Pars loin de cette ville… C’est avec cette idée qu’elle s’est réveillée, avec cette envie devenue un besoin de quitter Londres. Hannah n’envisage même pas que c’est à cause d’une hypnose, c’est bien le problème avec ce pouvoir : on croit toujours que c’est une volonté personnelle et non celle qui a été insufflée par un vampire. Elle veut partir, elle l’a déjà envisagé alors c’est seulement le bon moment de le faire. L’avantage d’avoir beaucoup d’argent de côté c’est qu’il est très aisé de prévoir un départ sur un coup de tête et d’être dans un avion quelques heures plus tard. La Norvège, il parait que c’est sympa en plus d’être à cette période de l’année où le soleil ne se couche pas derrière la ligne d’horizon. C’est parfait. Adieu Londres, adieu les vampires, adieu Ethan.
xXx Première semaine xXx
L’absence de vampire rend cette nouvelle vie parfaite mais l’absence de nuit est perturbante. Hannah découvre un nouveau mode de vie mais reste toujours très étranges pour les gens, ça n’aide pas vraiment à une bonne sociabilisation mais elle s’en fout pas mal. Elle s’installe, fait sa petite vie de son côté. La sorcière trouve quand même que les gens sont bizarres ici, c’est un peu ennuyant de s’amuser autour d’un barbecue géant pour profiter des températures plus clémentes qu’en hiver. Et puis, elle doit toujours s’efforcer de ne pas soupirer quand elle entend les problèmes et les plaintes des autres. Des vies banales, voilà de quoi elle est entourée. Elle va s’y faire.
xXx Deuxième semaine xXx
Elle se surprend à guetter sa montre régulière pour savoir quelle heure il est à Londres et se demander si la nuit est déjà tombée là-bas. C’est toujours vers Lui que ses pensées se tournent dans ces moments-là, avant qu’elle ne se secoue pour essayer de penser à autre chose. Essayer de se plier au mode de vie des autres l’ennuie assez pour qu’elle ne fasse même plus l’effort de faire semblant. C’est dans l’appartement qu’elle loue qu’Hannah se fait un espace pour la magie, qu’elle se plonge dans ses bouquins, qu’elle créée de nouvelles formules. Ça l’occupe, ça l’empêche de penser… ça passe le temps de ces journées interminables.
xXx Troisième semaine xXx
Hannah n’arrive même plus à se convaincre que tout va bien, que cette vie lui convient et qu’elle ne s’ennuie pas. Outre le manque d’action de cette ville, c’est surtout l’absence d’un vampire en particulier qui lui pose problème. Trois semaines qu’elle essaie de se convaincre que ça va passer, que c’est mieux bien mieux pour elle d’être loin de lui. Trois semaines à se faire des listes et des listes d’arguments pour qu’elle se prouve qu’elle doit rester ici et qu’elle ne doit surtout pas chercher à avoir de ses nouvelles. Ethan est un problème pour elle, un poison dont elle devait se libérer et l’inverse est vrai aussi. Mais même en sachant tout cela, c’est encore lui qui arrive à perturber son sommeil, qui hante ses nuits et c’est encore lui qu’elle croit voir à chaque coin de rue même en sachant que c’est impossible. Hannah trouve que c’est injuste, que la distance aurait dû la libérer de cette emprise et pas l’annoncer davantage.
xXx Quatrième semaine xXx
Il n’y a pas cinquante façons de passer à autre chose… La sorcière sort, court les bars à la recherche des bras où se refugier comme un palliatif. C’est une étincelle, une lueur qu’elle cherche en vain. L’ombre d’Ethan plane au-dessus d’elle, aucun homme rencontré ne semble lui convenir. Ça ne va jamais plus loin que quelques verres échangés avant qu’elle ne prenne la fuite et, honnêtement, elle se déteste pour cela. Elle déteste Ethan d’être toujours aussi présent dans son esprit. C’est aussi durant cette période qu’une information est relayée à la télévision. Il est question d’une bataille entre loups et vampires dans la ville de Londres. Le pire dans tout ça c’est que, trop inquiète, elle a appelé de nombreux contacts pour chercher à savoir si Ethan allait bien, s’il ne lui était rien arrivé durant cet affrontement. Faible petite sorcière. Ce sera de longues heures d’attente, interminables, insoutenables, avant qu’on lui confirme qu’il est toujours en vie. Ce soulagement qu’elle ressent à cette nouvelle, c’est une promesse qu’elle ne se remettra jamais de lui et, dans le fond, cette prise de conscience la déprime un peu.
xXx Cinquième, sixième, septième semaine xXx
Hannah était d’accord pour perdre un peu de ce qu’elle était pour préserver sa santé mentale. Il faut bien l’avouer : c’est un échec. Même se plonger dans des livres de magie ne lui permet plus de se changer les idées et lui donne l’impression d’errer. Peut-être que c’est sa la vie d’une nécromancienne, être vouée à finir comme un zombie ?!
xXx Huitième semaine xXx
C’est toujours très perturbant d’ouvrir les yeux pour trouver un inconnu penché au-dessus de sa tête. Hannah n’a même pas le temps de réfléchir qu’elle se retrouve déjà inconsciente. Elle se réveille bien plus part avec une putain de douleur qui lui vrille le crâne. La première chose qui l’interpelle c’est l’obscurité, chose qu’elle n’a pas vu pendant près de huit semaines et c’est son cœur qui s’emballe. Merde. Pourquoi elle n’est plus en Norvège ? Mieux, où est-ce qu’elle est maintenant ? Un tas de questions qui trouvent bien vite des réponses quand deux vampires se présentent à elle. « Et merde… » Réaction épidermique quand, sur les deux vampires, elle en reconnait une : la sœur d’Ethan. « Y a pas moyens que je revienne alors, ça serait sympa de me laisser retourner d’où j’viens. » C’est là qu’on lui explique que son envie n’est pas vraiment la sienne, là que le deuxième vampire s’approche avant de la forcer à la regarder dans les yeux pour faire sauter une hypnose et lui permettre de retourner à Londres. C’est surtout là que son monde s’effondre un peu.
Ethan avait suffisamment envie qu’elle disparaisse de sa vie pour l’envoyer le plus loin possible et, cette réflexion fait assez mal à encaisser. Mais il y a aussi quelque chose qui change dans le mode de pensée d’Hannah. Si Ethan en avait juste marre, s’il voulait seulement la voir disparaitre, il aurait pu se contenter de la tuer. Il ne l’a pas fait. Si elle veut savoir pourquoi on est venue la chercher aussi loin et pourquoi on lui a fait sauter cette hypnose, Hannah ne reçoit pas trop de réponses. On se contente seulement de lui dire qu’il est temps de retourner à Londres et qu’il serait appréciable qu’elle aille voir Ethan. La demande venant d’Abigaël est assez étonnante pour qu’Hannah s’imagine déjà le pire.
xXx xXx xXx
C’est avec cette inquiétude, cette incertitude de l’état dans lequel elle va le retrouver, qu’Hannah retourne à Londres et qu’elle se retrouve devant la porte du manoir. Revoir la nuit à quelque chose d’assez perturbant mais franchement pas désagréable, même si ce n’est pas ce qui occupe le plus ses pensées. Elle sonne, s’attend à tomber sur un des infants d’Ethan en imaginant ce dernier dans un état bien trop critique pour répondre lui-même. Alors quand la porte s’ouvre sur le vampire, c’est la surprise qui s’affiche sur le visage d’Hannah, suivi par une succession de bien trop d’émotions qui s’entrechoquent dans son esprit. « Euh… » C’est bien le seul truc un peu près construit qu’elle arrive à sortir. Est-ce que c’est normal d’avoir envie de lui sauter dans les bras, tout en voulant fuir en même temps ? « Je… Euh… » Putain Hannah, réveille-toi ! « Ok. Apparemment tu vas bien alors que ce n’est pas ce qu’on m’avait laissé entendre. » Dire qu’elle va tuer Abigaël risque d’être un peu mal perçu pour une première reprise de contact, non ? « J’aurais préféré que ce soit pas le cas. Enfin non, c’est cool que tu ailles bien, hein ? J’veux pas dire que je préfère que tu ailles mal, c’est juste que, euh… Bordel ! » Elle laisse passer un long soupir, sans savoir où se foutre, ni quelle attitude adopter. « Tu vas bien ? » Après tout, Hannah a fini par comprendre qu’on peut sembler être en pleine forme et ne pas aller bien sur un plan plus psychologique. Du coup, la question se fait plus sérieuse, avec beaucoup moins d’hésitation et un intérêt réel pour la réponse.
Sujet: Re: Retour imprévu attendu Mer 2 Oct - 0:28
Retour imprévu attendu
Hannah est partie, c’est une bonne chose, n’est-ce pas ? Tout devrait enfin revenir à la normale pourtant… Ce n’est pas tout à fait ainsi que les choses se sont passées. Le premier mois a étrangement été le plus simple, beaucoup de choses à organiser, beaucoup d’ordres à donner, beaucoup de problèmes sur lesquels se focaliser. Je me suis défoulé sur Daniel Moretti en réponse à ce qu’ils m’ont fait mais Alex a probablement dû commencer à remarquer que quelque chose était en train de changer en moi à ce moment-là. Nous n’en avons jamais discuté pour autant, avec Alex nous savons quels sujets sont préférables à aborder ou à laisser de côté. La guerre était de toute façon tout ce que nous avions en tête et je ne prenais pas de soirée de repos, je n’en avais pas besoin, je n’en voulais pas, la guerre et le poison étaient devenus mes priorités et plus rien ne pouvait venir me déconcentrer. Elle ne pouvait pas revenir à moi.
La guerre ne s’est pas terminée de la façon attendue, ce qui n’a pas aidé mon état psychologique à s’améliorer. Beaucoup de morts à déplorer des deux côtés et si je me moque bien du nombre de victimes du côté des loups, celle du côté des vampires m’importe beaucoup. L’arrivée des forces armées aura mis un terme à la guerre mais aura également enclenché une quarantaine de la ville de Londres, difficile d’y entrer et d’en ressortir sans passer par un long contrôle, tous les business sont mis à mal et tous les habitants de Londres rêvent d’une vie loin d’ici. Sauf que je ne rêve pas de quitter Londres, cet endroit est ma ville natale et je compte bien la faire renaître de ses cendres. Face aux nouvelles règles imposées par l’Etat, les clans tentent de se faire discrets, je n’en suis pas capable.
Le sommeil porte conseil, c’est ce qu’ils prétendent tous, comment suis-je censé être conseillé lorsque c’est elle qui vient hanter mes rêves ? Le sommeil m’est néfaste et la ville de Londres va mal, sauf que ma vision des choses ne correspond plus à celle du clan, ne correspond plus à celle d’Alex. Je n’ai pas été renvoyé, Alex m’a simplement conseillé de prendre des vacances pour revenir en forme et j’ai décliné son invitation, je me suis éloigné du clan et je tourne un peu plus en rond dans ce manoir totalement neuf et pourtant si vide. Les Rice ont tous leur propre logement, leurs propres occupations et leurs propres problèmes. Je tourne en rond et je ne supporte pas le silence de ces murs. Alors c’est elle que je recherche, derrière chaque femme dont je souhaite m’abreuver du sang, c’est ce goût incomparable que je cherche à retrouver, c’est cette crinière indomptable que je cherche à toucher, c’est ce cri de jouissance que j’aimerais entendre à nouveau. Elle est loin et je la déteste toujours autant d’avoir cette influence sur moi. Je la déteste de ne pas être là. Je la déteste d’avoir croisé ma route et m’avoir rendu si dépendant d’elle.
Les semaines passent et les ennemis s’accumulent, le nom Rice effraie moins la population dans les rues de Londres car de nouvelles rumeurs circulent, il se dit que le bras droit du Nord a été discrédité de son poste, il se dit qu’Ethan Rice a sombré dans l’alcoolisme et la folie, probablement parce qu’il n’a pas supporté la défaite de la guerre. Ils se disent qu’ils n’ont peut-être plus à avoir si peur de ce nom et qu’ils peuvent le renverser. Ils oublient que les Rice ont survécu à plus d’une guerre. En parlant de guerre, on pourrait croire qu’il y en a eu une dans ce manoir. S’il n’est pas habituel que le manoir soit en désordre, c’est pourtant le cas aujourd’hui, le personnel a déserté les lieux par peur de subir le courroux du propriétaire. La vie n’a plus rien de normal sous ce toit, dans cette ville, dans cette vie. Même Leïla n’ose pas venir mettre les pieds ici.
Ce n’est pas non plus normal que la sonnerie retentisse dans ce manoir. Un verre à moitié vide s’éclate contre le sol lorsque je me lève de ma place. Tant pis. C’est la porte que j’ouvre pour y voir le visage d’Hannah et je n’ai pas la moindre réaction devant ce visage qui me toise. Encore une hallucination, d’après Milla il pourrait s’agit d’un phénomène post-traumatique d’après-guerre mais même une psychologue aussi douée qu’elle peut se tromper. Pourquoi s’agirait-il de cela ? Une défaite ne signifie pas qu’il n’y aura pas de victoire ensuite et la perte d’Hannah ne signifie pas non plus une perte de mon identité. « D’habitude tu ne t’ennuies pas avec de telles formalités. » Et le ‘d’habitude’ est bien plus récent que la véritable Hannah ne pourrait le croire. Si Hannah jette un coup d’œil au manoir, elle se rendra vite compte qu’en plus du désordre, il est bien plus plongé dans l’obscurité qu’en temps habituel. La lumière a toujours été l’ennemie des vampires après tout.
« Je t’inviterai bien à prendre un verre mais je crois que je viens de briser le dernier, il faudra faire avec la bouteille. » Boire au goulot n’est pas habituel aux principes des Rice, mais quand on n’a pas le choix… C’est la porte que je laisse grande ouverte pour inviter l’hallucination d’Hannah à entrer, ne me doutant pas la moindre seconde qu’il puisse s’agir de la vraie. Ce n’est pas possible, mon hypnose l’en empêche, sans compter la quarantaine de la ville et dois-je ajouter à cela qu’Hannah n’aurait aucune bonne raison de revenir ici ? C’est une bouteille de whisky que je viens ouvrir lorsque mon regard se pose sur un verre fissuré posé sur la table du salon. « Petite chanceuse, tu auras droit à un verre finalement. » Un verre que je finirai par boire moi-même, comme d’habitude. C’est donc ce verre que je sers avant de le faire glisser vers Hannah. « Tes cheveux ont poussé… » Ce n’est pas habituel, si ses vêtements changent régulièrement, ce n’est pas le cas concernant sa crinière. Je me retrouve simplement à hausser les épaules avant de boire une longue gorgée au goulot. « Quelle est la raison de ta visite cette fois ? Mh laisse-moi deviner… Tu t’ennuyais et tu t’es dis, pourquoi s’ennuyer à deux ? »
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❝ Hannah Johnson ❞
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Sujet: Re: Retour imprévu attendu Mer 2 Oct - 1:10
Retour imprévu attendu
Hannah arrive à s’en vouloir de ressentir, quelque part au fond d’elle-même, ce sentiment heureux de le revoir. Elle s’en veut d’autant plus que ça ne semble pas être le cas d’Ethan, que ce soit elle, le pape en personne ou le voisin le plus proche, il aurait probablement eu le même manque d’expression. D’habitude tu ne t’ennuies pas avec de telles formalités. Hannah lève les yeux au ciel dans un soupir à peine retenu. Ouais, sur le coup, elle se dit que tout va bien et que c’est ridicule de l’avoir fait venir ici. Il est toujours aussi antipathique, fidèle à lui-même. Alors elle va pour lui dire qu’il a raison, que ce ne sont pas ses affaires et qu’elle n’a rien à faire ici. En tout cas, c’est le plan jusqu’à ce qu’il parle des verres inexistants parce que brisés par ses soins. Faudra faire à la bouteille ? Sérieux ? Ethan Rice qui chipote toujours sur les manières et les conventions, lui, il boit à la bouteille ? Et, d’ailleurs, il ne lui dit pas de partir non plus. Ok…
La porte s’ouvre en grand donnant un accès visuel à l’intérieur. Hannah révise son jugement : Ethan ne va peut-être pas si bien que cela. Putain mais c’est quoi ce bordel chez lui ? En général, c’est surtout elle qui retourne son appartement quand elle est énervée ou frustrée, Ethan est bien plus dans la mesure et le contrôle de soi. Les sourcils froncés, elle entre dans le manoir et doit enjamber ou éviter plusieurs débris de verre brisés ici et là. Ça ne ressemble pas à Ethan, finalement Hannah va peut-être s’abstenir d’aller dire deux ou trois mots à Abigaël qui avait peut-être raison de s’inquiéter. C’est sur l’ensemble du salon qu’elle porte son regard, l’endroit semble avoir changé de décoration si on en oublie le bordel foutu ici. Ethan parle d’un verre finalement disponible et elle reporte son attention sur le vampire. Sans y toucher, elle inspecte la petite fissure qui se trouve dessus avant que le vampire ne lui parle de ses cheveux. « Impossible de trouver un coiffeur convenable en Norvège. J’te jure les gens sont étranges là-bas. » En réalité, ils sont normaux et c’est bien ce qui les rends bizarres aux yeux de la sorcière.
Le verre est lâché du regard. « Cette fois ? » Elle relève un regard interrogateur sur Ethan. « T’es encore plus chelou qu’avant. » Hannah veut bien entendre que deux mois ne représentent rien dans la longue vie d’un vampire, encore moins dans la vie bien occupée d’Ethan Rice. Mais quand même… Cette fois… Ce n’est pas comme si elle s’était pointée tous les quatre matins ces soixante derniers jours ! Comme quoi ce qui lui a paru être une éternité a dû sembler beaucoup moins long à Ethan et pourtant il ne semble pas aller si bien que cela. Ce qu’elle ne comprend pas c’est pourquoi c’est elle qu’on est venu déloger d’un pays éloigner alors qu’Ethan n’a pas l’air d’être si réceptif à sa présence. Ça n’a pas de sens, ça n’en a jamais vraiment quand il s’agit du vampire. Il faut croire que certaines choses ne changent pas.
« De mémoire, ce n’était pas vraiment l’ennui qui caractérisait nos rencontres. » Ce n’était pas forcément une bonne chose, il y a un tas de termes qui pourrait définir leurs rencontres mais sûrement pas l’ennui. C’est dans le salon qu’elle commence à se déplacer, prenant toujours soin d’éviter tout ce qui ne devrait pas être au sol. « T’as vu la tronche de c’manoir ? J’crois que j’aimerais bien voir celle d’Hayden dans un tel bordel. Ça doit être drôle à voir. » Hannah laisse passer un sourire en imaginant le plus âgé des frères faire une crise en voyant tout ce désordre mais elle chasse bien vite cette idée. Voir Ethan de cette façon ne prête pas à sourire, elle aimerait bien se dire que c’est bien fait pour lui, qu’il y a une forme de justice dans ce monde de ne pas avoir été la seule à errer entre ses propres murs.
La sorcière s’arrête et se tourne vers le vampire. « Sérieux Ethan, c’quoi qui ne tourne pas rond chez toi ? » Est-ce que c’est ce qu’il s’est passé à Londres qui l’a mis dans cet état ? Hannah n’a pas encore eu le temps de se renseigner sur ce qui s’est vraiment passé et de toutes les conséquences que cela a pu avoir. Elle en a vu quelques-unes mais il lui manque encore pas mal d’informations. « Depuis quand Ethan Rice est disposé à s’ennuyer ? Dans le pire des cas, il doit bien y avoir une sorcière ou deux en ville à traquer pour passer ton ennui ! » Il a l’hôtel, le clan, une famille et une tonne d’ennemis alors, franchement, Ethan a largement de quoi s’occuper. « C’quoi ton putain de problème ? »
Sujet: Re: Retour imprévu attendu Mer 2 Oct - 13:49
Retour imprévu attendu
Il y a un bref sourire qui traverse mes lèvres lorsqu’elle évoque la difficulté de trouver un coiffeur convenable en Norvège, si les hallucinations d’Hannah me dérangent, il y a pourtant certaines remarques dignes du souvenir que j’ai de la jeune femme capables de me faire sourire. Je note aussi que pour cette fois c’est la Norvège qu’elle évoque. « Pas plus étranges qu’en Thaïlande à ce que j’ai cru comprendre. » Je n’ai pas fait surveiller Hannah par mes Oisillons une fois partie, je ne voulais pas savoir où elle était, avec qui elle était ni à quoi elle passait ses journées. J’ai rendu sa plus totale liberté à Hannah Johnson et c’est moi qui me trouve prisonnier de son souvenir à présent. Comme à chaque fois, Hannah finit par lâcher le verre d’alcool du regard et n’y touche pas, me rappelant qu’elle n’est pas vraiment là. Comme à chaque fois c’est moi qui finirais par le boire mais pas tout de suite, d’abord la bouteille, ensuite le dernier verre.
Hannah prétend que je suis plus étrange qu’avant mais je ne relève rien, m’éloigne d’elle et m’installe sur le siège derrière le piano, déposant la bouteille dessus. Hannah affirme que l’ennui n’est pas ce qui caractérisait nos rencontres et une fois de plus je ne réponds rien, commence à jouer quelques accords, au moins le piano n’est pas désaccordé, probablement l’une des seules choses restée en l’état. Je poursuis ma mélodie tout en conservant une oreille attentive à ses paroles, quel sera le sujet d’aujourd’hui. Hayden ? Encore Hayden. Mon frère ne risque pas de mettre les pieds au manoir de sitôt, les choses ne se sont pas très bien terminées entre lui et moi mais imaginer l’expression d’Hayden face à l’état de ce manoir aurait effectivement pu être amusant. « Hayden… » Je m’arrête une seconde avant de reprendre. « Hayden a un emploi du temps de ministre, navré mais tu ne risques pas de le voir débarquer ce soir, même si tu le sais déjà. » Elle sait surtout que ce n’est pas à cause de son emploi du temps qu’il ne mettra pas les pieds au manoir, mais inutile de revenir sur le sujet, la dernière fois la conversation ne s’est pas très bien terminée.
C’est donc ma mélodie que je reprends, une chanson dont les tonalités seraient probablement dignes d’un film tragique (cf : The Night King – Ramin Djawadi). Hannah demande ce qui ne va pas mais je l’ignore, plongé dans les notes de cette musique, en général le piano m’aide à la chasser de mon esprit. Pourquoi est-elle toujours ici ? Sa voix résonné encore dans ma tête, percute mes pensées et me rappelle que sa voix me manque, me rappelle que je suis celui qui a pris la décision de la voir partir et que je dois en assumer les conséquences. C’est mieux comme cela. Je n’arrête pas de me le répéter et pourtant elle est encore là, à me rappeler le contraire. La guerre me manque, au moins durant cette période je n’avais pas le temps de penser à elle. Pathétique, n’est-ce pas ? L’ancien Ethan Rice aurait eu honte de voir son avenir de cette façon. « C’quoi ton putain de problème ? » N’est-ce pas donc évident ? Tu es mon problème, Hannah Johnson.
Les notes continuent de filer sous mes doigts et je ne réponds toujours pas. La musique m’a toujours aidé à la chasser, pourquoi est-ce que cela ne fonctionne pas cette fois ? Je sens toujours l’odeur de son parfum. J’entends ses pas approcher. J’arrive même à ressentir qu’elle est agacée sans avoir à la regarder. Et c’est avant qu’elle n’ait le temps de reprendre la parole que je m’arrête de jouer pour tourner mon regard vers elle. « Les sorcières de Londres ne sont pas si intéressantes que toi. » Et pourtant j’ai bien tenté de les traquer, j’ai bien tenté de m’amuser mais je ne ressentais rien. Aucun plaisir à leur souffrance, aucune satisfaction à boire leur sang jusqu’à ce que leur corps s’endorme dans mes bras. Le vide est ce qui caractérise le mieux mon ressenti de ces derniers mois, mais je ne m’en suis rendu véritablement compte qu’une fois la guerre terminée.
Je me lève soudainement de ma place pour faire face à Hannah. « Elles manquent de piquant, vois-tu ? » Bien sûr qu’Hannah voit de quoi je veux parler, elle qui n’a jamais su tenir sa langue dans sa poche, elle qui préfère blesser plutôt que de finir blessée. C’est un pas vers elle que je commence à faire avant de reprendre. « Elles manquent de fougue. » Ce regard pétillant qui caractérise si bien Hannah, je ne le retrouve nulle part ailleurs, je ne retrouve pas sa violence, je ne retrouve pas sa passion. C’est un autre pas que je fais vers elle, laissant le souvenir de son odeur m’enivrer davantage. « Elles sont bien réelles pourtant mais elles ne sont pas toi. » Mais toi tu n’es pas réelle, plus depuis longtemps. C’est juste devant Hannah que je m’arrête, attrapant une fine mèche de ses cheveux que je fais glisser entre deux doigts, persuadé de la toucher réellement mais cela aussi, ce ne serait pas la première fois. Un sourire jaune se dresse sur mon visage et ma main retombe le long de mon corps, puis je retourne vers le piano non pas pour m’y asseoir mais pour en attraper la bouteille qui trône dessus et que je viens porter à mes lèvres. Au moins le whisky m’est resté fidèle, lui ne me trahit pas. « Pourquoi es-tu là, Hannah ? »
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❝ Hannah Johnson ❞
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Sujet: Re: Retour imprévu attendu Mer 2 Oct - 17:10
Retour imprévu attendu
Qu’est-ce qu’elle en sait, elle, de comment sont les coiffeurs en Thaïlande ! Hannah n’a jamais foutu les pieds en dehors de Londres hormis pour aller en Norvège et, en plus de cela, ce n’était pas sa décision à elle de partir. La sorcière n’est même pas certaine qu’Ethan ait une expérience des coiffeurs en Thaïlande, elle l’imagine assez mal déambulant dans les rues de ce pays pour parlementer afin d’avoir une coupe convenable. Et puis… Non mais, sérieux, ils sont vraiment en train de parler de cheveux là ? Hannah secoue la tête, commençant à trouver tout cette situation de plus en plus bizarre. Deux mois d’absence et on dirait qu’il y a eu une putain d’apocalypse dans la vie d’Ethan, dans son manoir, dans sa façon d’être.
Rien n’est comme d’habitude. Ça fait plus de cinq minutes qu’elle est là et il n’y a pas eu la moindre menace, pas plus qu’une voix ne s’est levée par exaspération, colère ou incompréhension. La bouteille quitte les mains d’Ethan pour que ses doigts puissent venir se balader sur les touches du piano. Deux mois d’absence pour qu’il ne la regarde même pas, pour qu’il lui tourne le dos et se mette à jouer. Hannah ne sait pas trop ce qu’elle imaginait pour des retrouvailles, elle a imaginé tellement de scénarios différents mais aucun ne ressemblait à ce qui est en train de se passer. Il évoque un emploi du temps chargé concernant son frère, ce qu’elle ne trouve pas étonnant vu qu’aux dernières nouvelles Hayden avait récupéré le centre de Londres. Les choses semblent avoir tellement changées en ville que ça doit lui prendre du temps. La vraie question c’est pourquoi est-ce qu’Ethan ne semble pas être aussi occupé. « Comment tu veux que je le sache ! » Ce n’est pas comme si elle entretenait des correspondances avec Hayden pour avoir des nouvelles, la seule fois où elle s’est renseignée sur l’état d’Ethan c’était après avoir appris qu’une guerre avait éclatée à Londres entre les loups et les vampires.
Il y a tellement de trucs qui lui échappent… Ethan est vraiment étrange, bien plus que d’habitude. Il ne réagit quasi pas, à rien. C’est sur son piano qu’il reste à enchainer des notes pour laisser entendre une mélodie dans laquelle Hannah refuse de se perdre. Une partie d’elle a surement envie de le secouer, de lui faire avoir une réaction. Ethan a toujours su être dans le contrôle… Avec les autres. Depuis quand il l’est aussi avec elle, depuis quand elle n’a même pas le droit à un soupir qui laisse entendre que cette conversation agace le vampire. Il n’y a pas le moindre éclat de voix, pas la moindre vigueur. Ethan est trop calme. Non, ça va bien au-delà du simple calme, Ethan à l’air… Elle ne saurait pas vraiment comment définir son état mais c’est un peu flippant tellement c’est éloigné de ce qu’elle connait de lui. Deux mois, ce n’est pas suffisant pour changer les gens. Deux mois ce n’est rien dans la vie d’un vampire.
C’est vers lui qu’elle approche en se demandant ce qu’elle doit faire ou dire pour qu’il réagisse. S’il faut, elle accepte même de se dévouer pour lui écraser la bouteille sur le coin de la tête si ça peut lui faire avoir une quelconque réaction que cette sorte de lassitude qui émane du vampire. Avant même qu’elle ne prenne une décision c’est Ethan qui se tourne vers elle. Les sorcières ne sont pas si intéressantes qu’elle. Hannah s’arrête, s’étonne de cette phrase, ne cherche pas à en savoir le sens au risque de se donner un mal de crâne de tous les diables. Les autres, elles manquent de piquant, de fougue, … Et Hannah se retrouve comme une conne, figée sur place à l’écouter sans trop savoir quoi dire. Ça ne se passe pas comme ça d’habitude, ils ne se disent pas ce genre de choses à moins que ça ne leur échappe dans un élan de colère. Ses sourcils se froncent légèrement quand il explique que les autres sorcières sont réelles mais qu’elles ne sont pas Hannah. Ça doit vouloir dire quelque chose ce genre de phrase ? Y a un sens caché qu’elle ne capte pas ?
C’est le trajet de la main d’Ethan jusqu’à une mèche de ses cheveux qu’elle suit du regard un instant. Le genre de geste qui était probablement présent dans l’un des scénarios qu’elle s’était fait de leurs retrouvailles, le genre de geste qu’elle redoute forcément. Elle devrait faire un pas en arrière, fuir ce tous les contacts même les plus minimes mais elle n’y arrive pas. Pas plus qu’elle n’arrive à détester cela. Hannah a toujours été faible devant Ethan et il faut croire que ce sera toujours le cas mais, fort heureusement, c’est lui qui abandonne et qui repart vers le piano pour récupérer sa bouteille avant de lui demander ce qu’elle fait là, encore une fois.
« J’en sais rien Ethan. » Hannah ne sait pas ce qu’on attend d’elle, ne comprend même pas pourquoi c’est elle qu’on est venu chercher. Il y a des gens qui sont plus proches d’Ethan et beaucoup moins nocifs aussi, en plus d’être plus facile à rapatrier qu’une sorcière qui avait trouvé refuge en Norvège. « Ça fait deux mois que j’étais persuadée de choses qui se sont avérés fausses, tu vois. » Son regard se relève sur Ethan. « J’ai cru que j’étais folle, enfin plus que d’habitude en tout cas. Genre, vraiment folle. Je ne comprenais pas comment j’en arrivais à avoir des pensées qui voulaient me ramener ici, tout en étant certaine de ne pas vouloir revenir dans cette ville. » Est-ce qu’il se rend compte d’à quel point ça peut être perturbant ? Hannah n’a jamais été la plus logique et la plus saine des personnes qui foulent cette terre mais c’était vraiment perturbant de penser vouloir quelque chose tout en ayant la certitude de ne pas le vouloir. Elle ne comprenait pas d’où lui venait cette envie de le revoir, comment il pouvait hanter ses pensées et ses journées, tout en sachant qu’elle ne voulait pas l’approcher.
« Tu ne peux pas te plaindre du manque d’intérêt que peut avoir les autres sorcières Ethan, pas quand c’est toi qui as fait en sorte que je parte. Cette décision, tu aurais dû me la laisser. » ça lui aurait évité bien des incohérences psychologiques et des nuits à vouloir s’arracher les cheveux. « Et à bien y réfléchir, c’est sûrement toi qui connais les raisons de ma venue. » Si c’est elle qu’on est venue chercher c’est qu’il doit bien y avoir une raison, et si ça lui échappe, Ethan doit bien avoir une idée. « Pourquoi moi et pas quelqu’un d’autre ? » Alex, un membre de sa famille, il y a quand même plusieurs personnes qui sont capables d’être là pour lui.
Sujet: Re: Retour imprévu attendu Mer 2 Oct - 19:09
Retour imprévu attendu
Au moins le répondant d’Hannah n’a pas changé, toujours aussi perdue, toujours autant sur la défensive pour la moindre petite chose, toujours aussi fidèle à son souvenir. Tu as beau te trouver à des kilomètres de moi, quand cesseras-tu donc enfin de me torturer ? Est-ce donc un mauvais sortilège que tu m’as lancé ? Ta façon de me punir de t’avoir envoyé loin d’ici, loin de moi. Punis-moi Hannah, il n’y a qu’en touchant le gouffre que je saurais les erreurs à ne plus commettre, que je reviendrais d’entre les ténèbres bien plus puissant que jamais, bien plus craint qu’auparavant. Même le diable peut avoir ses moments de faiblesse mais lorsqu’il revient à la surface, le monde entier tremble devant son retour. J’ignore combien de temps se prolongera l’absence du véritable Ethan Rice, je peux seulement vous dire qu’à son retour, Londres sera différente.
L’alcool coule le long de mon gosier juste avant que je ne lui demande pourquoi est-elle là. Je n’ai jamais compris comment elle choisissait ses moments, ses raisons, mais après tout c’est bien là tout ce qui caractérise Hannah, je ne la comprends jamais véritablement et au fond elle ne se comprend pas non plus. Elle ne sait pas, tiens donc, le contraire m’aurait surpris. Tiens, c’est la première fois qu’elle évoque la durée de son absence, deux mois, seulement ? C’est fou comme son absence me semble pourtant durer depuis une éternité. Sauf que la suite de son discours est bien étrange, à la fois incohérent et pourtant logique avec l’état d’esprit contradictoire et habituel d’Hannah. Sauf que ce n’est pas Hannah, la vraie ne prononcerait jamais de telles paroles à voix haute, la vraie profite certainement de sa liberté loin d’ici, en Norvège, en Thaïlande ou peu importe le pays. « Je vais t’expliquer ce phénomène Hannah, ce sont les effets secondaires de l’hypnose. Ta conscience sait que tu ne peux pas revenir en ville, que tu ne dois pas y mettre les pieds, mais ton subconscient essaie de te souffler un autre message, tente de te convaincre que tu as le choix. » Sauf que tu n’as pas ce choix, voilà une raison de plus qui prouve que tu ne peux pas te trouver ici à cet instant précis.
Hannah finit par me dire que je ne peux pas me plaindre, que je suis celui qui a fait ce choix, qui l’a poussé à partir loin de Londres, celui qui l’a empêché de décider. C’est un nouveau sourire amer qui se dessine l’instant d’une courte seconde, juste avant de reporter la bouteille à mes lèvres pour en boire une plus longue gorgée. Si l’hallucination d’Hannah décide de passer la soirée en ma compagnie, il me faudra certainement plus qu’une seule bouteille de whisky. Et c’est là qu’elle me pose cette fameuse question : pourquoi elle et pas quelqu’un d’autre ? Pourquoi est-ce son visage que ma conscience a choisi d’envoyer me hanter ? Pourquoi pas Anya ? Pourquoi pas un membre de ma famille décédé ? Pourquoi pas n’importe qui d’autre ? « Parce que c’est toi ma plus grande quête. » Hannah est cette aventure qui a changé ma vie beaucoup plus que je ne l’aurais permis avec toute autre personne, Hannah a pris une trop grande place que je n’aurais pas dû lui laisser. « Parce que c’est toi qui as emporté une partie de mon âme en quittant ce pays. » Et tu as raison, je ne peux pas te le reprocher, c’est après tout moi qui t’ai forcé. Malgré mon état je continue de penser qu’il s’agissait de la meilleure chose à faire.
« Je sais ce que tu es venue chercher Hannah, ce que tu viens chercher à chaque fois que tu me rends visite. » Et sans prévenir c’est la bouteille que je balance par-dessus l’épaule d’Hannah et qui termine son trajet contre l’un des murs. Mon regard est beaucoup plus froid que tout à l’heure, le vide a laissé placé à une certaine… souffrance ? Colère ? Même absente tu parviens encore à m’atteindre. « Je ne suis pas désolé de ce qu’il s’est passé. Je ne suis pas désolé de t’avoir fait quitter Londres. » Pourtant l’intensité dans mon regard pourrait laisser croire le contraire, mais je me suis convaincu que je n’étais pas désolé, convaincu que c’était la meilleure chose à faire. « Tu peux revenir demain ou dans un mois que cela ne changera rien, je ne serais toujours pas désolé. » Ce sont des excuses que tu attends depuis tout ce temps, tu ne veux pas l’admettre mais je le sais, tu veux me faire culpabiliser, sauf qu’Ethan Rice assume toujours ses décisions.
Puis cette fois la colère laisse place à un rire fou. Je ne suis pas le Ethan que tu connais Hannah, oh il est toujours là, enfouit quelque part, mais il n’est pas encore prêt à remonter à la surface, il n’a pas encore eu droit au coup de fouet qu’il lui fallait. « Tu crois être le premier fantôme à venir me hanter, Hannah ? Concrètement on peut dire que tu es le premier de ma vie de vampire, mais tu es loin d’être la première à vouloir des excuses. Estime-toi heureuse, contrairement aux autres tu as la chance de vivre ta vie quelque part. » Le syndrome post-traumatique d’après-guerre, je l’ai déjà vécu dans ma vie d’humain, après la première guerre mondiale. Sauf que les choses sont différentes cette fois, ce ne sont pas les morts qui viennent me hanter mais une personne bien vivante.
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❝ Hannah Johnson ❞
∞ Sorcière ∞ Nécromancienne
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Sujet: Re: Retour imprévu attendu Mer 2 Oct - 21:11
Retour imprévu attendu
Hannah ne sait pas qu’il côtoie une psy et, si ça avait été le cas, elle serait déjà en train de lui dire d’arrêter tout de suite. Non mais c’est quoi ce discours ? Conscience, subconscient… Pff, ça l’emmerde déjà et elle ne fait pas d’effort pour comprendre ce qu’il essaie de lui dire. « En résumé, c’est chiant. » Elle s’en fout pas mal de savoir si c’est sa conscience ou son subconscient qui lui déglingue le cerveau, ça arrive et ça l’emmerde. C’est bien la seule chose à comprendre et, comme d’habitude, c’est de la faute d’Ethan ! C’est bien tout le problème avec lui, il impose des choix, enlève un libre-arbitre et ne lui laisse pas l’occasion de faire ce qu’elle veut. Cette décision c’était à elle de la prendre, même si elle a tendance à suivre les mauvais chemins. Il parait que c’est avec ses erreurs qu’on grandit, difficile de le faire quand on lui impose des décisions.
Bien sûr qu’elle lui en veut mais, en réalité, Hannah se trouvera sûrement toujours des excuses pour lui en vouloir. Peut-être parce que c’est plus facile comme cela, peut-être que ça permet aussi de supporter cette sorte d’indifférence face à sa venue après ce qui semble être une éternité d’absence. Pourquoi elle ? C’est vraiment la question à laquelle Hannah n’a pas de réponse et elle ne s’attend pas non plus à en avoir une de la part d’Ethan. Pourtant… Sa plus grande quête ? C’est elle qui est accusée d’être partie avec son âme ? Hannah ne sait pas trop comment elle doit répondre à tout cela parce que, en général, il ne parle pas. D’habitude, ils se balancent des trucs à la figure pour ne pas avoir à dire le fond de leurs pensées. Comment réagir face aux mots d’Ethan qui ont un côté plaisant à entendre et, en même temps, qui sont d’une incohérence sans nom. C’est lui qui l’a fait partir, c’est lui qui a voulu qu’elle parte loin. Ça n’a pas de sens, ça n’en a jamais avec Ethan.
Il n’a pas le droit de faire cela, c’est trop facile… Trop douloureux surtout. Elle ne peut pas avoir ce genre de mots qui n’auront jamais de suite, ce n’est pas juste. Il continue toujours de jouer avec elle, avec ce qu’elle ressent. Hannah a de plus en plus de mal à suivre, surtout quand il évoque une nouvelle fois d’autres visites. Putain mais faut vraiment qu’il arrête avec ça, elle ne s’est pas pointée ici depuis ce qui semble être des lustres. Et y a cette bouteille qui vole, qui l’effleure avant de venir s’écraser sur le mur derrière elle. « Bordel ! » Le sursaut passé, son regard revient sur Ethan. « Au moins, y a un semblant de normalité. » Dire des choses qui peuvent être sympas pour, après, vouloir lui éclater la tronche à coup de ce qui lui passe sous la main. Ce genre de situation, étrangement, elle y est plus familière et s’y sent plus à l’aise.
Il n’est pas désolé. Ce n’est pas étonnant, Ethan Rice ne l’est jamais. C’est un soupire qu’elle laisse passer et une légère incompréhension qui se lit sur son visage quand il dit qu’elle pourrait revenir demain ou dans un mois. Pourquoi elle ferait ça, c’est maintenant qu’elle est là ? Il doit y avoir un fusible qui s’est déconnecté dans le cerveau d’Ethan, elle ne voit pas d’autres explications. Il est en colère, puis il se met à rire. Ce vampire est fou, vraiment fou. « Oh… » La surprise se mêle à l’étonnement le plus total quand Ethan vient à la définir comme un fantôme. Alors c’est ça ? Toutes les visites dont il parle, cette histoire de sorcières qui sont réelles contrairement à Hannah et toutes les phrases un peu étranges qu’il a pu prononcer jusqu’à présent. Ethan ne croit pas qu’elle est là, ça expliquerait même pourquoi il se montre aussi causant sur des sujets qu’il aurait évité en temps normal.
« C’est fou cette contradiction qu’il peut y avoir en une seule phrase. Être un fantôme impliquerait que je ne suis pas en train de vivre ma vie ailleurs. » En tout cas, pas dans son esprit. On meurt, on revient hanter les gens mais on ne peut pas être en vie en même temps. C’est lui qui a choisi le terme de fantôme. « Et j’en veux pas d’tes excuses Ethan, ça fait bien longtemps que j’ai abandonné l’idée d’en avoir. » Même quand il prend des mauvaises décisions, il les assume sous prétexte que c’était la meilleure option à choisir sur le moment. Une raison qui semble être suffisante pour ne pas avoir à s’excuser. « En revanche, j’aime beaucoup l’idée de venir te tourmenter en tant que fantôme, faudra que j’y pense quand j’en viendrais à mourir. » Hannah sait pourtant que, si elle devait mourir et qu’elle pouvait fouler cette terre sous forme d’esprit, elle ne viendrait pas pour le tourmenter. Elle le ferait juste pour suivre ce qu’il devient, ce qui lui arrive et probablement s’assurer qu’aucune autre garce ne vienne tourner autour de lui. Être morte n’enlève sûrement pas un caractère jaloux.
« J’suis là uniquement parce que quelqu’un a jugé bon de me faire revenir pour t’voir. Et, tu vois, j’trouve ça débile en fait parce que si tu m’as fait partir c’est qu’t’as besoin d’moi. En même temps, c’est bien connu : Ethan Rice n’a besoin de personne ! » Elle laisse passer un soupir avant de se diriger vers le verre et de le boire cul sec. Elle en a besoin. « Franchement, tu saoules ! » C’est vers lui qu’elle se tourne, ne prenant même pas garde à la manière dont il pourrait la regarder. « C’était supposé être une bonne chose que je parte. Ça devait être une bonne chose. Tu vois, le truc bien pour toi et pour moi. » C’est ce qu’il fallait faire, non ? Ils semblaient être d’accord là-dessus même si c’est lui qui a pris la décision finale. « Regarde-toi, regarde cette baraque et dis-moi en quoi c’était la chose à faire ? »
Sujet: Re: Retour imprévu attendu Mar 8 Oct - 14:21
Retour imprévu attendu
Un semblant de normalité, c’est ironique d’entendre ces mots sortir de ses lèvres alors qu’il n’y a jamais rien eu de normal dans cette relation, mais tout compte fait c’est peut-être cela, notre propre normalité. Ce qui est moins normal en revanche, c’est qu’Hannah sursaute lorsque la bouteille vient s’éclater derrière elle. Elle est habituée à ce que la conversation prenne une tournure agressive, à force elle ne réagissait plus à ce genre d’attaque, ce soir pourtant c’est différent. Quand cesseras-tu donc de jouer avec moi ? T’avoir envoyé loin de Londres était probablement la pire idée que j’ai eu car quitte à devoir supporter ta présence, autant que tu sois bien réelle, que je puisse voir la vraie Hannah, que je puisse sentir ta véritable odeur, que je puisse te toucher. Tu es une véritable torture pour mon esprit Hannah, en fait tu l’as toujours été.
C’est sur le terme de fantôme qu’Hannah décide de rebondir, insistant sur toutes les contradictions qu’implique une simple phrase. « Il y a plusieurs définitions au terme fantôme Hannah, la plus connue est celle du revenant mais il existe aussi le fantôme de l’imagination. » Et il est bien ridicule de ma part d’expliquer les différentes définitions du terme fantôme à une illusion de mon esprit. C’est donc à ce fantôme que je tourne le dos, à force de l’ignorer peut-être parviendrais-je à la chasser, alors je m’applique à ne rien répondre lorsqu’elle reprend la parole, prétend qu’il y a longtemps qu’elle n’attend plus d’excuses de ma part mais qu’elle apprécie en revanche l’idée de me tourmenter. Et c’est moi qui fais preuve de contradiction ? Quand on vient hanter quelqu’un, c’est généralement parce qu’on a des reproches à lui faire. Ne réponds rien Ethan, elle finira bien par s’en aller.
Sauf qu’elle poursuit, insiste, persiste. Fais la taire Ethan, c’est ton esprit et tu en as toujours le contrôle, non ? Alors fais la taire. Tu as raison Hannah, Ethan Rice n’a besoin de personne. Puis arrive enfin le silence, doux, agréable, je sens qu’elle est toujours présente pourtant et c’est là que quelque chose cloche… Il y a le son du verre reposé sur la table, comme si elle avait pu l’attraper, comme si elle avait pu le boire. C’est vers ce même verre que mon regard se porte alors qu’Hannah reprend ses plaintes. Le verre est vide. Vide pour la première fois. Puis Hannah reprend la parole et mon regard se porte sur elle alors que je commence à prendre conscience qu’elle est peut-être bel et bien là, à moins que je n’ai totalement perdu l’esprit. C’était supposé être une bonne chose Hannah tu as raison, mais la réalité ne correspond pas toujours à nos attentes. « Regarde-toi, regarde cette baraque et dis-moi en quoi c’était la chose à faire ? » J’ai besoin d’en avoir le cœur net Hannah…
Ma rapidité me permet de me trouver devant elle en moins de temps qu’il n’en faut, nos corps sont si proches mais ne se touchent pas encore, la déception serait trop grande si une fois de plus mes doigts effleurent le vide et pourtant… Il faut que je sache. Alors l’hésitation ne dure pas plus de quelques secondes avant que je ne me décide à glisser une main contre ses reins et déposer mes lèvres contre les siennes. Une part de moi continue de croire que j’ai suffisamment perdu la raison pour rendre tout ceci assez réel, mais l’autre part, celle qui a de l’espoir a envie de croire qu’elle est vraiment là. Folie ou pas je décide de profiter de ce contact pour le temps qu’il durera, resserrant ma prise autour de son corps, glissant mon autre main dans sa chevelure, profitant du goût de ses lèvres resté fidèle à celui de mes souvenirs.
Le baiser se rompt au moment où Hannah doit s’écarter pour reprendre son souffle et mes yeux se perdent un instant dans les siens, expriment probablement pour la première fois cette impression d’être perdu. Douter ne fait pas parti de mes principes pourtant. « La chaleur de ton corps a hanté mes nuits Hannah… » Est-ce que cette information offre une réponse à tes questions ? C’était supposé être une bonne chose que tu partes, mais comme tu peux le constater on commet tous des erreurs. Vais-je pour autant assumer ton retour ? « Dis-moi que c’est bien réel. » Mais à quoi bon le dire ? Un fantôme aussi pourrait me confirmer sa présence, tout ne se trouve pas dans les mots mais dans les actes, pourtant des mots j’en ai trop dit ce soir, probablement aurais-je trop d’actes aussi à ton égard.
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❝ Hannah Johnson ❞
∞ Sorcière ∞ Nécromancienne
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Sujet: Re: Retour imprévu attendu Mar 8 Oct - 15:50
Retour imprévu attendu
Que dalle ! Il n’y a pas plusieurs définitions du terme fantôme, pas dans l’esprit de la nécromancienne en tout cas. Même en étant différent, Ethan reste étrange. Sauf que tout prend une tournure différente quand elle commence à capter qu’il ne croit pas en sa présence. Hannah ne sait pas trop ce que ça implique, ni comment elle doit prendre le fait qu’il croit la voir tout en la pensant ailleurs. Enfin c’est Ethan, il n’est pas supposé être touché par les choses, il fait toujours face et assume ses décisions. Ethan c’est celui qui reste droit dans toutes les circonstances, qu’on n’atteint pas. Est-ce que c’est pour cette raison qu’Hayden pensait que la sorcière pouvait avoir un rôle à jouer quand Ethan avait éteint ses sentiments et que, maintenant, c’est au tour d’Abigaël de choisir de la faire revenir ? ça n’a pas de sens selon Hannah parce que, à bien y réfléchir, elle n’est pas certaine d’être une bonne solution pour le vampire.
Ce verre, elle le boit parce qu’elle en a besoin, parce que ça tourne un peu trop dans sa tête. Il y a trop d’incohérences auxquelles elle doit faire face, trop de choses qui lui échappent et encore plus qui lui semblent être impossibles. Ethan est tellement bizarre que c’est sur ce verre qu’il bloque, comme si cet objet inanimé était en train de lui faire la révélation du siècle. Ce n’est qu’un verre bordel ! Et Hannah s’énerve un peu parce qu’il la saoule et qu’elle ne comprend pas. Dis-moi que c’était la bonne chose à faire. La sorcière a besoin de l’entendre pour s’en persuader, pour se dire qu’elle ne vient pas de se faire chier deux mois pour rien, qu’elle n’a pas été tourmentée sans raison. Elle veut que ce départ puisse avoir un sens. Sauf que le vampire ne répond pas et continue de s’enfermer dans un mutisme qu’elle n’arrive plus à suivre.
Son cœur manque un battement quand il se retrouve soudainement face à elle, à la fois trop et pas assez proche à son goût. Il y a un flottement, un long silence de quelques secondes où elle hésite entre lui dire de reculer et se jeter dans ses bras. Elle déteste toutes ces contradictions qu’il est capable d’insuffler en elle. Elle déteste cette indécision alors que, en temps normal, elle sait toujours quoi faire même quand ce n’est pas une bonne idée. Il y a d’abord cette main qui se pose dans le bas de son dos, sa bouche qui s’ouvre avec l’envie de dire au vampire d’attendre parce qu’elle ne s’est pas encore décidée. Ce sont les lèvres d’Ethan contre les siennes qui viennent de prendre une décision pour elle : Hannah ne veut pas reculer, fuir ou rompre ce contact. Elle a passé tellement de temps à vouloir, espérer et idéaliser ce contact qu’elle se refuse de faire le moindre mouvement de peur de rompre ce moment.
Il faut ce baiser et le contact du corps d’Ethan pour comprendre que ça fait deux mois qu’elle a cessé de vivre et qu’elle respirait sans vraiment le faire. Le vampire est probablement la pire chose qui peut lui arriver mais, sans lui, elle n’est rien. C’est presque ironique de croire et penser qu’un vampire, qui n’a pas besoin de respirer pour vivre, puisse être celui qui lui insuffle assez d’oxygène pour qu’elle puisse avancer. Elle a besoin de lui, c’est une évidence. Une dépendance qu’elle trouve bien plus flippante que celle qu’elle avait pour le sang. Hannah se dégage de cette étreinte, juste un peu, incapable de partir bien loin. C’est le regard du vampire qu’elle croise avant de froncer les sourcils en voyant que, d’eux deux, c’est encore lui qui a l’air d’être le plus paumé. Qu’est-ce qu’il t’es arrivé Ethan ?
Dis-moi que c’est bien réel. Depuis quand est-ce que c’est lui qui a besoin de certitude, lui qui ne doute jamais de rien ? « Je crois que j’ai mieux que des mots. » Ils n’ont jamais été doués pour parler de tout de façon, aucun n’a jamais vraiment pris la peine de dire ce qu’il pensait réellement. Et quand ils le faisaient, c’était noyé dans tellement d’actes contradictoires qu’il en devenait impossible de trier le vrai du faux dans leurs discours. Hannah s’éloigne, un peu à contre-cœur pour revenir près du verre fissuré qu’elle reprend dans une main. Est-ce que tout cela est réel ? C’est ce qu’il veut savoir et elle suppose qu’il n’y a pas cinquante façons de le prouver. Le verre est explosé contre le bord du table, une légère grimace de douleur s’affiche sur le visage de la sorcière qui se retrouve avec une coupure sur la main.
C’est vers Ethan qu’elle revient en posant un doigt blessé sur les lèvres du vampire avant de relever le regard sur lui. « Maintenant, c’est assez réel pour toi ? » Le sang, son odeur, sa texture et son goût, Hannah suppose que ce sont des choses qui ne s’imitent pas. « Parce que je suis bien là et, s’il te plait Ethan, ne me demande plus de partir. »
Sujet: Re: Retour imprévu attendu Sam 12 Oct - 13:03
Retour imprévu attendu
Douce folie, s’est-elle emparée de mon esprit ? Elle se tient debout devant moi à me faire miroiter sa présence et je n’ai plus envie de tomber dans le piège, je n’ai plus envie d’y croire. Pourtant ce soir les choses sont différentes, il y a ces détails que d’autres n’auraient pas forcément remarqué mais qui ne m’échappent pourtant pas. Sa chevelure plus longue que d’ordinaire. Cette agréable odeur qui flotte dans les airs et reste là, plus forte que d’habitude. Ce verre qui a été attrapé, ce même verre qui a été vidé avant d’être reposé. Puis finalement ce toucher qui m’est enfin autorisé, ma main qui se plaque contre ses reins pour la ramener contre moi tandis que mes lèvres s’emparent des siennes. Il y a ce baiser qui m’est enfin autorisé, qui a l’air tellement réel, qui ne s’envole pas les airs pour me ramener tristement dans mes ténèbres.
Douloureuse folie, en as-tu enfin terminé de jouer avec moi ? A moins qu’il ne s’agisse là de ton coup fatal ? Dis-moi que tout ceci est bien réel Hannah car si ce n’est pas le cas j’arrête définitivement de croire en ta présence, en un retour possible, en l’espoir de te reconquérir. Vais-je au moins assumer ces pensées si tout est vrai ? Tu m’as désorienté Hannah et personne ne m’avait mis dans cet état avant toi. Tu prétends avoir mieux que des mots pour me prouver ta présence et pourtant tu t’éloignes. Vas-tu rire de mes croyances et disparaitre à nouveau ? Je suis prêt Hannah, prêt à te voir une fois de plus t’envoler… Sauf que tu ne disparais pas. C’est le verre fissuré qu’elle reprend dans sa main et éclate contre le bord de table. Il ne faut qu’une seule seconde avant que l’odeur enivrante de son sang n’envahisse les lieux.
Vile folie, auras-tu finalement eu ton compte avec toi ? Tu te décides ce soir de raviver l’espoir dans mes pensées, de cesser tes tortures pour m’offrir un peu de répit, mais combien de temps durera-t-il au juste ? Qu’importe tant que je peux en profiter pour le passer avec elle. Elle s’approche et fait vriller toutes mes pensées lorsqu’elle glisse ce doigt ensanglanté contre mes lèvres, me remémorant la saveur unique et exceptionnelle de son sang. Une texture et un goût que je n’ai su retrouver nulle part ailleurs, pourtant ce n’est pas faute d’avoir cherché. « Ne pars pas. » Tu sembles craindre que je te redemande de partir mais tu ignores que toutes ces fois où je t’ai imaginé, c’est moi qui te demandais de rester. Mes mains descendent sous ses hanches et je la soulève contre moi, mes lèvres glissant sur ce doigt ensanglanté pour y récupérer ce liquide carmin, ce sang capable de me faire vriller. « Ne pars plus Hannah. » Je répète ces mots comme pour être sûr qu’elle les ai bien entendu. Je sais que je suis celui qui t’a forcé à quitter Londres, mais j’ai appris de mes erreurs Hannah et je sais que t’avoir loin de moi est une pire torture que de t’avoir proche de moi.
Désireuse folie, toi aussi tu as envie d’elle, n’est-ce pas ? L’esprit fou et l’esprit sain se rejoignent enfin sur ce qu’ils veulent : Hannah. La seconde suivante c’est son dos qui vient heurter un meuble en même temps que mes lèvres s’abattent contre les siennes, violemment, passionnément. Je ne lui demande même pas si c’est bien ce qu’elle veut, après tout notre relation a toujours été quelque peu compliquée, mais son corps qui répond au mien me suffit amplement comme réponse. Le manque semble réel des deux côtés. Si mes lèvres quittent les siennes, c’est uniquement pour entamer cette lente descente de baisers le long de sa mâchoire pour me rapprocher dangereusement de sa gorge. Tu ignores l’effet que cela a produit en moi la dernière fois que j’ai failli te vider de ton sang Hannah, lorsqu’un vampire en boit une telle quantité c’est soit pour tuer, soit pour transformer. Sauf que tu es toujours mortelle, toujours propriétaire de ce sang resté identique à celui de mes souvenirs. Sens-tu mes canines se balader sur ta peau nue ? Caresser ta veine avec l’envie destructrice de te posséder, de te dévorer.
Troublante folie, tu m’as tant fait miroiter son retour et maintenant qu’elle est là tu aimerais que je plante mes canines dans sa gorge… Mais je ne veux pas la tuer. Alors je lâche ce grognement résigné et m’efforce à ne pas dépasser la limite, malgré l’odeur enivrante de son sang qui continue de couler. « Tu dois soigner cette plaie Hannah… » Et je la relâche, laisse ses pieds regagner doucement contact avec le sol alors que je pars chercher de quoi faire un bandage, il doit bien rester du tissu intact quelque part. Ce serait beaucoup plus rapide si je donnais de mon sang à Hannah mais on sait tous les deux le risque que cela encourt, je ne tiens pas à réveiller d’anciennes dépendances. « Reste là, je vais trouver ce qu’il faut. » Et si au passage j’arrive à tomber sur une bouteille de whisky survivante à la guerre qu’il y a eu dans ce manoir, ce serait une bonne chose pour calmer la soif que son sang éveille en moi.
Sujet: Retour imprévu attendu 
Mar 1 Oct - 23:06
