisillon d’Ethan pour avoir une bonne excuse afin de passer du temps avec Milla. Admettez-le, je vous ai manqué. Le regard de Milla remonte sur Bastian, se détachant afin du cadavre qui reste sans vie sur le sol. « Ce n’est pas drôle. » Milla veut bien comprendre que la vie, les capacités et la psychologie d’un vampire apportent une vision différente vis-à-vis de la mort mais, sérieusement, est-ce qu’ils peuvent comprendre que ce n’est pas si banal que cela pour elle ? Bastian vient juste de tuer un autre vampire sans réelles raisons, hormis celle de faire chier Ethan, et il trouve encore le moyen de sourire. C’est… C’est… Putain, elle n’en sait rien mais c’est difficile pour Milla de pouvoir faire la même chose.
Elle n’a même pas envie de se battre contre lui en affirmant qu’elle peut rentrer toute seule. Milla a quelque chose de réaliste et raisonnable et elle sait très bien qu’elle ne fera pas le poids si elle recroise des militaires. Et oui, elle a bien vu que les couvre-feux n’avaient pas lieu d’exister avec Bastian mais, franchement, elle préfèrerait ne pas avoir à recroiser une patrouille. Surtout si c’est pour les voir les tripes à l’air sur le sol. C’est une adresse qui lui demande, précisant que si c’est au manoir qu’elle doit se rendre alors elle devra changer ses plans. Rien que pour cette raison Milla répondrait bien que c’est là-bas qu’elle veut aller, fort heureusement elle est un peu plus adulte dans sa façon de penser. C’est sa tête qu’elle secoue « Non, je rentrais seulement chez moi. » Ce qu’elle avait à faire était déjà fait, le passeport était dans le fond de son sac. Il ne lui restait plus qu’à retrouver son appartement.
Ce sont ses bras qu’elle serre contre son corps quand son regard tombe à nouveau sur le cadavre et, après un soupir, elle décide qu’il est temps de quitter cet endroit. Il y a des visions dont elle se passerait bien ! Le vampire mort est contourné soigneusement pour prendre la direction de l’immeuble dans lequel elle vit. « Qu’est-ce que vous faites dans le coin ? » Il faut bien qu’elle pose la question parce qu’il se trouve que Bastian était là quand elle s’était fait ennuyer en sortant d’un restaurant avec son fils et… Là, encore, il se trouve être dans les parages quand elle a encore des problèmes. Milla n’est pas spécialement paranoïaque mais il y a de quoi poser la question quand même. « Et je crois que je vais regretter cette question mais… » D’un mouvement de tête, ce sont les vêtements de Bastian plein de sang qu’elle désigne. « Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » C’est quand même assez fou de toujours le croiser avec du sang sur lui, sauf pour la soirée dans la grotte. Ce qui est encore plus fou c’est que ça devrait être une raison suffisante pour lui demander de rester le plus loin possible d’elle mais, ça, quelque part Milla n’en a pas envie.
D’ailleurs elle devrait peut-être s’excuser de ne pas avoir donné de nouvelles depuis la grotte. Après réflexion, ce n’est pas une bonne idée : Milla n’a pas spécialement envie d’expliquer les raisons qui l’ont poussé à agir de cette manière. « Je vais finir par croire que se retrouver couvert de sang est une nouvelle mode dont je n’ai pas encore entendu parler. » La bonne nouvelle c’est que son appartement n’est vraiment plus très loin et qu’avec de la chance ils n’auront pas le temps de croiser une autre patrouille.
Elle me croit, tout fait compte ça n’aura pas été difficile de la convaincre, dommage je n’aurais rien eu contre le strip-tease. Redescends un peu sur Terre, tu ne l’intéresses pas. Peut-être pas encore, mais ça finira par arriver. Stupide. Ouais je suis au courant, il va sérieusement falloir songer à changer de disque. Milla semble mal à l’aise et peu propice à l’humour, probablement à cause du corps mort juste à côté, et encore elle devrait s’estimer heureuse qu’il n’y en ait qu’un seul. Si on retourne sur mes pas ce sont les corps de trois autres personnes que je pourrais lui présenter, quoi que je suis certain qu’on pourrait aussi trouver assez facilement les cadavres dont l’Oisillon s’est chargé. « Mille excuses, j’oublie parfois que la vue du sang ne plaît pas à tout le monde. » Sauf qu’à défaut de ne pas lui plaire elle devra tout de même apprendre à s’y habituer. Les temps sont différents aujourd’hui, les surnaturels existent aux yeux de tous et le contexte actuel poussera forcément à plus de violence. Ce n’est pas un monde dans lequel un humain peut se sentir en sécurité en se baladant le soir, ni même un surnaturel à présent même s’il y aura toujours des fous comme moi pour s’en contre-ficher.
C’est sur la destination de Milla que je détourne la conversation, puisqu’elle ne semble pas apprécier la vue de ce cadavre autant ne pas trop traîner ici. Elle rentrait chez elle ? Parfait, c’est bien mieux que de devoir l’accompagner au manoir des Rice, à moins que ce ne soit pour détruire les lieux à nouveau. « Mettons-nous en route dans ce cas. » Et je me courbe doucement en l’invitant à avancer, ce qu’elle ne tarde pas à faire, contournant l’Oisillon décédé pour passer devant moi en me demandant ce que je fais dans le coin. Hein Bastian, qu’est-ce que tu fais dans le coin ? Vas-tu lui dire que tu cherches à faire disparaître tes plus fidèles compagnons ? Fidèles ? Tu parles ! « J’avais un rendez-vous qui vient d’être reporté. » Parce que j’ai croisé la route de Milla sur le trajet mais elle n’a pas besoin de savoir que ce rendez-vous est annulé à cause de sa présence.
L’immeuble de Milla n’est pas loin d’ici, je le sais parfaitement et c’est probablement pour cette raison que je ne me presse pas spécialement, rien ne me garantit qu’elle m’invitera à passer davantage de temps en sa compagnie après tout. Crois-moi petit, elle a hâte d’être chez elle pour se débarrasser de toi. Comme toi tu avais hâte de te débarrasser de moi. Je sors de mes pensées lorsque Milla me demande ce qu’il s’est passé en désignant mes vêtements tâchés de sang d’un mouvement de tête. « Oh trois fois rien, je me prépare seulement pour Halloween. » Elle n’a pas envie de savoir que j’ai éliminé trois militaires juste avant de croiser son chemin alors à quoi bon entrer dans les détails ? La curiosité ne mérite pas toujours d’être assouvie. C’est un sourire amusé qui se dessine sur mon visage lorsqu’elle se met à parler d’une nouvelle mode dont elle n’a pas entendu parler. « Disons que c’est plutôt une mode que j’essaie d’installer mais j’ai du mal à trouver bon public dans le coin. » Ceux qui me voient couverts de sang finissent généralement par être tués, du coup ils n’ont pas vraiment le temps de reproduire ce phénomène de mode.
C’est devant son appartement qu’on arrive déjà, si vite. Trop vite. Il est temps de dire bye bye Don Juan. C’est contre le muret que je m’appuie, rien dans mon attitude ne montre que j’ai envie de partir mais je ne chercherais pas non plus à m’incruster chez Milla, ce ne serait pas très gentleman. Comme si tu l’étais. « On dirait qu’on est arrivé. » Sans déconner, ne commence pas à devenir le genre de type qui énonce les évidences, tu les as toujours détestés. « Vous passerez le bonjour au p’tit gars de ma part. » Un enfant que tu aurais dû tuer, après tout ce n’est pas parce que Tony n’aimait plus sa femme qu’il n’aimait pas son fils pour autant. Il marque un point sur ce coup-là, mais j’ai obtenu vengeance en éliminant John Monroe et c’est suffisant. « Et euh… Hum, si vous avez envie qu’on se revoit… » Mais je n’ai pas le temps de poursuivre ma phrase, mon ouïe me permet d’entendre toute une patrouille se diriger au pas de course vers la ruelle où nous nous trouvons.
Deux choix s’offrent à moi, attendre que les soldats nous tombent dessus et les tuer en prétextant la légitime défense ou faire en sorte qu’il n’y ait pas davantage de morts pour ce soir. On n’a jamais assez de sang. Et si on rejouait au jeu de la ficelle ? Tu n’es jamais rassasiée, n’est-ce pas ? Une part de moi a envie de satisfaire la jeune Abigaël qui me fait les yeux doux mais au dernier moment ce sont les clés de Milla que je lui vole des mains pour ouvrir le hall d’entrée et l’entraîner avec moi à l’intérieur. « Ne faites pas de bruit. » Je l’attire dans un coin d’ombre et quelques secondes plus tard c’est toute une troupe de soldats qu’on peut voir passer devant la baie vitrée du hall, probablement en direction de l’endroit où se trouvent les cadavres. C’est lorsque le silence revient que je me rends compte de la proximité de nos deux corps pratiquement collés dans ce coin d’ombre. Mon regard se pose sur elle et je recule d’un pas, la libérant de ma présence. « Essayez de ne plus traîner dehors la nuit, ce serait dommage que ces types vous emmènent. » Et autant dire que si une telle chose devait arriver, je serais probablement là pour causer un beau petit carnage en venant la libérer.
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❝ Milla Verdi Castelli ❞
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Sujet: Re: couvre feu Dim 20 Oct - 5:11
Couvre-feu
Mille excuses, j’oublie parfois que la vue du sang ne plaît pas à tout le monde. Les gens oublient souvent le pouvoir que peut avoir les mots et la compréhension des gens. Milla songe, l’espace d’une très courte seconde, à se servir de cette capacité en répondant à cette phrase. Il serait tellement facile de le vexer en quelques mots, en lui rétorquant qu’Ethan, lui, il n’a pas oublié puisque son oisillon n’a laissé aucun cadavre à vue. Se faire comparer à son frère aurait un impact direct, surtout si c’est pour sous-entendre qu’il fait quelque chose moins bien que son aîné. Si elle songe à le faire c’est uniquement pour faire en sorte qu’il s’éloigne, pour ne pas avoir à être tentée si dans le futur il lui propose une autre sortie. Ça serait tellement facile de lui balancer cette petite précision d’un air anodin pour ne pas prendre le risque de se retrouver dans une situation potentiellement inconfortable. Mais même si c’est sûrement la meilleure chose à faire, c’est un silence qu’elle offre en guise de réponse. Incapable de lui balancer ce genre de phrases parce qu’il ne le mérite pas.
Elle ne répond pas non plus, même pas par un geste, quand il se courbe légèrement pour l’inviter à bouger de là. En d’autres circonstances Milla aurait réagi d’une autre façon, mais là c’est compliqué. Elle veut juste quitter cette ruelle et la vue qu’elle offre sur le cadavre de l’oisillon d’Ethan. J’avais un rendez-vous qui vient d’être reporté. ça sonne un peu comme un changement de plan qui vient tout juste de se décider. C’est le fait de vouloir la raccompagner qui lui fait changer ses plans ? ça semble logique mais Bastian parle uniquement de report alors Milla imagine qu’il ira à son rendez-vous après l’avoir ramené jusqu’à chez elle. Ou peut-être que ça l’arrange de penser de cette manière parce que ça veut dire qu’il partira vite une fois qu’elle aura passé les portes de son immeuble et c’est sûrement mieux ainsi.
Bastian a raison sur un point : tout le monde n’a pas le même rapport à la mort et aux meurtres. Elle était bien plus à l’aise dans la grotte alors que, du côté de Bastian, quelques morts ne changent pas sa façon d’être. Au moins, il fait l’effort de ne pas répondre à sa question en venant parler d’une hypothétique préparation pour Halloween. Elle se contentera de cette réponse, c’est sûrement mieux que de savoir la vérité. Tu m’étonnes qu’il a dû mal à trouver des gens qui veulent suivre sa mode ! Dans d’autres circonstances elle l’aurait sûrement taquinée sur le fait qu’il est improbable que personne ne veuille suivre une mode initiée par l’extraordinaire Bastian Rice. Mais elle essaie un peu trop d’oublier la vue d’un cadavre pour faire preuve d’assez d’ironie.
On dirait qu’on est arrivé. C’est un regard un peu intrigué qu’elle lui lance. Sérieusement, il vient vraiment de balancer ce genre d’évidence ? Des fois, il a ce genre de petits comportements qui ne cadrent pas trop avec sa personnalité et elle ne sait pas encore comment elle doit interpréter cela. Il faut qu’il parle de Bastien pour que Milla s’anime à nouveau en hochant la tête. « Je lui passerai le message demain en le récupérant. » Une précision qu’elle se serait gardée de dire si elle était capable de réfléchir de manière un plus correcte. Après tout, il n’a pas besoin de savoir que Bastien n’est pas présent ce soit, n’est-ce pas ? Surtout quand le vampire commence à parler d’une envie de le revoir. Milla n’a même pas le temps de réfléchir à ce qu’elle veut répondre à cela – sa conscience se battant déjà avec ses envies – que Bastian vient lui prendre ses clés.
« Qu’est-ce que… » Elle ne prend pas la peine de finir son interrogation dans la mesure où il lui demande de se taire. Chose qu’elle fait sans la moindre hésitation parce qu’il a sûrement une bonne raison de lui demander de le faire et, surtout, parce qu’il y a quelque chose de perturbant dans cette situation. Se retrouver bloquée entre un mur et le corps de Bastian aurait pu avoir quelque chose d’inquiétant, pourtant c’est loin d’être le cas. Milla s’efforce de regarder un point fixe qui ne soit pas situé sur le vampire pour s’empêcher de songer à cette proximité. Il faut attendre que des militaires passent en courant dans la rue pour qu’elle comprenne tout le but de cette manœuvre.
Le « Merci » qu’elle souffle doucement se fait entendre avant même qu’il ne recule d’un pas pour la libérer. Au moins ça laisse peu de doute sur le nature de ce remerciement : elle ne l’a pas dit parce qu’elle se retrouve libre de ses mouvements mais parce qu’il a préféré se cacher des militaires plutôt que de les affronter et sortir vainqueur avec des cadavres en plus à son actif. « Oui je vais éviter à l’avenir. » En réalité, Milla savait déjà que c’était une mauvaise idée de sortir après le couvre-feu mais elle n’avait pas eu le choix, c’était important. Dans le cas contraire, elle n’aurait pas pris de risques inutilement. « Mais je devais vraiment récupérer quelque chose. » Et là, est-ce qu’elle est vraiment en train de se justifier ? Ok, il est sûrement préférable qu’elle rentre chez elle. « Bref, maintenant je devrais pouvoir rentrée sans encombre alors, avec un peu de chance, vous pourrez toujours vous rendre à votre rendez-vous. Ça ne doit pas vous faire beaucoup de retard. » Le détour n’a pas été si long que cela après tout. « Alors euh… » Elle désigne la porte de l’ascenseur, comme pour se convaincre elle-même d’y aller. « Bonne soirée. »
C’est un léger signe de main qu’elle fait pour le saluer avant de se pointer devant cet ascenseur. C’est aussi devant lui qu’elle s’arrête et ferme les yeux un instant regrettant déjà la décision que vient de prendre son cerveau. « Bastian ? » Elle se retourne rapidement vers lui, espérant sans se l’avouer qu’il n’est pas déjà parti avec sa super-vitesse de vampire trop cool, comme aime le dire Bastien. Elle s’étonne même de ce soulagement ressenti en le voyant toujours présent. Est-ce qu’elle peut mettre ça sur le compte d’une peur de se retrouver seule après ce qui vient de se passer ? Est-ce que ça semble assez crédible pour son propre cerveau ? « Votre rendez-vous, il peut être reporté à un autre jour ? Parce que, si vous voulez, je dois pouvoir vous offrir quelque chose à boire… » Le ton est un peu incertain parce qu’elle ne sait pas si c’est un argument valable.
Demain ? Bastien n’est donc pas présent ce soir, ce qui explique probablement pourquoi elle traîne dehors à une heure pareille de la nuit, quoi qu’elle aurait pu avoir une baby-sitter qui attendrait son retour mais il y aurait eu le risque de se faire balancer aux flics si ce n’est pas une personne de confiance et Milla ne semble pas avoir beaucoup de proches en ville. Alors oui, tout compte fait c’est plutôt logique que Bastien ne l’attende pas sagement dans son lit, Milla ne l’aurait jamais laissé tout seul à l’appartement. « Je vous fais confiance. » Cette phrase est ponctuée d’un petit clin d’œil, rappelant le dernier rendez-vous que nous avons passé ensemble et durant lequel j’ai demandé à Milla de me faire confiance, ce qu’elle a fait sans franchement hésiter. J’imagine que je peux bien lui faire confiance à ce sujet en retour.
C’est une proposition pour un second rendez-vous que je m’apprête à lui faire avant de sentir l’approche de nouvelles présences qui ne nous voudront clairement pas du bien. Si l’hésitation se fait dans mon esprit, elle ne dure pas bien longtemps avant que je ne prenne ma décision et plutôt que d’aller affronter ces militaires, c’est Milla que j’entraîne dans le hall d’entrée, la poussant doucement dans un coin d’ombre pour ne pas être vu par la troupe qui passe juste devant l’immeuble. C’est un remerciement que je l’entends souffler avant que je ne m’écarte un peu et je me contente d’hocher doucement la tête en réponse. Je suppose que la vue d’un seul cadavre est suffisante pour ce soir, à quoi bon en ajouter davantage ? Le monstre essaie de se comporter en prince charmant, comme c’est amusant ! C’est bien plus amusant d’avoir plusieurs facettes, non ? Au moins on n’a pas le temps de s’ennuyer.
Je conseille à Milla d’éviter les balades nocturnes durant le couvre-feu et elle semble approuver l’idée, c’est juste que ce soir elle avait quelque chose d’important à récupérer et finalement rien ne garantit qu’elle n’aura pas autre chose d’important à récupérer un autre soir. Si je me demande forcément ce qui peut être assez important pour prendre de tels risques, je n’ai de toute façon pas l’occasion de lui poser la question, Milla me libère de sa présence et m’invite poliment à me rendre à mon rendez-vous. Ce qu’elle ignore, c’est que mon rendez-vous n’est pas du genre à attendre, encore moins durant un couvre-feu imposé. Loupé pour ce soir, t’aurais peut-être eu plus de chances si tu n’avais joué les assassins devant elle. Que veux-tu, on ne peut pas toujours faire les choses bien. Je me contente donc d’acquiescer à ses paroles, ce serait mal venu de lui dire de rester là plus longtemps, encore plus de demander à entrer chez elle. « Bonne soirée Milla. »
Bon sang ce que tu peux être niais ! Tu attends quoi pour la tuer ? Ne commence pas, je ne peux pas tuer tout le monde juste parce que tu le demandes, même si c’est toi. Tu n’es pas drôle Bastian. Oui je le sais, maintenant laisse-moi profiter de la vue en silence pour les quelques secondes qu’il me reste. C’est sur Milla que mon regard reste fixé alors que je l’observe avancer vers la porte de l’ascenseur. Quoi ? C’est juste pour m’assurer qu’elle ne ressorte pas. Ouais ouais on y croit. Il y a mon sourcil qui se relève lorsque je l’entends prononcer mon prénom avant de se retourner vers moi. Un court silence s’installe avant d’être rompu par cette question et c’est idiot mais je ne peux pas empêcher ce petit sourire de se dessiner sur mes lèvres devant cette invitation. « Je crois que ça devrait pouvoir s’arranger. »
Et voilà comment on se retrouve tous les deux dans cet ascenseur, à monter les étages jusqu’à son appartement pour y rester le temps d’un verre, ou peut-être plus longtemps. Autant dire que si ça ne faisait pas partie de mon programme initial, je suis assez ravi de la tournure des choses. La seule chose disons moins agréable de la soirée, c’est cette petite traînée d’odeur de chien mouillé dans son appartement. « Vous accueillez souvent des loups chez vous ? Ou c’est seulement votre fils qui vous rend visite. » Et quand je parle de son fils, ce n’est pas de Bastien que je veux parler. Il y a le regard de Milla qui se fronce, comme si elle ne comprenait pas la blague ou quelque chose comme ça, sauf que ce n’est pas une blague. Alors quoi depuis tout ce temps Ethan ne l’a même pas informé ? Et bien ça c’est un point facile à marquer dans l’équipe de Bastian. « Vous n’étiez pas au courant, c’est ça ? Je trouverais toujours les méthodes d’Ethan relativement fascinante. » Il est doué pour avoir des secrets qui pourraient jouer conter son camp, à lui d’en assumer les conséquences à présent.
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❝ Milla Verdi Castelli ❞
Humaine
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Sujet: Re: couvre feu Dim 20 Oct - 23:26
Couvre-feu
Personne n’irait consulter une psy qui n’est pas bien dans sa propre tête. Du coup, Milla est quelqu’un d’assez stable émotionnellement qui arrive souvent à être en accord avec ce qu’elle veut et ce qu’elle fait. Sauf que, dans cet ascenseur, ça commence déjà à être le bordel dans sa tête. Elle sait très bien que ce n’était pas une bonne idée de l’inviter et qu’elle devrait se contenter de l’éviter. Bastian ne s’était pas imposé, il lui avait même souhaité une bonne soirée en respectant le choix de Milla. Elle aurait dû laisser les choses-là et ne pas se retourner pour l’interpeller en lui proposant un verre. Mais elle en avait envie et c’est bien là toute la difficulté de la situation. Milla n’est plus en accord avec ce qu’il convient de faire et ce qu’elle veut. Il y a deux parties d’elle qui s’affrontent et elle n’aime pas cela.
C’est perturbant d’être la fois contente et déçue qu’il ait accepté la proposition. Croire que cette situation serait la plus perturbante de la soirée est un mensonge. Ils sont à peine rentrés dans l’appartement de Milla que Bastian lui demande si elle a souvent des loups chez elle… Ou si c’est seulement son fils qui vient ici. Ses sourcils se froncent avant que son cerveau ne fasse le cheminement tout seul. Il y a toujours eu une pièce manquante avec Liam. Sa facilité à monter à la paroi d’un immeuble, sa résistance face à un vampire et toutes ses interrogations pour savoir si Milla avait un problème avec les loups. La réponse, Milla l’avait depuis un bon moment mais son esprit refusait de lui dire. Bastian ne lui apprend rien sur la nature de Liam, il lui permet seulement d’en prendre pleinement conscience.
« Comment… » Comment il sait pour l’existence de Liam ? Comment il sait pour le fait que c’est un loup ? Elle pourrait lui poser un tas de questions commençant par ce simple petit mot, sauf que Bastian poursuit assez rapidement en ajoutant Ethan à la conversation. Comment ça les méthodes d’Ethan ? « Je vais avoir besoin de plus qu’un verre. » C’est étrangement calme qu’elle pose accroche son manteau avant d’aller chercher deux verres dans la cuisine sans dire un seul mot. Milla ne parle pas mais, franchement, son cerveau est au bord de la surchauffe tellement elle se fait de scénarios différents. Assise sur le canapé, laissant le vampire s’installer où bon lui semble, Milla sert deux verres. Et l’un d’eux se retrouve bien vite dans sa main pour le boire rapidement. Il va falloir au moins ça, c’est un minimum parce que quelque chose lui dit qu’elle ne va pas apprécier la suite de cette discussion.
« Comment vous savez pour Liam alors que je n’étais même pas au courant de sa simple existence ? » Ce n’est pas comme si elle avait laissé trainer des indices disant qu’elle a un fils de dix-huit ans. Et c’est particulièrement frustrant d’avoir l’impression que le monde entier est au courant de choses qui la concerne quand, de son côté, elle l’ignore complètement. Bon d’accord, ce n’est pas tout le monde, ce sont des Rice. D’ailleurs, en parlant de ce nom… « Et puis c’est quoi le rapport avec Ethan ? » Elle croit comprendre que l’aîné des deux était déjà au courant pour Liam. D’un autre côté, elle lui en a parlé après qu’un oisillon ait essayé de s’en prendre à Liam qui s’était introduit chez elle. Mais Bastian a eu une façon de dire les choses qui laissent penser qu’Ethan est au courant de bien plus de choses, depuis bien plus longtemps.
Elle veut bien entendre qu’Ethan sait tout sur tout, qu’il est très doué pour avoir des informations. Mais comment il pourrait avoir des informations sur un enfant qu’elle ignorait elle-même ? Il avait pourtant dit ne pas avoir fait de recherche sur elle et, Milla en est certaine, elle n’a jamais évoqué cette première grossesse. Et comment Bastian est au courant lui aussi ? Depuis combien de temps surtout ? Milla secoue légèrement la tête en servant un deuxième verre qu’elle laisse sur la table basse pour le moment.
« Je ne comprends pas. Je ne savais même pas qu’il était en vie. Personne, même de bien renseigné, ne trouve l’existence d’un enfant déclaré mort à la naissance. » Elle oublie que Tony était au courant de la vérité, qu’il aurait pu avoir des papiers pour mettre sur cette piste. Mais même si elle y pensait à cet instant, elle ne comprend toujours pas pourquoi Ethan ne lui en aurait pas parlé. A écouter Liam il avait une vie sympa avant de venir à Londres. Milla ne peut pas regretter sa présence, encore moins d’apprendre qu’il est en vie. Mais c’est son fils et, tout ce qu’elle veut, c’est qu’il soit bien. Son arrivée ici, de toute évidence, n’a pas été une bonne chose.
Il y a certainement des choses qui se disent avec beaucoup plus de tact, surtout lorsqu’il s’agit de telles révélations mais… Bastian Rice et tact n’a jamais rimé ensemble. Je vois le visage de Milla se décomposer et passer par tout un tas d’expressions alors qu’elle semble faire les connexions dans son esprit. Une question est prête à être posée mais elle s’abstient, préfère faire passer l’information avec un verre ou deux. Rien de mieux qu’un peu de whisky pour digérer de telles révélations. Je rejoins Milla au salon et m’installe face à elle, lui laissant le temps nécessaire pour accepter ce qui vient d’être dit. Mon verre en main, je ne l’entame pas tout de suite, continue d’observer Milla qui de son côté ne se fait pas prier pour entamer le sien. Il faut croire que ça l’aide à trouver la force de reprendre la parole.
Comment je sais pour Liam ? La réponse semble pourtant évidente, je n’aurais pas évoqué Ethan s’il n’avait aucun lien avec toute cette affaire. Voilà comment elle finit par poser la question principale : quel est le rapport avec Ethan ? « Vous dites que vous n’étiez même pas au courant de son existence alors à votre avis, comment est-ce que je l’ai su ? » Ce n’est pas moi qui enquête sur le passé, le présent et le futur de toutes les personnes que je côtoie, les seules personnes sur qui j’enquête ont d’ailleurs du souci à se faire car généralement ce sont celles que j’ai pris pour cible. C’est d’une simple gorgée dont je me délecte avant de reprendre. « J’ai un peu fouillé dans les affaires d’Ethan, l’idée initiale était de trouver quelque chose contre lui… Mais je réalise maintenant que je n’ai nul besoin de trouver quoi que ce soit pour le faire tomber, il se débrouille très bien tout seul. » Ce sont les secrets d’Ethan qui ont poussé Abigaël vers la sortie, ce sont encore ses secrets qui pousseront Milla loin de lui et ce seront encore et toujours ses secrets qui pousseront probablement Hannah à s’éloigner définitivement.
Milla se sert un deuxième verre en secourant la tête, elle refuse d’admettre la vérité, n’a pas envie de voir les choses en face. On préfère souvent fermer les yeux devant la réalité lorsqu’il s’agit d’un être proche, on préfère croire que tout va bien pour ces personnes même lorsque tous les signes sont là. « Ethan Rice en est capable. Vous n’étiez pas au courant mais ce n’était pas le cas de votre mari. Parfois il suffit d’une seule information pour que l’effet boule de neige se déclenche. » La neige c’est amusant mais le sang c’est encore mieux, quand est-ce que tu vas te décider à goûter le sien ? Tiens je me demandais presque si les voix n’avaient pas disparues pour de bon, dommage, je commençais à m’habituer à leur silence. « C’est lui qui l’a fait venir à Londres, manque de pot Liam est tombé sur une mauvaise fréquentation. Ethan n’a pas dû assumer sa part de responsabilité dans la transformation forcée du jeune, j’imagine que c’est ce qui l’a poussé à conserver le silence jusqu’à présent. » Mais les vérités finissent toujours par éclater, il est pourtant bien placé pour le savoir.
Tu sais qu’Ethan va vouloir te tuer après ça ? Tant mieux, ça fait un moment que je l’attends. Des rumeurs circulent comme quoi mon frère s’est ramolli, je lui offre l’occasion de me prouver le contraire. C’est mon verre à moitié remplis que je viens déposer sur la table basse, plongeant mon regard dans celui de Milla. « Vous savez, je ne porte peut-être pas les loups dans mon cœur mais rien n’est encore perdu pour votre fils. S’il vous rend visite c’est probablement qu’il sait déjà un minimum se contrôler. » Même si j’ai plus d’informations que Milla au sujet de son fils, il me manque quand même certaine données comme celle qui stipule que Liam est prisonnier d’une meute. Information qu’Ethan ne doit pas manquer d’avoir de son côté, ça doit bien l’arranger que le gamin se tienne éloigner de sa mère. « Avec eux il faut surtout faire attention aux pleines lune mais je suppose qu’il prend ses précautions. » Il doit sûrement s’enfermer dans une cage ou quelque chose comme ça, à moins qu’il n’ait trouvé une meute capable de l’aider mais dans ce cas c’est moi que ça n’arrange pas.
Sujet: couvre feu 
Mar 8 Oct - 15:55
